Case départ

CHAPITRE 9 : MA BONNE ÉTOILE !

Pdv de Blaine :

Demain, je dois donner ma réponse à madame Tibideaux pour la chambre à partager. Malheureusement, je n'ai toujours pas trouvé de travail pour payer l'internat. Avec le peu d'argent que j'ai de côté, je tiendrais quelques mois, pas plus. Alors, j'hésite toujours à accepter la proposition ou pas. Depuis que j'habite à l'hôtel, je suis obligé de m'exercer à la NYADA après les cours, puisque là où je dors, je dérange. Par conséquent, il y a des soirs où je dois rentrer à pied, étant donné que je rate le dernier bus. Dans ces cas-là, je mets facilement trois heures pour retourner dans mon piteux hôtel. Je suis exténué alors que ça ne fait même pas une semaine que Kurt et moi sommes séparés. Je n'en peux plus. À cause de tout ça, je dors à moitié en cours, car je n'arrive pas à lutter contre la fatigue.

Aujourd'hui, c'est une journée comme les autres où j'essaie de passer inaperçu. Je voudrais être transparent pour que Kyle et Kurt ne me croisent pas. C'est bel et bien le plus difficile pour moi. En plus, tout me rappelle mon ex. Ces couloirs, la table où l'on mangeait, les salles de cours, un endroit en retrait dans la cour où l'on se retrouvait de temps à autre, qu'à deux. Chaque jour dans cet établissement est une réelle épreuve pour moi. Je le croise dans tous les couloirs, en cours, au réfectoire... De plus, ce con de Kyle lui tourne toujours autour et il profite que je sois dans leur champ de vision pour accentuer son petit jeu. Il me répugne tellement.

La fin de journée est enfin arrivée. Il était temps, car je ne supporte plus de voir leurs tronches de cake à eux deux. Ça en devient physique. Rien que de les croiser, j'en ai la gerbe. J'attends mon bus avec mes écouteurs dans les oreilles et la musique à fond pour ne pas entendre les conversations que les gens ont sur mon cas désespéré. La sonnerie de mon portable me sort de mes pensées.

- Allô Blaine, tu n'as pas oublié notre dîner de ce soir ?

Hé merde ! Bien sûr que j'ai oublié. Avec toutes ces histoires qui tournent autour de moi, je n'y ai plus pensé.

- Euh... non... bien sûr que non... je n'ai pas oublié !

- Alors pourquoi attends-tu à l'arrêt de bus au lieu de me rejoindre dans ma voiture ?

Hé doublement merde ! Je pivote en regardant partout et tombe sur la décapotable rouge pétante. Je m'approche, le visage baissé. J'inspire un grand coup puis je relève le visage vers mon ami June Dolloway. J'entre et m'installe en m'excusant timidement. Elle fait un signe de la main comme si ça n'avait pas d'importance.

Nous sommes assis à la table d'un des plus grands restaurants de la ville. Je suis toujours gêné qu'elle m'invite sans arrêt dans ce genre d'endroit chic et hors de prix. Je regarde la carte et dirige mes yeux vers les repas les moins chers, mais il faut compter facilement cent cinquante balles pour se nourrir ici.

- Blaine arrête de regarder les prix ! Prends ce que tu veux !

Nous commandons rapidement et attendons une éternité avant que nos plats arrivent à table. Je suis choqué de voir que ces prix sont exorbitants pour le peu qu'il y a dans l'assiette. C'est très minimaliste.

Je suis complètement absent de la conversation. J'ai le coude posé sur la table et ma main retient ma tête. Mes paupières sont lourdes et se ferment de plus en plus. Je n'entends rien de ce qu'il se passe autour de moi et je suis perdu dans mes pensées. Évidemment, cette rupture et tout ce qui tourne autour de ça, me viennent en tête.

- Ouh ouh ! Blaine ! Reviens parmi nous ! fait June en gesticulant sa main devant mes yeux.

Je sursaute et me reprends rapidement.