Reylo... le temps nous le dira

Chapitre 38 - Kylo Ren

  J'eus alors une idée. Je me penchai, ramassai un peu d'eau et l'envoyai sur Rey.
Elle ouvrit instantanément les yeux et fut immédiatement déstabilisée. Elle perdit son équilibre et tomba dans le ruisseau.
Lorsqu'elle ressortit la tête de l'eau, je ne pus m'empêcher de rire. Rire...
Elle me foudroya du regard et s'approcha alors de moi et faisant de même en me bombardant d'eau. Je finis donc par la rejoindre dans l'eau, complètement trempé.

Nous prîmes alors chacun le temps de profiter de ce moment de répit en nageant un peu. Cela faisait longtemps que je n'avais pas profité d'un cours d'eau comme celui-ci. Sur la base interstellaire du Premier Ordre, je n'avais pas le temps pour ça, pas le temps pour me détendre. Et j'étais si souvent là haut, dans cette boîte de fer, que nager n'était jamais au programme.
Je retirai mon haut et laissait l'eau ruisseler sur ma peau nue. Elle était fraîche et me piquait légèrement mais c'était si... agréable. Je plongeai ma tête sous l'eau et profitai du silence apaisant, loin de ma vie, celle que j'avais là haut.
Que devaient-ils penser à la base ? Que j'étais mort ? Que je m'étais enfui tel un lâche ? Que j'avais rejoint les rebelles ? Ma mère ?
Le fait de penser à elle me ramena bien vite à la réalité et je remontai à la surface pour respirer.

En passant mes mains sur mon visage, je rabattis mes cheveux derrière ma tête et rouvris les yeux. Rey me regardait. Je ne savais pas depuis combien de temps mais elle me regardait, appuyée contre un imposant rocher émergeant de l'eau. Ses lèvres avaient légèrement bleuies à cause du froid mais elles m'attiraient toujours autant. Comme deux aimants reliés aux miennes. Elle semblait aussi détendue à cet instant.
Avait-elle senti que, pendant un instant, j'avais pensé à Leïa, ma mère, et ses amis résistants ? Avait-elle perçu mon moment de doute, aussi infime eut-il été ?

- Elle te manque n'est-ce pas ?

Apparemment oui, elle l'avait perçu. Sa Force devenait impressionnante.
Mais je ne souhaitais pas répondre à cela. Je lui tournai le dos, comme pour cacher les expressions de mon visage qui pourraient me trahir.

- Tu me l'as dit toi même une fois : pas la peine de cacher à l'autre ce que l'on pense puisqu'il peut le voir. Tu ne te souviens pas ?
-...
- C'est normal qu'elle te manque. C'est ta mère...
- Je ne veux pas en parler. Le sujet est clos.
- À elle aussi tu lui manques. Elle essaye de le cacher mais je le vois bien dans son regard quand elle parle de toi.
- J'ai dit stop Rey.
- Je peux sentir toutes tes émotions. Tu te mens à toi même constamment pour ne pas y penser.
-Rey...

Je prenais à présent un ton de menace, ma colère ne cessant de croître en moi.

- Non ! Tu te mens à toi même ! Avoue le !

Je me retournai et la foudroyai du regard.

- Ne t'avise pas de continuer...
- La vérité, c'est qu'elle te manque.
- Tais-toi ! Tu ne sais rien de moi !
- Elle te manque mais tu ne veux pas l'avouer parce que tu as peur que cela te rende faible ! Tu as peur d'être faible ! Et cette peur ne cesse de grandir puisque tu as l'impression que, près de moi, tu deviens faible !

C'en était trop à présent. Je me précipitai sur elle en hurlant et en brandissant mon sabre qui crépitait de plus belle au contact de l'eau. Elle recula d'un bond, atterrit sur le sol terreux et eut à peine le temps de sortir son sabre pour contrer mon premier assaut.