Chapitre 16 - Rey

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  Il disait vrai. Je m'en voulais. Je m'en voulais d'avoir pliée. Je m'en voulais d'avoir été si peu fidèle à moi même. Je m'en voulais... d'avoir été si faible.

Des larmes coulèrent le long de mes joues. Je pris la décision de rester là. Jusqu'à... jusqu'à ce que quelque chose change.

- Rey ! Ouvre cette porte !
-...

Je l'entendis souffler puis plus rien. Il était parti. Il aurait pu défoncer la porte. Mais il était parti.

Je restais là longtemps. La nuit tomba, j'étais toujours assise à même le sol, des larmes séchées sur mes joues. Je ne voulais plus bouger. Je ne voulais plus trahir. Me trahir et trahir ceux que j'aimais.

J'entendis des pas se rapprocher de la porte puis sa voix, grave et puissante.

- J'imagine que tu ne veux toujours pas ouvrir...

Je ne répondis toujours pas.

- Il te faudra bien manger un jour. Ou boire. Il faudra bien que tu sortes...

Je retenais ma respiration, attendant qu'il s'en aille. Mais je sentais sa présence derrière la porte. Il restait.
Je me demandais ce qu'il pouvait bien préparer. Mais il ne bougeait pas. Je sentais sa présence contre la porte.

C'est à ce moment que je remarquai un drap sur le siège de co-pilote.
Alors... c'était là qu'il dormait depuis que l'on avait atterri. Sur ce petit siège. Il m'avait laissé le matelas. Je croyais d'ailleurs qu'il y en avait deux...

Je me levai enfin et examinai un peu l'endroit où j'étais.
Un simple drap noir était posé sur le siège. Au pied du siège, un petit sac attira mon attention. C'était plutôt une sacoche, également noire. J'hésitai à fouiller, ses affaires ne me regardaient en rien.
Puis, je me souvins qu'il me tenait prisonnière depuis environ une semaine. Je n'avais aucun compte à rendre.
Je pris donc le petit sac et m'assis sur le siège de copilote. Je l'ouvris et...

- Qui t'as permis de toucher à mes affaires !?

Je me retournai en sursaut. Il était derrière moi. Il me fallut quelques instants pour me rendre compte que ce n'était qu'une connexion. Il n'était pas réellement entré. Il était seulement entré dans ma tête.

- Je vais commencer à croire que tu ne peux pas te passer de moi...

Il leva les yeux au ciel, mais je vis sur son visage qu'il était en quelques sortes... heureux ? que je parle enfin.

- Tu devrais poser ça. Ça ne t'appartiens pas.
- Et tu devrais me ramener chez moi. Je ne t'appartiens pas.
- Je vois que tu es de nouveau toi même...
- Et moi que tu ne changeras donc jamais.

Je fermai les yeux avec la conviction qu'en les rouvrant il ne serait plus là.
Mais lorsque je les rouvris il était toujours là. Et plus proche. Trop proche.

- Rend. Moi. Cette. Sacoche.
- Ou sinon ?

Je le regardai d'un air de défi. Il voulait une élève, il aurait une prisonnière. Et je comptais bien lui faire payer.

Reylo... le temps nous le diraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant