Chapitre 26

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Rien n'a véritablement changé dans la maison au Japon, à l'exception des regards durs et profondément accusateurs des hommes qui l'occupent. Je comprends leur mépris, car j'ai mis en danger à la fois mon amie et ces personnes, en causant des pertes financières à leur employeur. Je n'ai aucune idée de la manière dont je pourrais me racheter, mais j'espère en trouver un moyen. Je devrai alors être capable de les regarder en face.

Je me retire dans ma chambre et m'y enferme. Je n'aurais jamais imaginé que mon retour serait si chargé d'émotions. Moi qui avais juré de ne plus m'attacher à quoi que ce soit, me voilà submergé par l'affection que je ressens pour cet endroit et ses habitants.

Je passe mes journées à dormir, ne me réveillant que lorsque la nuit tombe. Aujourd'hui, Luna est venue me chercher, ce qui est inhabituel, car d'ordinaire elle envoie une domestique ou l'un de ses hommes de main. Elle a allumé les lumières et a commencé à me parler.

- Tu dois prendre un repas, tu ne peux pas continuer comme ça. Ça fait déjà une semaine que tu te trouves dans cet état.

- Laisse-moi tranquille, je n'ai aucune envie de manger. Je me cache sous la couverture.

- Je vais devoir en informer Kaito-sama. Il sera obligé d'écourter son séjour à Hawaï.

- Non, ne le dérange pas. Donne-moi juste deux minutes. J'écarte la couverture et m'assois au bord du lit, ressentant un terrible vertige. J'attends un moment avant de finalement me relever. Après une douche, je me sens un peu mieux.

Je rejoins Luna dans la cuisine. Elle a préparé un repas et attend mon arrivée.

- Il est essentiel que tu reprennes des forces. Ce soir, nous sommes invités à l'inauguration d'une galerie d'art, en présence de l'élite de Tokyo et d'autres personnalités influentes.

- D'accord, je serai prête.

- Tu trouveras ce dont tu as besoin dans le placard.

- J'ai vu.

- Tu as perdu toute la fougue qui te caractérisait. Elle me lance un regard empreint de mépris.

- Pardon ?! J'ai failli m'étouffer avec mon verre d'eau.

- Tu es devenue trop soumise, moins intrigante. Elle soutient mon regard. Quoi qu'il en soit, je te laisse, j'ai un tas de choses à faire.

Elle disparaît, mais ses paroles continuent de tourner dans ma tête.

- Docile... Sans intérêt... Je ne pensais pas être une tigresse avant, d'ailleurs, je n'ai jamais vraiment su qui j'étais.

Une boule se forme dans ma gorge, mais je m'efforce de retenir mes émotions.

Peu après, une jeune femme se présente à ma chambre en tant que coiffeuse-maquilleuse. Je la laisse prendre soin de moi, mais je lui demande seulement de ne pas exagérer le maquillage, préférant un look naturel.

Une heure plus tard, je suis prête. J'ai opté pour une élégante robe en satin noir avec de fines bretelles, simple mais chic. Je glisse mon téléphone portable dans une petite pochette assortie, légèrement pailletée, puis je rejoins Luna dans la voiture.

- C'est bon, allons-y, dit-elle au chauffeur.

Nous sommes escortées par deux autres voitures qui nous suivent comme une ombre.

La galerie est un immense cube en verre, composé de deux étages. Une fois dans le parking souterrain, nous prenons l'ascenseur qui nous mène au premier étage. Luna est très élégante dans sa robe bleu ciel et ne quitte pas son téléphone des yeux. Pour une fois, elle a l'air inquiète.

Un ticket gagnant (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant