Chapitre 46

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Je cherche à tâtons le bras de Kaito, mais il a déjà quitté le lit. Déçu, je m'assois, le dos voûté et les cheveux en bataille, ressemblant à un zombie.

- Putain... Il ne peut pas se comporter comme un mec normal !

Je me force à quitter le confort du lit, chaque mouvement que je tente est alourdi par la déception. Je traîne mes pieds jusqu'à la salle de bains, en quête d'un réconfort dans un bon bain chaud. La vapeur commence à envahir la pièce, et je m'immerge dans l'eau, sentant la chaleur détendre mes muscles tendus. Juste au moment où je commence à me relaxer, mon téléphone sonne brusquement, brisant la tranquillité et me faisant sursauter, éclaboussant l'eau autour de moi.

- Mushi mushi ?

- Allô ?

- Mademoiselle Juliette ?

- Vous ? Comment avez-vous eu ce numéro ?

- Ce n'était pas difficile.

- Que me voulez-vous ?

- Les choses s'accélèrent, nous devons discuter.

- Je ne peux pas sortir seule.

- Je vous invite dans un restaurant privé. Je serai là en premier.

- Je ne sais pas... Je ne suis pas sûre, dis-je, hésitante.

- La date de sa mort est fixée pour la semaine prochaine.

Je me fige, la voix au bout du fil semblant transporter tout le poids du destin. Un frisson glacial me parcourt l'échine, et mon cœur se met à battre la chamade, comme s'il cherchait à fuir cette terrible nouvelle. Mes mains deviennent moites, et mes pensées tourbillonnent dans un mélange de peur et de confusion.

- Allô ! Vous êtes là ?

- Oui... envoyez-moi l'adresse.

- Hai !

Il raccroche, mais l'angoisse persiste, s'enracinant profondément en moi. Chaque battement de mon cœur semble résonner dans ma poitrine, et je sens un poids oppressant sur mes épaules. Les pensées tourmentées envahissent mon esprit, m'empêchant de penser clairement. Comment puis-je arrêter cela ? Dois-je en parler à Kaito, même si cela risque de le mettre en danger ? Ou à Luna, elle pourrait peut-être m'aider à trouver une solution ?

Je me dépêche de me préparer, mes gestes devenant maladroits sous l'emprise du stress. Chaque minute qui passe semble être une éternité, et l'urgence de la situation me pousse à agir rapidement. Pourtant, malgré mes efforts pour rester calme, l'anxiété continue de me ronger de l'intérieur, faisant de chaque instant une torture mentale.

Je préviens Luna de mon envie de déjeuner seule à l'extérieur, mais mes mots sonnent creux, dénués de toute conviction. Je tente de dissimuler ma peur derrière un masque de normalité, néanmoins je sens son regard scrutateur peser sur moi, comme s'elle pouvait lire mes pensées les plus sombres.

Finalement, j'ai droit à un seul garde en plus du conducteur.

Nous arrivons dans un établissement traditionnel, niché dans un quartier résidentiel éloigné de l'agitation de la ville. Les rues étroites bordées d'arbres centenaires confèrent à ce quartier une atmosphère paisible, loin du tumulte urbain. Les maisons traditionnelles aux toits de tuiles rouges et aux façades de bois créent un tableau pittoresque, comme une enclave préservée dans le temps.

Je me présente à l'entrée, où une hôtesse vêtue d'un kimono élégant m'accueille avec un sourire poli. Ses gestes gracieux trahissent une longue pratique de l'étiquette japonaise. Elle m'escorte à travers les couloirs silencieux jusqu'à une pièce privée, où Hayato m'attend déjà.

Un ticket gagnant (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant