Case départ

CHAPITRE 18 : LA MENACE ULTIME

Pdv de Blaine :

La fin de la journée sonne enfin. Je dois bien avouer qu'aujourd'hui, c'était bizarre. En particulier, à cause du cours d'Aaron. Je sais bien qu'il suit le programme à la lettre, mais quelle idée de nous mettre ce genre de cours. Franchement ! Sur le coup, je voulais l'étriper puisqu'il avait connaissance des menaces qu'on me jetait au visage. Puis, après, je me suis senti en sécurité vu la manière dont il me défendait. C'est bien pour ça que je suis resté après le cours, pour le remercier. Je me sens un peu moins seul. Même si je sais qu'il ne deviendra pas un ami, car il est mon professeur, je me sens écouté, apprécié, soutenu. Et je dois dire que ça fait un bien fou.

Je me pose tranquillement dans le studio de musique de l'internat. Ce lieu est devenu mon échappatoire. J'aime m'y installer et jouer de la musique. Ça me détend et me permet de penser à autre chose, de voyager. Je me plonge dans mon monde oubliant tous mes soucis, oubliant le harcèlement de Kyle, oubliant le chantage de June et oubliant les avertissements. Je repense également au bon vieux temps me faisant couler les larmes sur mes joues. Oui, j'ai toujours Kurt dans la tête ! Même si je constate une rage immense, en moi, qu'il lui est destiné, je ne cesserai jamais de l'aimer. Je ne sais pas comment j'arriverais à tourner la page, comment je pourrais passer à autre chose. C'est le premier homme qui est entré dans ma vie, le premier que j'ai embrassé, celui à qui j'ai offert ma virginité. Je voyais vraiment un avenir à ses côtés. Alors comment faire un trait sur tout ça ? Comment réussir à ne plus sentir ce vide en moi ? Comment ne plus souffrir ? Il me manque terriblement. Arriverais-je à aimer un autre homme autant que je l'aime ? Non ! Ça, c'est une certitude !

Un rire dans le couloir me fait sortir de mes pensées. Il est reconnaissable entre tous. J'en ai des sueurs froides, rien qu'en l'entendant, ce qui m'électrise jusqu'au os. C'est Kyle... D'ailleurs, je ne supporterais pas longtemps son petit jeu. Il faut que tout ça s'arrête ! Je monte à ma chambre sachant qu'il est au sous-sol afin de me décrasser et de me reposer un peu. Je suis tellement exténué que je ne sais absolument pas comment j'arrive encore à tenir debout. En sortant de la douche, qui a été chaude pour une fois, je me faufile sous la couette afin de dormir un peu.

Je sors de mes rêves en sursaut ! Kyle a encore frappé. Je suis trempé de la tête au pied et mon lit a eu le même sort que moi.

- QU'EST-CE QUE TU AS CONTRE MOI À LA FIN ? hurlé-je en laissant enfin toute cette souffrance sortir.

- Ne me parle pas la cochonne, dit-il d'un ton ferme.

- Si ! Je veux comprendre pourquoi tu t'en prends tout le temps à moi ? Pourquoi tu t'acharnes sur moi comme ça ? Je t'ai fait quoi ?

Il fait comme si je n'existais pas et vaque à ses occupations. Ça a le don de me taper sur les nerfs. Mais je n'ai pas dit mon dernier mot. Je compte mettre fin à mon rôle de victime dans cette histoire. Je ne veux plus avoir peur de lui. Je veux pouvoir être un élève comme tous les autres. L'adrénaline submerge mon enveloppe corporelle et dans un élan de courage, je l'attrape par le bras et le retourne pour qu'il me fasse face. Je lui colle mon index sur le torse en le menaçant.

- Kyle, ton petit jeu a assez duré !

Il sourit avec son arrogance légendaire. Cependant, cette fois, j'ai un coup d'avance sur lui.

- J'ai parlé ! J'ai parlé à quelqu'un de ce que tu me fais.

Son visage devient cramoisi, se désintègre. Je suis fier de moi, de savoir lui tenir tête de cette manière, sans tremblement, sans bégaiement.

- Et ça remontera jusqu'aux oreilles de madame Tibideaux et les sanctions tomberont ! Sois-en certain !

Il me regarde comme s'il était désespéré. Mais, après quelques minutes, il se met à exploser de rire. Je reste sur le cul, complètement chamboulé par son comportement. Qu'est-ce qui lui prend ?