Case départ

CHAPITRE 3 : SOLUTION D'URGENCE

Pdv de Blaine :

En sortant du loft, je me suis dirigé stupidement vers la NYADA, sans réellement réfléchir. Je suis chargé comme un baudet trimballant mes affaires depuis plus de trente minutes entre les rues et les métros. Je suis devant l'enceinte de l'école, figé. Qu'avais-je dans le crâne ? Sincèrement ! OK, c'est le seul endroit qui m'est venu dans la tête, lorsque j'ai quitté le loft puisque j'y passe toutes mes journées. Mais depuis que je suis scolarisé ici, je n'ai aucun ami. Je restais principalement avec Kurt et son fan-club afin de passer le maximum de temps avec ma moitié... Je me sens si ridicule !

J'avance à travers le hall immense jusqu'au secrétariat où la vieille dame m'accueille avec un immense sourire.

- Que se passe-t-il jeune homme ?

- J'étudie ici et j'aimerais savoir s'il y a encore une chambre disponible ?

La femme me détaille de ma tête aux pieds. Je dois être horrible à regarder. Mes yeux sortent de leurs orbites, mon nez est irrité à force de me moucher, mes cheveux sont toujours collés sur mon front. Un vrai misérable. La secrétaire cherche sur son ordinateur quelques minutes.

- Pour l'instant, elles sont toutes prises. Néanmoins, d'ici la fin du trimestre, certaines se libéreront. Je vous en réserve une ?

- La fin du trimestre est dans un mois et demi, c'est bien ça ?

- Oui, exactement !

- Et elles sont à combien ?

- Pour une chambre individuelle, il faut compter six cent cinquante dollars par mois. Sinon, une chambre partagée, c'est quatre cent cinquante dollars.

Mon teint devient cramoisi. J'aurais dû m'en douter que les prix seraient exorbitants. C'est l'une des écoles les plus connues. Je décide quand même de réserver une chambre à partager, au cas où je ne trouverais aucune solution d'ici là. La secrétaire me donne un dossier à remplir ainsi qu'un formulaire de demande de bourse qui réduira la facture de cent dollars par mois.

En sortant de la NYADA, j'espère sincèrement trouver une meilleure alternative qui me permettrait de dépenser moins et de vivre, plus ou moins, convenablement. En tout cas, je n'aurais jamais assez d'argent pour payer toute ma scolarité dans cette école prestigieuse en allant en plus à l'internat. Je vais devoir trouver un petit boulot pour amortir le coût. Depuis que mes parents savent que je vais me marier avec un homme, ils m'ont complètement renié. Avant, ils pensaient juste que c'était une vulgaire passade, mais depuis que ça se concrétise réellement, ils ont coupé les ponts ainsi que les vivres. Puis en plus, ce n'est pas comme si Sam habitait toujours à New York, sinon il m'aurait hébergé et on aurait cohabité comme à l'époque quand je suis arrivé dans cette ville immense. Depuis que tout le monde est parti, je suis seul. Enfin, j'avais Kurt, mais ce n'est plus le cas à l'heure actuelle. Je dois faire une croix sur lui.

La seule solution qui s'offre à moi aujourd'hui et à cette heure tardive est de passer la nuit à l'hôtel. Je me cache de la pluie et sort mon smartphone afin de trouver un endroit pas trop cher et pas très loin de l'école, au cas où je dois y rester plusieurs jours. Je trouve rapidement un lieu où passer la nuit dans mon budget. C'est une grande chaîne d'hôtels connue pour ses prix attractifs. Ce n'est pas le grand luxe, mais je ne m'attendais pas à mieux. Je prends un bus puis un métro et marche une bonne dizaine de minutes sous cette pluie qui ne cessera jamais de tomber, avant d'arriver face à ce bâtiment miteux. Finalement, je n'ai pas trouvé d'établissement proche de la NYADA sans que ce ne soit des chambres hors de prix. J'ai mis facilement une heure trente pour me rendre à l'hôtel. En tout cas, c'est une solution qui ne pourra pas durer dans le temps. La route me fatiguera énormément et aura des conséquences sur ma concentration et mon travail fourni. J'avance dans l'accueil qui est loin d'être accueillante et demande s'il y a une chambre de libre. Dans ce genre d'établissement, il y a des chambres standards, conforts ou de luxes. J'opte pour la simplicité qui me coûtera moins cher : vingt-quatre dollars par nuit. C'est raisonnable. Je monte difficilement les deux étages encombrés par tous mes bagages.

J'ouvre la porte qui donne dans une toute petite pièce où trône au milieu un lit simple ainsi qu'un placard sur sa gauche et une planche qui fait office de bureau à sa droite. L'inconvénient est que la douche se trouve dans le couloir et elle est à partager avec les autres clients. Donc la propreté ne sera pas au beau fixe. Je lâche mes valises et dépose ma guitare dans un coin avant de me vautrer dans le lit. Instantanément, je craque et fonds en larmes. Je plonge mon visage dans l'oreiller et hurle. Toute la rage qui bouillonne en moi, depuis ce rendez-vous foireux, sort enfin. J'hurle à m'en esquinter les cordes vocales. Je suis seul dans ce lit au matelas dur comme de la pierre et dans une pièce où le papier peint se décolle à certains endroits. Ça sent l'humidité à plein nez. Comme quoi la situation dans laquelle je suis, reflète bien ma vie sentimentale. Tout est détruit. Tout se désintègre. Tout disparaît. Tout n'est qu'éphémère dans la vie. Je ne prends même pas la peine de manger ou de me laver puisque j'ai besoin de temps afin d'avaler la nouvelle, même si je pense que ça prendra énormément de temps.

J'entends l'orage gronder dehors, ce qui fait trembler les murs de la chambre. Je ne me sens pas du tout en sécurité. Je savais que ma nuit serait horrible, mais pas à ce point-là. La présence de Kurt me manque énormément. Sentir sa chaleur corporelle me manque énormément. Le fait qu'il mette ses pieds gelés sur mes jambes rien que pour m'embêter me manque énormément. En fait, tout de lui me manque. Il m'a laissé à la table de cette terrasse avec un trou béant dans la poitrine. Ça me tue littéralement. J'ai l'impression de m'asphyxier sans lui, comme s'il était mon oxygène.

Je ne ferme pas l'œil de la nuit me torturant avec toute cette histoire...

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Hey les amis !

Voici le troisième chapitre.

Que pensez-vous de cette partie ?

Que ressentez-vous pour Blaine ?

Selon vous, va-t-il s'en sortir ?

J'espère que vous aimez lire "Case départ", que ça vous plaît ! À mercredi pour le chapitre suivant. Bisous !!