Case départ

CHAPITRE 35 : REMETTRE LES PENDULES À L'HEURE

Pdv d'Elliott :

Depuis le départ de Blaine qui a fait un grand vide, je dois dire que je ne suis pas d'humeur joviale. Je me sens terriblement seul. J'avais déjà cohabité avec Rachel, mais je dois avouer que la compagnie de Blaine, malgré sa déprime, me plaisait beaucoup. Lorsque je rentrais de l'école, une bonne odeur de nourriture imprégnait tout l'appartement. Il faisait en sorte que sa présence ne gêne personne, tout en étant agréable. En réalité, on aurait pu croire à un vrai petit couple. Je dois bien avouer que c'était le meilleur colocataire du monde entier et que je vais vraiment le regretter. Sa présence me manque terriblement et le fait de retrouver mon appartement sans vie me déprime. De plus, Kurt est totalement absent. À croire que j'ai dû me tromper sur son compte. Je pensais qu'il était mon meilleur ami, je pensais que rien ne pouvait briser le lien qu'il y avait entre nous, j'avais tort ! Il a fallu qu'un certain Kyle s'immisce entre nous pour que tout explose. Je me demande même si cet imbécile n'est pas pour quelque chose dans la séparation du couple Klaine. Je n'en serais pas étonné si c'était le cas ! Pour en revenir à ce que je disais, avant que Kurt ne décide de ne plus venir me voir, nous sortions au moins une fois par semaine. On organisait toujours quelque chose les mardis soirs. Et quand on pouvait, on sortait également le week-end. On s'était organisé ainsi pour ne pas se perdre de vue étant donné que nous sommes dans des écoles différentes et que le groupe qu'on formait n'a pas vraiment tenu dans le temps. Je trouve ça bien dommage. Mais que voulez-vous ? La vie en a décidé autrement et j'en suis réellement peiné !

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Ma journée vient de se terminer et autant dire qu'elle a été super longue. En plus, j'ai foiré un examen important donc je suis un peu saoulé. Lorsque je rentre chez moi, je n'ai envie de rien alors je me vautre, tel une baleine échouée, dans mon canapé. Si Blaine était encore là, il aurait eu les mots juste pour me réconforter. La sonnette retentit dans l'appartement, me faisant faire un bond de quinze mètres de haut, tellement j'ai eu peur. Qui peut bien m'embêter à cette heure ? Franchement ! Irrité, car la personne insiste, je me lève en soupirant, complètement agacé. Évidemment, c'est dans ces moments-là que je ne trouve pas mes clefs, ce qui m'énerve davantage. Je marmonne des trucs incompréhensibles qui, je me rappelle, faisaient rire Blaine. Un brin de nostalgie prend part dans mon corps.

J'ouvre la porte en tirant la tronche avant d'être surpris. Je ne sais pas si je dois sourire ou pas, si je suis content ou non, si je dois être énervé ou heureux. Je reste dans l'encadrement de la porte, sous le choc.

- Salut Elliott, annonce-t-il de manière mal à l'aise. Je peux entrer pour te parler ?

J'ouvre simplement en grand la porte et Kurt s'engouffre chez moi. Je lui dis d'aller dans le salon. C'est étrange. Habituellement, il fait comme chez lui. Là, il me paraît gêné, perturber. Et ses yeux rejettent une immense tristesse qui fait flancher mon cœur. Néanmoins, j'essaie de rester impassible. J'ai besoin de savoir ce qu'il me veut et pourquoi il est là, chez moi, à une heure tardive. Je m'assois à l'autre bout du clic-clac pour lui montrer que je ne suis pas content et au vu du souffle qu'il vient de faire, je pense qu'il a compris. Il fixe ses mains qui jouent nerveusement avec le bas de son tee-shirt. Je craque et prends les devants.

- Qu'est-ce qui t'amène ici ? demandé-je froidement.

Il ose un rapide coup d'œil en ma direction avant d'enfoncer un peu plus sa tête dans ses épaules. Je remarque une larme qui dégouline le long de sa joue. Je ne supporte pas de le voir comme ça, alors je m'approche doucement de lui tout en gardant une certaine distance comme si un mur nous séparait toujours.

- Allez, dis-moi Kurt, chuchoté-je en posant ma main sur sa cuisse. Ça n'a jamais été aussi tendu entre nous.

Je me surprends moi-même. C'est sorti tout seul de ma bouche, mais je pense que j'avais grandement besoin qu'il sache que cette distance me fait du mal. Il est censé être mon meilleur ami.