Un ticket gagnant (en réécriture)

Chapitre 50

- Seras-tu disponible demain matin ?

- Affirmatif.

- Es-tu certain ?

- Absolument.

- Envisages-tu une réponse différente de l'affirmative ?

- Non.

- Ah, c'est désespérant ! Où te trouves-tu actuellement ?

Je lève les yeux au ciel, sachant qu'il ne peut me voir.

- À New York.

- Est-ce qu'il neige là-bas ?

- Un peu, mais cela ne devrait pas poser de problème.

- Et si ça empire ?

- Ne t'inquiète pas, je serai là quoi qu'il arrive.

- Kaito... tu ne pourras pas être présent.

- Juliette, je te le promets, je serai là, d'accord !

- Ok, on verra...

Je savais qu'il ne serait pas là, même en jet privé, il ne pouvait pas être à l'heure.

Juste avant de quitter la maison, une douleur aiguë s'empare de mon bas-ventre. Je prends une profonde inspiration et m'assois un moment. La douleur persiste, et je remarque aussitôt de légers saignements, quelques gouttes descendent le long de ma jambe. Mon premier réflexe est d'appeler Daren. Il est médecin, il saura m'aider.

- Allo ? Juliette ?

- Oui, je saigne, j'ai peur.

- Où es-tu ?

- Chez moi.

- Appelle une ambulance, j'arrive, dit-il tout simplement.

- Merci.

Je raccroche, laisse la porte ouverte et retourne m'allonger dans le canapé du salon. Ensuite, je compose le numéro des urgences et explique ma situation. Ils arrivent, et Daren aussi, dans les minutes qui suivent.

- Comment te sens-tu ?

- J'ai des douleurs.

Daren discute avec les secouristes, leur expliquant à quel stade de la grossesse, je suis. L'une des infirmières m'examine et me rassure, puis ils me transportent dans l'ambulance. Daren nous suit avec sa voiture. Je suis rassurée qu'il soit là.

À l'hôpital, la gynécologue m'examine à son tour.

- Ne vous inquiétez pas, tout a l'air en place. Nous allons faire une échographie. J'ai cru comprendre que c'est la première.

- Oui, mais ces saignements ?

- Ils sont bénins, c'est fréquent à ce stade. Le papa pourra se joindre à nous pour l'échographie.

Je comprends qu'elle parle de Daren.

- Oh, le papa est loin, il ne pourra pas.

- Je pensais que c'était le docteur...

- Non, il est mon médecin traitant.

- Je vois. Vous souhaitez connaître le sexe quand même ?

- Non, je veux attendre qu'il soit présent.

- Alors, je ne dirai rien.

Elle pose le gel sur mon ventre, et dès que j'entends le cœur de cette petite chose battre en moi, mon corps se couvre de frissons.

- C'est mon bébé, dis-je, les larmes aux yeux.

- Il est en pleine forme, soyez rassurée, répond la gynécologue avec un sourire apaisant.