CHAPITRE 21 : MA CHUTE AUX ENFERS

23 3 0
                                    

Pdv de Blaine :

Depuis qu'Aaron m'a avoué qu'il m'aimait, c'est devenu bizarre. Je lui ai demandé de me laisser tranquille, mais comment peut-il faire comme si je n'existais pas, alors que je suis son élève et que pour les exercices en binôme personne ne veut se mettre avec moi ? Je ne peux pas lui en vouloir pour ces instants qu'on échange sans réellement le vouloir, enfin pour ma part. Dans son cours, je me sens mal à l'aise, surtout depuis que Kurt n'est plus en stage et qu'il est revenu. J'ai l'impression de le trahir, de l'avoir trompé une deuxième fois et je culpabilise énormément. Pourtant, je sais qu'on est plus ensemble, que je peux faire ce que je veux et que ces baisers échangés avec Aaron n'étaient pas partagés, mais c'est plus fort que moi. De plus, les regards menaçant que Kyle me lance me désarme complètement. Je suis déstabilisé. Il me fixe comme si des crocs allaient lui sortir de la bouche et qu'il allait me dévorer tout cru. C'est super flippant. Ce mec est un véritable psychopathe et je sais que si mes yeux dévient une seule fois sur mon ex, les retombés seront dramatiques. Kyle à une imagination débordante en termes de vengeance et de châtiments. Qu'est-ce que Kurt lui trouve ? Sérieusement !

✧✧✧

Nous attendons notre dessert dans l'un dès plus prestigieux restaurants de New York. June vient de m'annoncer, avec son plus beau sourire, qu'il y aura un concert privé où les bénéfices seront distribués à un orphelinat. J'aime énormément ce genre d'initiative. Et ça me donne envie d'y participer. Le serveur pose nos desserts sur la table et repart. Tandis que June sort un dossier de son sac et le met devant moi. Je la regarde étrangement.

- J'ai l'honneur de t'annoncer que tu seras la star qui montera le plus souvent sur scène.

- Merci beaucoup June, mais je...

Son regard de tueuse me dissuade de ne pas continuer ma phrase. Après quelques instants de terreur, elle me sourit.

- Voici, ton emploi du temps pour les deux semaines à venir.

J'ouvre le dossier et vois un nombre incalculable de répétitions et de rendez-vous importants, au moins une fois par jour, si ce n'est pas plus.

- June, pendant ces heures-là, j'ai cours.

- Tu t'absenteras. C'est l'histoire de deux semaines intenses de travail et d'un concert où il y aura dans le public des personnes très importantes dans le domaine que tu convoites. Blaine, c'est une grande chance de faire ta place dans le show-business.

- Je...

- Bon, tu n'as pas le choix. C'est comme ça. Arrête de discuter un peu, tu m'irrites !

Je la regarde impuissant. Depuis ces menaces de me couper les vivres, je ne peux pas me permettre de lui désobéir. C'est vrai que depuis cet instant précis où son comportement à radicalement changé, je commence à me souvenir de moments où j'aurais dû me méfier d'elle. Comme cette fameuse fois où elle m'incitait à quitter Kurt, car d'après elle, il me mettait des bâtons dans les roues de ma future carrière. Heureusement, que je ne l'avais pas écouté et que je m'étais battue pour que mon couple continue de tenir la route malgré mes nombreuses maladresses.

✧✧✧

Lorsque je rentre à l'internat, c'est évidemment, sans grande surprise, que je tombe sur Kyle. Il m'attend de pied ferme comme à son habitude. Je respire profondément et manque de m'étranger avec ma propre salive. J'avance vers mon côté de la chambre à pas de loup, j'essaie de faire le moins de bruit possible puisque je sais que ça le dérange. Avec le stress, j'échoue lamentablement à cette simple mission que je me lance à moi-même. Je cogne mes doigts de pieds dans le pied de ma chaise de bureau. Je grogne intérieurement. Je sens sa présence malsaine derrière mon dos, alors je ferme simplement les yeux en imaginant des choses bien plus agréables. Je sens ses mains enlacer mon cou et le serrer. C'est son jeu préféré depuis la première fois où il a commencé. J'ai l'impression que ses ongles se plantent dans ma peau, l'impression de manquer rapidement d'air. J'entends son rire diabolique résonner dans la pièce et ça m'horrifie. Lorsqu'il sent que je flanche doucement, il me jette dans mon lit. L'air reprend vie dans mes poumons, les gonflant à leur maximum. Puis j'entends la porte se refermer. Je sais qu'il est parti. Mon enfer s'atténue petit à petit.

Case départOù les histoires vivent. Découvrez maintenant