Chapitre 20

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Quelle surprise de me retrouver à Paris, une ville que je pensais ne jamais revoir ! Et pourtant, me voilà de retour, prête à affronter mes vieux démons et à cicatriser mes blessures une fois pour toutes.

Notre taxi nous conduit jusqu'à l'un des somptueux hôtels particuliers nichés dans le magnifique quartier de Montmartre. À notre arrivée, nous découvrons un édifice majestueux entouré d'un jardin privé, offrant une oasis de tranquillité et de sérénité pour ses heureux occupants. L'atmosphère paisible du lieu semble déjà apaiser mon esprit tourmenté.

La suite qui nous est attribuée est tout simplement somptueuse. Elle se compose de deux chambres magnifiquement décorées, chacune avec sa propre salle de bain. Les éléments d'époque soigneusement préservés ajoutent une touche d'élégance à l'ensemble, et la vue sur les toits de Paris depuis les fenêtres est à couper le souffle.

Luna m'informe avec un ton calme et détaché : "Kaito-sama a l'habitude de descendre ici."

- Va-t-il nous rejoindre ?

- Je n'en ai aucune idée. Il est très occupé à réparer tes bêtises.

- Merci de me le rappeler. Je serre les dents, agacée.

- Ta chambre est celle qui donne sur le jardin. Les repas seront pris ici ou au restaurant.

- Je peux sortir librement ?

- Oui, tu dois juste me prévenir de tes déplacements et de l'heure à laquelle tu prévois de rentrer.

- Ça me va. Sans insister davantage. Je n'ai aucune envie de discuter ou de débattre avec elle sur mon besoin de liberté. Mes pensées sont occupées par autre chose ou plutôt par quelqu'un d'autre.

Le lendemain matin, mon réveil sonne à neuf heures. Je suis encore secouée par les événements de la veille et par le décalage horaire. Je quitte difficilement mon lit et prends un bain chaud pour me remettre sur pied. Ensuite, je cherche Luna, mais ne la retrouve nulle part, ce qui me fait supposer qu'elle est sortie. Je me change rapidement et quitte la suite pour me rendre au café du jardin et commande un café.

Avant de commencer ma journée, je prends le temps de vérifier mes e-mails, mais malheureusement, je n'ai rien de nouveau à part des publicités.

Je compose le numéro de Kaito, le téléphone sonne longtemps sans aucune réponse, je finis par laisser tomber.

- Bon, je suis au pays, je connais la langue, qu'est-ce qui me retient de sortir ? Me dis-je. Je laisse alors un mot à Luna pour la prévenir de mon absence et de l'heure approximative de mon retour.

Je me balade dans les environs sans m'aventurer trop loin, et je profite même pour acheter quelques babioles. Cependant, au bout d'un moment, je commence à me lasser et décide de rentrer plus tôt que prévu.

- Tu es rentrée plus tôt ? Elle est assise au secrétaire du salon, occupée à tapoter sur son ordinateur.

- Oui, j'ai ressenti une soudaine fatigue.

- En fait. Elle se retourne légèrement dans ma direction. Tu n'as pas besoin que je te le rappelle, pas de contacte avec qui que ce soit.

- Ouiiii, je le sais déjà. Je réponds, levant les yeux au plafond avec un soupçon d'exaspération dans ma voix.

J'expédie mon manteau et mon sac dans un coin de la pièce, puis je m'affale sur le lit. Mon esprit est agité, et je sens que je commence à perdre la raison. Pourtant, je refuse de me l'avouer pleinement, mais l'absence de Kaito me pèse énormément. Savoir qu'il est à l'autre bout du monde me rend triste au point d'avoir la gorge nouée.

À force de cogiter et de laisser mes émotions prendre le dessus, je finis par m'endormir profondément jusqu'à minuit.

Lorsque j'ouvre les yeux, une lumière en plus d'une voix familière m'attire dans le salon. Luna est assise encore au bureau. Elle est en vidéo conférence avec Kaito.

Lorsque j'ouvre les yeux, une lumière dans le salon attire mon attention, accompagnée d'une voix familière. Luna est assise au bureau et est en vidéoconférence avec Kaito.

Mon cœur bondit de joie et de surprise en le voyant sur l'écran. "Kaito !?" Je crie, ne pouvant retenir mon émotion.

- Bonsoir Juliette. Dit-il d'une voix dépourvue de toute émotion.

- Je dois te parler, s'il te plaît.

- Écoute Juliette, nous sommes occupés là. Intervient-Luna, essayant de me réprimander.

- Luna, laisse nous un moment. Lui répond Kaito sur un ton ferme.

- Mais...

- Fais-le ! Ordonne-t-il.

Elle souffle d'agacement et quitte finalement sa chaise. Je m'installe aussitôt à sa place, face à Kaito.

- De quoi veux-tu me parler. Il est froid.

La conversation devient tendue, et je sens un nœud se former dans mon estomac face à l'austérité de Kaito.

- Je voulais m'excuser pour ce qui s'est passé. Je... Je commence par dire, mais il m'interrompt avec sarcasme.

- Des excuses ! Il se montre direct et acerbe.

Je fronce les sourcils, ressentant de plus en plus d'inconfort.

- Des excuses ne suffirons pas Juliette, tu m'as fait perdre beaucoup d'argent, et je déteste perdre, surtout lorsque l'adversaire est une minable vermine.

- Je te rembourserai, dis-moi combien as-tu perdu ?

- Ne me fait pas rire s'il te plait, tu ne peux pas, tout l'argent que tu as gagné ne pourra pas rembourser le quart de ce que j'ai perdu. Rétorque-t-il, manifestant clairement son mécontentement.

- Je suis désolée... Je murmure, baissant les yeux. Je me sens terriblement pathétique, mais je sais que j'ai causé du tort, et je m'en veux énormément. Je me dis que je mérite cette froideur de sa part. Dis-moi ce que je peux faire d'autre ? Je lui demande, espérant pouvoir trouver un moyen de réparer les choses.

- Rien, reste sur Paris et ne crée pas de vagues, ne contacte personne.

- Je peux te rappeler au moins ?

- Je t'appellerai.

- Tu ne le ferras pas. J'ai la gorge nouée.

- Laisse le temps réparer les choses. Bonne soiré Juliette. Ajoute-t-il d'un ton plus doux.

- Bonne... Soiré. Dis-je d'une voix faible, le regard perdu dans le vide une fois qu'il a raccroché.

Je descends au bar, décidant de noyer mon chagrin dans l'alcool pour tenter d'oublier un peu la situation. Le barman est charmant et me fait des avances tout au long de la soirée, mais lorsque je me mets à sangloter sans raison apparente, il se rétracte peut-être décontenancé par ma détresse.

- Quand vas-tu grandir Juliette ! Me dit-elle agacée.

- Je... Je ne... Je ne suis pas aussi parfaite... Que toi.

Elle ignore mes paroles et quitte la pièce sans un mot de plus.

J'ai dû pleurer toutes les larmes de mon corps avant de me rendormir enfin. La nuit est agitée, et je me réveille plusieurs fois en proie à des pensées tourmentées. Je me sens désemparée, incapable de trouver le réconfort dont j'ai besoin. Les mots de Kaito et les reproches de Luna tournent sans cesse dans ma tête, accentuant mon sentiment de solitude et de culpabilité.

Un ticket gagnant (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant