CHAPITRE 22 : RENVOYER DE LA NYADA

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Pdv de Blaine :

Tout à l'heure, madame Tibideaux m'annonçait mon renvoi. Autant dire que je ne compte pas perdre de temps pour tout laisser tomber. J'ai remballé mes bagages rapidement. Je suis à nouveau chargé comme un baudet, mais je m'en contre-fiche. Je dois fuir loin d'ici. Avant de partir, je laisse une lettre sur le bureau de mon bourreau exprimant toute la haine que je lui porte, sans oublier de mentionner que c'est un monstre et qu'il a gagné : je pars et m'éloigne de Kurt.

Je me dirige ensuite péniblement vers la salle de théâtre. Étant donné que c'est la pause de midi, je sais qu'Aaron sera présent. Je toque fébrilement, ne sachant même pas pourquoi je suis ici. Je m'étais fait tout un discours, mais lorsqu'il ouvre la porte et que ses yeux s'écarquillent, aucun son ne sort de ma bouche. Il me détaille de la tête aux pieds, avant de me laisser entrer. Je le bouscule sans le vouloir à cause de mes bagages trop volumineux.

- Blaine, qu'est-ce que...

Je crois qu'il ne veut pas comprendre ce qu'il est en train de voir.

- Je suis viré, dis-je, mais ma voix déraille.

Quel con... J'aurai préféré être fort pour une fois et ne pas laisser mes émotions s'accaparer mon corps. Mais c'est raté. Il s'approche de moi et me serre dans ses bras. Je me laisse aller dans cette étreinte dont j'ai tant besoin. Ça me fait un bien fou. Je m'agrippe à lui comme à une bouée de sauvetage. Puis, je m'éloigne en le regardant dans les yeux.

- Je voulais te remercier pour tout... soufflé-je dans un murmure.

- Blaine, tu n'as pas besoin de me remercier. En plus, j'aurais dû dire ce que je savais pour te protéger. Tu serais encore élève dans cette école.

J'entends dans sa voix de la culpabilité, du remords et un peu de désespoir. Ça me fait du mal, car tout ça est de ma faute. Entièrement de ma faute.

- Non ! Aaron, tu m'as simplement écouté et je ne t'en veux absolument pas.

- Blaine, tu mérites ta place ici. Et en tant que professeur, j'aurais dû trahir cette promesse débile que je t'ai faite, dit-il en posant ses mains sur mes joues. Je m'en veux tellement, si tu savais...

- Aaron, tous les moments que j'ai passés avec toi m'ont permis de voir un peu la lumière au bout de ce tunnel sombre. Néanmoins, je crois que New York n'est pas fait pour moi. Tout me ramène sans arrêt à Kurt et au mariage que je devais célébrer en sa compagnie. Le croiser tous les jours m'est insupportable. Puis avec Kyle et June, je ne m'en sors plus... J'en ai marre. Je suis à bout. Je ne tiens plus. Aaron, merci d'avoir été présent, de m'avoir écouté, de m'avoir entendue et d'avoir accepté mon choix de ne rien dire.

- Je suis tellement désolé, avoue-t-il en me reprenant dans ses bras.

- Ne le sois pas, Aaron, chuchoté-je au creux de son oreille. S'il te plaît. Tu n'y es pour rien. Et garde toute cette histoire pour toi ! Je sais que je t'en demande beaucoup, mais je t'en prie, ne dis rien à personne.

Je sors du théâtre en remerciant une dernière fois Aaron, je prends la direction du bureau du proviseur. Je glisse simplement une enveloppe sous sa porte lui indiquant qu'elle fait une énorme erreur en me renvoyant. Surtout que ce qu'elle ne sait pas, c'est que beaucoup des élèves de cette prestigieuse école comme elle aime le dire sont des harceleurs qui mènent la vie dure à d'autres, qui font vivre un enfer sur terre à leurs camarades. Je lui dis dans cette lettre qu'elle devrait ouvrir les yeux et prendre soin des élèves comme moi ainsi que de faire ce qu'il fallait pour les bourreaux de son établissement scolaire. Enfin, je passe la porte pour la dernière fois de la NYADA. Je ne me retourne pas et passe mon chemin laissant déborder mes yeux.

Case départOù les histoires vivent. Découvrez maintenant