Le monde réel.

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Après les évènements passés durant le cours de défense contre les forces du mal, Elizabeth prit la liberté de s'éloigner de son groupe d'amis habituel afin de pouvoir se retrouver un peu seule. Assise devant une grande statue d'aigle en or, l'étudiante aux cheveux blancs fixait la cheminée située devant elle, perdue dans ses pensées.

Elle n'était pas là par hasard. La sorcière souhaitait faire ce qu'avait menacé James, Sirius et Remus plus tôt dans la journée. Son plan était donc simple, Elizabeth attendait patiemment la venue du directeur de Poudlard afin de lui toucher un ou deux mots. En attendant, la Gryffondor restait assise, pensive.

Quelques longues minutes plus tard, l'étudiante se retourna, surprise par le bruit sourd que faisait l'imposante statue quand elle se retournait. Cela indiquait l'arrivée de la personne qu'elle souhaitait voir, Monsieur Dumbledore. Dès qu'elle l'aperçu, Elizabeth se leva et s'approcha calmement. Le vieil homme, lui, cessa doucement son avancée en voyant son élève. Bien entendu, il avait déjà eu vent des événements passés dans la salle de classe mais il ne souhaitait pas freiner le courage dont faisait preuve Elizabeth. Quand il estimait que la jeune fille était à sa hauteur, Dumbledore lui sourit.

- Me voilà surpris de vous voir ici, Elizabeth. Que me vaut cette visite ? demanda-t-il innocemment.
- Bonjour monsieur le directeur... Elizabeth cherchait minutieusement ses mots. Je sais que vous m'avez souvent vu pour des raisons rarement honorables. Seulement, je souhaite quand même vous parler du professeur Zajac, du cours de défense contre les forces du mal.
- Oh... Oui, je vois de qui vous parlez. Un homme honorable, ne trouvez-vous pas ?
- Je suis certaine que vous l'avez engagé pour d'excellentes raisons ! Seulement il est pas très... Pédagogue, elle hésita. Ne pensez pas que je doute de votre jugement !
- Vous m'y faites penser, après ce que vous dites, annonça le directeur d'un ton plus sérieux que ce qu'il n'était réellement.
- Il est exécrable et torture de pauvres bêtes sans même parler qu'il menace ses élèves quand il les interroge ! dit Elizabeth en une respiration. Sincèrement monsieur, je ne comprends pas comment un homme aussi froid et sans cœur peut être professeur ici ! Dans une école aussi prestigieuse et dirigée par un directeur aussi légendaire que vous... marmonna-t-elle pour conclure son discours.
- Est-ce qu'une requête serait derrière ce discours ?
- Oui...
- Mademoiselle Potter, si vous désirez quelque chose alors je préfère que vous soyez franche plutôt que de trouver des manières plus subtiles de dévoiler le fond de votre pensée, dit le directeur d'un ton plus ferme. Je ne peux pas rester trop longtemps, j'ai des choses à faire.
- Renvoyez-le ! se hâta-t-elle de dire. Enfin s'il vous plaît. Il est loin d'avoir le niveau de ses prédécesseurs et un sujet aussi grave que les sorts impardonnables devrait être abordé avec beaucoup plus de délicatesse.
- Vous croyez ? demanda-t-il en baissant légèrement ses lunettes.
- J'en suis convaincue !
- J'ai choisi un professeur beaucoup plus froid cette année-ci car, voyez-vous, il se trouve que les élèves de quatrième année sont... il chercha ses mots, remplis de bonté, d'intelligence mais d'ignorance. Avec les temps qui courent, je souhaite que mes étudiants soient aptes à affronter le monde réel tel qu'il est.
- Je comprends mais..
- Elizabeth, l'avenir est incertain, expliqua Dumbledore en s'approchant de son élève, et certains mages seront encore plus froids que ce que ne l'a été votre professeur. Et c'est parfois vos amis les plus proches qui deviendront des personnes comme le professeur Zajac.
- Le monde ne doit pas être si affreux que ça ..

Elizabeth baissa le regard, perplexe face aux paroles que venait de lui dire son directeur. Celui-ci posa sa main sur l'épaule de son élève avant de lui sourire faiblement.

- Elizabeth, vous me faites penser en beaucoup de points à mon ancien élève, Norbert Dragonneau. Une grande sensibilité envers le monde animal mais... Saurez-vous vous en tirer une force égale à celle de votre idole ? demanda-t-il en regardant l'intéressée droit dans les yeux. Cela ne veut pas dire que vous êtes faibles, simplement que vous devrez faire plus attention au monde qui nous entoure.
- Vous n'allez donc pas le renvoyer..
- Non, je ne vais pas le renvoyer, répondit-il. Il est vrai qu'il ne sera jamais le plus gentil ou le plus conciliant mais je suis certain qu'il vous apportera bien plus que ce que vous ne le pensez.
Après ces paroles, Dumbledore recula.
- Si vous voulez bien m'excusez, Rusard a demandé à me voir. Paraît-il que certains livres bougeraient la nuit ! il rit. Oups devriez vous coucher, il se fait tard. Passez une agréable nuit mademoiselle Potter.

Sans un mot de plus, Dumbledore tourna les talons et rejoignit la porte. Il marqua tout de même une pause.

- Ne vous sous-estimez pas pour autant. Les plus grands sorciers avaient eux aussi, des faiblesses... Voyez-vous, si je reprends l'exemple de votre idole, Norbert était épris d'une américaine. Il a su en tirer en grande force, bien que cela ne le mette dans de nombreuses situations... Renversantes. Voilà un mot approprié !

Elizabeth ne put s'empêcher de rire face aux dernières paroles de son directeur, avant que celui-ci ne parte. Elle prit son temps afin de réfléchir un petit peu. L'adolescente avait remarqué un certain changement envers Dumbledore sans qu'elle ne sache comment l'expliquer. En l'espace d'une petite demie heure de discussion, Elizabeth eut le sentiment de se faire sous et surestimée par Dumbledore sans oublier une forte sensation de stupidité face à la demande de renvoi qu'elle avait formulé à l'encontre de son professeur de défense contre les forces du mal.

En traînant les pieds, Elisabeth se rendit à son dortoir. Elle salua brièvement Alice, Lily et Frank dans la salle commune avant de se glisser dans son lit.

The moon is beautiful, isn't it ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant