Chapitre 34

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Quatre heures du matin. Je suis brutalement arrachée de mon sommeil par une présence inattendue dans mon lit. Mon cœur s'emballe tandis que mes yeux cherchent à percer l'obscurité, essayant de comprendre ce qui a perturbé la tranquillité de la nuit.

- Putain, Kaito! Je frotte mes yeux pour m'assurer que je ne rêve pas.

- Pardon, pardon Juliette, je ne voulais pas t'effrayer.

- Tu ne peux pas frapper à la porte comme tout le monde ?

- Tu as encore oublié d'activer l'alarme.

- Tu te fous de moi, ce n'est pas le sujet.

- Si, ça l'est. Ta sécurité est une priorité pour moi.

- Bon, qui te veut du mal ? Qui d'autre cherche à te manipuler à travers moi ?

- Personne... Je dis ça parce que j'ai besoin de te savoir en sécurité, surtout que tu es loin de moi.

- Kaito... murmurai-je, ma voix à peine audible. Ma main glisse lentement sur sa joue sculptée, sentant la chaleur de sa peau sous mes doigts. Il saisit doucement ma main, ses doigts fermes, mais tendres, et presse mes doigts contre ses lèvres avec une délicatesse infinie.

Son simple contact envoie un frisson exquis le long de mon dos, éveillant chaque nerf et enveloppant mon corps d'une douce chaleur.

- Pourquoi moi ? Ma question fuse soudainement.

Cette question me hante à chaque instant. Je sais que je lui ai sauvé la vie, mais cela ne suffit pas à expliquer l'attention qu'il me porte. J'ai une silhouette banale, quelques rondeurs, et je ne suis pas particulièrement belle. Pour être franche, je ne me classe même pas dans la moyenne. Je suis simplement Juliette, une jeune femme ballotée d'un foyer social à l'autre, sans vraiment connaître ma place ni ma mission dans ce monde.

- Ne dis pas que c'est parce que je t'ai sauvé la vie.

- Tu vas te moquer de moi, mais quand j'ai vu ton visage, j'ai cru voir un ange.

Il prend mes mains dans les siennes et me pousse légèrement sur le dos avant de se positionner à quatre pattes sur moi. Ses lèvres viennent se plaquer sur les miennes, j'entoure sa nuque de mes bras et réponds à son baiser avec ardeur. Il passe sa main sous mon t-shirt pour prendre mon sein dans sa main.

- J'adore tes petits seins. Il me chuchote à l'oreille et inonde mon cou de baisers.

- Kaito... J'ai le souffle déjà coupé.

Il saisit le bas de mon t-shirt, le fait passer au-dessus de ma tête et fait pareil avec le sien. Kaito continue de presser ses lèvres contre ma peau jusqu'à ce qu'il atteigne mes tétons. Lorsqu'il en prend un dans sa bouche, ma peau se couvre de chair de poule et un feu embrase mon bas-ventre. Mes cuisses s'ouvrent d'elles-mêmes, accueillantes. Sans me donner une seconde de répit, son index et son majeur se glissent dans mon intimité, me soutirant un cri de plaisir pendant que son pouce joue avec mon clitoris. Ma tête part en arrière et tout mon corps se met à frissonner. Mes bras se glissent dans son dos, le serrant encore contre moi alors que mes tétons durcissent au contact de sa peau.

- Tu es à moi, Juliette, murmure-t-il contre ma peau, sa voix basse et possessive. Dis-le, Juliette, dis que tu m'appartiens.

- Non, répliqué-je, ma voix tremblante, mais résolue.

Il recule légèrement, visiblement piqué par ma réponse. Ses yeux se voilent d'une douleur muette, mêlée à une colère contenue.

- Je ne peux pas dire ça, Kaito, ajouté-je, tentant de maintenir le contact visuel malgré la tension palpable.

Il retire lentement ses doigts, son geste empreint de froideur. Un cri m'échappe, mélange de douleur et de plaisir, alors que la perte de son contact laisse une brûlure intense sur ma peau. Le silence qui s'installe entre nous est lourd, chargé de sentiments non dits et de désirs inavoués.

- Je reviendrai quand tu seras prête à l'affirmer. Déclare-t-il fermement.

Il fourre sa langue dans ma bouche, m'embrasse à me couper le souffle. Il descend ensuite du lit, saisit son t-shirt au passage et quitte la chambre.

- Tu te fiches de moi ! ! ! Je balance un oreiller dans la direction de la porte, seulement il avait déjà quitté la pièce.

- Argggg ! Je finis par hurler de toutes mes tripes.

Il sait à quel point j'ai envie de lui, si mon corps pouvait hurler, il crierait son nom. Je suis convaincue qu'il me désire aussi, son sexe en érection contre ma cuisse en est la preuve. Seulement, son ego semble prendre le dessus sur son désir.

Je quitte mon plumard et prends une douche froide. Afin de me calmer, je descends dans le salon, allume la télé et attends que le jour pointe son nez. La fatigue trouve son chemin vers moi et me fait tomber de sommeil dans le canapé.

C'est la sonnerie de mon téléphone fixe que j'utilise rarement qui me tire de mon coma.

- Allo ! Dis-je, la voix rocailleuse.

- Juliette, Dieu merci, je n'arrivais pas à te joindre depuis ce matin, j'étais morte d'inquiétude.

- Jennifer ? Mais pourquoi m'appelles-tu sur le fixe ?

- Il est presque quinze heures et tu ne réponds pas à ton portable, je me suis faite un sang d'encre.

Je m'assois et vérifie l'horloge sur le mur en face, la télé s'est éteinte toute seule et le soleil a l'air de bien taper dehors.

- Désolée, j'étais fatiguée. Tu as des soucis avec le travail ?

- Non, nous n'avons pas de visites pour aujourd'hui mais pas mal de paperasse. Je te rappelle, je suis à proximité de chez toi.

- Et le petit ?

- Avec la baby-sitter, j'ai franchi le pas tout en la surveillant de loin.

- Tu as fait du télétravail avec la baby-sitter chez toi, c'est un bon début, je réponds, amusée.

Une fois l'appel terminé, je me redresse avec précaution, la tête encore enveloppée de brouillard. Lentement, je gravis les marches qui mènent à ma chambre, chaque pas me semblant plus lourd que le précédent. Mon corps tout entier est engourdi, comme si j'avais été frappée de toutes parts. J'essaie de me changer, mais mes membres sont si lourds que chaque mouvement devient un effort monumental. Finalement, je m'allonge sur mon lit, espérant que cette sensation oppressante finira par se dissiper.

Jennifer arrive enfin. J'entends qu'elle m'appelle à plusieurs reprises depuis l'étage inférieur, mais je suis dans l'incapacité de lever la voix pour la prévenir de ma position. J'entends l'écho de ses chaussures à talons. Elle se déplace d'une pièce à l'autre avant de finir sa course dans ma chambre.

- Juliette... L'inquiétude se lit sur son visage.

- Désolée... Je dois dormir.

- Juliette, tu m'inquiètes. Il s'est passé quelque chose hier ?

- Non, rien, je suis fatiguée... mon corps est en piteux état. Dis-je, les paupières très lourdes.

- Il t'a fait quelque chose ?

- Non... Je dois... Pardon.

- J'appelle un médecin.

Les mots de Jennifer me parviennent de très loin, comme des échos lointains résonnant au fond d'un puits obscur. Une torpeur m'envahit, douce et enveloppante, comme si un voile noir s'abattait sur mes yeux, m'emportant dans un monde paisible et serein. Dans cet état d'engourdissement, les soucis et les responsabilités semblent s'évaporer, laissant place à une tranquillité bienvenue où je n'ai plus à affronter les tourments de la réalité.

Un ticket gagnant (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant