Chapitre 48

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Trois mois se sont écoulés depuis mon retour au travail. Heureusement, grâce à Jennifer, ma charge de travail a considérablement diminué, me permettant de me consacrer davantage à la décoration de ma maison. Sur un coup de tête, j'ai décidé d'entreprendre quelques rénovations et de rafraîchir la déco. Cependant, tout progresse à un rythme frustrant. Je suis épuisée, je mange mal et je dors à peine. Jennifer me répète sans cesse de consulter un médecin, mais je trouve toujours une excuse pour éviter de le faire.

Ce matin, en lisant le message de Kaito, j'apprends qu'il ne pourra pas venir à San Francisco ce mois-ci non plus. Jennifer arrive pour le dîner et remarque immédiatement que quelque chose ne va pas.

- Quelque chose te tracasse ? demande-t-elle d'un ton préoccupé.

-Il ne viendra pas ce mois-ci non plus. Pourtant, il m'avait promis de venir tous les mois ! je lance mon portable sur le plan de travail de la cuisine, les nerfs à vif.

- Il doit être débordé, ne sois pas trop dure avec lui, Juliette, dit-elle en souriant légèrement pour atténuer l'impact de ses mots.

- Quoi ?! Moi, dure avec lui ?

- Oui, tu es un peu difficile ces derniers temps.

- Euh, je comptais sur ton soutien, et te voilà à me traiter de pénible, dis-je en levant les yeux au ciel et en croisant les bras, frustrée.

- Écoute, je t'aime. Tu es ma meilleure amie, ma seule amie, d'ailleurs, mais tu es insupportable ces derniers temps. Tu t'énerves pour un rien, tu t'emportes pour des broutilles et tu es de plus en plus impatiente.

- Wow ! Bon, je n'ai plus envie de manger, ni même de parler. Je quitte la table, furieuse.

Jennifer me suit des yeux, soupirant. Elle sait que la vérité peut être difficile à entendre, mais elle espère que cela me poussera à prendre soin de moi. Je monte à l'étage, le cœur lourd, partagée entre la colère et la reconnaissance. Peut-être est-il temps de faire face à mes problèmes, d'arrêter de me voiler la face et de prendre enfin les mesures nécessaires pour aller mieux.

Jennifer me rejoint dans le salon, encombré par les travaux.

- Désolée, je ne pensais pas être aussi pénible... dis-je avec sarcasme.

- Juliette... Je ne voulais pas te blesser, excuse-moi.

- Excuse-moi, je vais me coucher.

- Tu te couches de plus en plus tôt.

- Oui, c'est étrange.

- Quand comptes-tu voir le médecin ?

- Bientôt, maman !

- As-tu pris un rendez-vous ?

- Non.

- Bon, je vais le faire pour toi. J'appellerai mon généraliste demain, il est super, tu verras.

- Si tu veux... Je baisse les épaules et monte me coucher.

Je tente de joindre Kaito sans succès et finis par abandonner.

- Moi, chiante ? Pfffffff.

Le lendemain, alors que je travaille sur mon ordinateur en sirotant un jus d'orange – d'ailleurs, c'est tout ce que j'arrive à avaler en ce moment sans me sentir mal – je reçois un message de Jennifer m'informant que le rendez-vous chez son médecin est pour cet après-midi.

"Tu dois y aller, s'il te plaît !"

"OK." Je lui réponds simplement.

Je dois admettre qu'elle a raison. Je me suis laissée aller depuis un moment, et si ça se trouve, j'ai quelque chose de grave suite au coma. La peur de découvrir ce qu'il en est vraiment m'a fait repousser la visite chez le médecin tout ce temps.

Un ticket gagnant (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant