Chapitre 22 - Rey

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Mes yeux prirent quelques secondes à s'adapter à la luminosité. J'étais visiblement allongée sur le sol. Je sentais que quelque chose avait changé mais je ne parvenais pas à discerner ce que c'était.
Je tentai de me redresser et c'est à ce moment que je sentis une main sur mon ventre. Kylo... Je portai mes doigts derrière mon crâne et ne sentis que du sang séché. Aucune entaille, aucune douleur, pas même de la fièvre. Je me souvenais pourtant avoir ressenti un mal affreux après m'être cogné violemment contre le mur.

J'étais troublée. Rien n'avait de sens : ni le fait que je ne sois absolument pas blessée, ni le fait que je ne ressente aucune douleur mais plutôt un calme apaisant, ni la présence de Kylo Ren si près de moi, ni la présence de sa main sur mon ventre. Rien de tout cela n'avait de sens.

Je décidai de me lever et lorsque je posai mon pied à terre, je fus surprise de ne ressentir aucune douleur. Pas même une toute petite voire infime gne. Ma cheville était comme... remise à neuf. Plus aucune trace de ma blessure.

En clair, il ne restait rien de ma douleur. Seulement un calme étonnamment apaisant. Je me sentais bien dans mon corps. Ce qui n'était pas arrivé depuis... extrêmement longtemps.
Car, finalement, j'avais toujours ressenti une douleur quelconque. Sur Jakku, je poussais chaque jour mes forces à leurs limites pour avoir de quoi manger le soir. Auprès de la Résistance, je m'efforçais de faire tout ce qui était en mon pouvoir pour aider : chaque jour je courrais à droite et à gauche pour rendre service, je prenais part aux combats quitter à être blessée. Et, récemment, mes blessures et mon statut de prisonnière du Suprême Leader ne m'avaient pas permis de me sentir vraiment à l'aise. Et là, je ne ressentais aucune de ces douleurs. J'étais seulement... bien. Je respirais calmement,
C'était comme si... j'avais reçu... de... de la force.

Je me tournai subitement vers Kylo Ren, toujours étendu sur le sol du vaisseau. Une hypothèse me traversa alors l'esprit.

- Non... ce... ce n'est pas possible. Tu ne peux pas me partager ta force... ce... ce n'est pas possible. Et puis... même si c'était possible, pourquoi l'aurais-tu fait ?

Je m'étais assise à ses côtés. Je le regardais à présent avec précaution.

Je me rendis compte que je n'avais jamais vraiment prêté attention à son visage. Pas étonnant étant donné qu'il le cachait si souvent avec son masque ridicule. En le regardant ainsi, je pouvais remarquer la longue cicatrice qui lui traversait le visage. La cicatrice que j'avais causée. Elle était rose pâle et contrastait avec le blanc de sa peau, abîmée à certains endroits, tachée par le temps et la colère. Mais, ainsi installé, il n'avait plus rien de cet aspect colérique. Il paraissait paisible. Je pouvais lire de la tranquillité sur son visage. Ses lèvres roses entrouvertes et ses paupières fermées, il ne révélait rien de ce qu'il montrait au quotidien. Il dégageait même... un certain charme. Il est vrai que je ne pouvais pas nier sa beauté : ses traits bien dessinés, ses lèvres roses, ses cheveux d'ébène... tout sur son visage me montrait l'image d'un jeune homme apaisé, tranquille.

Quand je me rendis compte que mes pensées divaguaient quelque peu, je me frappai la tête de la main.

- Mince Rey ! Tu t'éloignes toujours de ta voie !

Je commençai à me relever lorsque sa voix légèrement rouillée me coupa dans mon élan.

- Tu ne t'écartes pas de ta voie. Je suis simplement dessus. Ne cherche pas à m'éviter. Ou tu t'en écarteras vraiment.

Reylo... le temps nous le diraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant