Case départ

CHAPITRE 36 : LE SECOUER

Pdv d'Elliott :

Mon cœur saigne en voyant mon meilleur ami dans un tel état de détresse. Il pleure à chaudes larmes et surtout, il rejette du regret ainsi que de l'angoisse. Au final, lui aussi à l'air au fond du trou. J'ai l'impression de voir Blaine, lorsqu'il est arrivé chez moi et qu'il m'a avoué tout l'enfer qu'il vivait. Je me sens soudainement con de lui avoir crié dessus comme je l'ai fait. C'était stupide, mais efficace. Probablement, qu'il se rend compte qu'il a vraiment fait n'importe quoi, qu'il a été trop loin, qu'il a fait énormément de mal autour de lui. Je ne peux pas le laisser plus longtemps dans cet état. Je me précipite sur lui et le serre fort contre moi. Je frotte son dos dans l'espoir qu'il calme ses sanglots afin de reprendre une discussion d'adulte, sans devoir hausser le ton.

- Kurt, je suis désolé. Je ne voulais pas te faire pleurer.

Il renifle à plusieurs reprises avant de décaler son visage de mon cou pour me faire face. Il essuie ses yeux et ses joues luisantes de larmes. Il se racle la gorge.

- C'est moi qui suis désolé. J'ai été con...

Il pivote et retourne s'asseoir dans le clic-clac comme si ses jambes ne savaient plus le supporter. Son pied gauche tape anarchiquement contre le sol faisant trembler tout son corps. Il est accoudé sur ses genoux, le visage baissé, observant ses chaussures. Sa détresse me frappe en plein visage. Il a des remords, il se sent coupable, ça, c'est une certitude le connaissant.

Je m'approche à pas de loup, mais étant dans sa bulle, il ne remarque rien. Je m'installe à ses côtés et l'observe plus en détail. Il fait peur à voir. Il a le regard vide et à la fois submergé par un tas d'émotions. Je suis légèrement décontenancé. Avec hésitation, je pose ma main sur sa cuisse. Mon contact physique avec lui, le fait sortir de son monde. Son visage se tourne vers moi. Ses yeux se plantent dans les miens et un éclair foudroie mon corps. J'ai l'impression de ressentir tout ce qu'il ressent au moment présent. La haine. La peur. La mélancolie. La rage. Mais surtout, je ressens de la culpabilité.

- Kurt... qu'est-ce qui ne va pas ? Parle-moi... Tu sais que tu peux tout me dire !

Je remarque qu'il se retient de déballer ce qui le chagrine, comme s'il y avait toujours ce mur entre lui et moi, comme s'il ne pouvait pas, après tout le mal qu'il m'a fait. Une véritable bataille intérieure s'est déclenchée dans sa tête, lui torturant le cœur.

- Hey, Kurt... dis-moi ce qui te fait souffrir comme ça, l'incité-je tout en caressant sa joue.

Il essaie d'ouvrir la bouche, mais il n'y a qu'un simple souffle de frustration qui passe la barrière de ses lèvres. Puis, il se remet à craquer. Il fond littéralement en larmes. Je me presse de l'encercler à nouveau de mes bras.

- Kurt... dis-je en prenant en coupe son visage. Malgré les maladresses de ces derniers temps, tu restes mon meilleur ami. Je ne veux pas te perdre Kurt !

J'essaie de le rassurer comme je peux afin qu'il se libère de ses démons intérieurs qui le martyrisent sans ménagement.

Ses sanglots se calment. Il respire profondément et à plusieurs reprises pour qu'il retrouve ses esprits.

- Elliott, je suis désolé d'avoir été un ami pourri. Je... j'ai l'impression d'avoir été trompé, trahi, manipulé.

C'est le moins qu'on puisse dire. Cette réflexion, je la garde pour moi puisqu'il est assez bouleversé pour en rajouter une couche.

- J'ai la désagréable sensation que Kyle s'est joué de moi, qu'il a voulu m'éloigner des gens que j'aime pour m'avoir rien qu'à lui. D'ailleurs, il a réussi.