CHAPITRE 12 : VIVRE AVEC LE DIABLE EN PERSONNE

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Pdv Blaine :

Première soirée à l'internat

J'entre dans la salle à manger qui me fait toujours penser au réfectoire dans le film Harry Potter. C'est une impressionnante sensation que de marcher au beau milieu de cette pièce, aux proportions démesurées. Dans le fond se trouve une immense table posée sur une estrade. D'ailleurs, certains professeurs y sont attablés dont mon professeur de théâtre qui me sourit en me voyant. Je lui fais écho comme pour le remercier d'avoir soutenu ma candidature pour avoir une chambre à l'internat, même s'il s'avère que ça ne sera pas de tout repos. Je m'installe à l'une des nombreuses tables en attendant le reste des élèves.


J'ai essayé de fuir toute la journée Kyle, néanmoins lors du dîner, il s'est installé juste à côté de moi pour mon plus grand malheur. Je souffle désespérément en me rendant compte que ce repas sera insupportable. Il me donne des coups de pieds sous la table, m'énervant au plus haut point. Néanmoins, je ne dis rien pour ne pas attirer l'attention sur moi pour ce premier jour. Il me coupe littéralement l'appétit. J'aimerais prendre mon assiette et partir de cette salle. Cependant, en choisissant de me restaurer dans la salle à manger, je m'oblige à respecter le règlement. C'est un peu comme un grand repas de famille. Tout le monde doit rester à table jusqu'à la fin du repas. Et quelques autres règles de ce genre. Je me force à manger un peu. Mais c'est sans compter sur Kyle qui, à chaque bouchée, me chuchote des mots désagréables à entendre.

- Hey, le gros, tu t'empiffres encore, ricane mon voisin.

Ce qui dans la foulée fait rire les personnes autour de moi. J'enfonce simplement mon visage dans mes épaules et pose ma fourchette sur la table.


Le repas fini, je me faufile rapidement hors de la salle à manger pour retrouver ma chambre et récupérer ma guitare. Puis, je disparais au sous-sol me cachant dans le studio mis à notre disposition. Ce qui est bien dans cette salle, c'est que lorsqu'elle est occupée et le verrou fermé, une lumière rouge s'allume dans le couloir afin de prévenir qu'il ne faut pas déranger. Oui, je fuis la situation, c'est pathétique. Cependant, vu le déroulement du repas, je n'ai vraiment pas envie de passer la soirée avec Kyle, coincé entre les quatre murs de notre chambre. Je passe ma soirée à gratter les cordes de ma guitare en jouant certaines mélodies. Inconsciemment, je joue "Perfect" ce qui me ramène directement dans mes souvenirs. Avec Kurt, on aimait l'écouter lorsqu'on était en voiture tous les deux. Je chante la partie que je chantais à ses côtés, laissant sa partie sous silence et m'imaginant sa voix féminine remplir ce vide intense autour de moi ainsi que dans mon cœur. Sans m'en rendre compte, mes joues s'inondent de larmes. Mon cœur se serre à m'en faire horriblement mal. Pourquoi une rupture doit-elle faire autant souffrir ? J'ai l'impression que toute ma vie n'a plus aucun sens, que mon avenir se définit par le néant, que mon cœur ne battra plus jamais de la même manière. Il est évident que Kurt était l'homme de ma vie. Néanmoins, ce n'était pas réciproque et ça me tue de l'intérieur.


Lorsque je décide de quitter le studio, minuit est déjà passé et je suis mort de fatigue. Kyle doit certainement dormir à cette heure-ci ! Je remonte à mon étage en faisant le moindre bruit. Je ne voudrais pas réveiller quelqu'un ou bien tomber sur l'un des surveillants qui rôde dans les couloirs. J'avance dans le couloir comme si je marchais sur des œufs. Je me stoppe net devant la porte en remarquant une légère lumière. Je respire profondément en espérant qu'il s'est endormi en lisant un livre ou bien en ayant simplement oublié d'éteindre la lumière. Mais je me berce d'illusion puisque j'entends du bruit de l'autre côté. J'ai le choix de fuir une fois de plus la situation, mais la fatigue est trop grande. Machinalement, j'ouvre la porte et me frappe mentalement de cet acte stupide. J'aurai dû retourner au studio et au pire y dormir, mais c'est trop tard pour moi. Mes jambes avancent toutes seules à l'intérieur de la chambre. Mon regard toise de fond en comble la pièce et je suis choqué. Trois de ses amis sont installés confortablement dans mon lit et ils fument tous les quatre un pétard. Au moment où je veux répliquer, il coupe mon élan.

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