CHAPITRE 58 : ET MÊME APRÈS JE T'AIMERAI

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PDV de Kurt :

Je sors du lycée encore chamboulé par ce qu'il s'est passé en deux jours. J'ai été séquestré dans un faux ascenseur avec mon ex. Sue nous a piégé. Je ne sais pas ce qu'elle a avec nous deux, mais elle a un sérieux problème. Elle est complètement cinglée cette femme ! Blaine et moi, nous nous sommes embrassés. C'était la seule solution pour que cette dictatrice nous relâche. Autant dire, que ça m'a bouleversé. Un simple smack n'a pas fonctionné. Et je ne pensais pas que notre baiser allait s'éterniser autant. J'ai senti cette forte connexion renaître entre nous. En fait, je doute qu'elle ait un jour disparue. Pouvoir le toucher comme avant était un fantasme indéniable. Son souffle qui s'est écrasé contre ma peau, les frissons qui ont parcouru mon corps, ses mains sur mon visage, sont des sensations que je veux encore ressentir. Ne reformer qu'un, durant ce court instant, m'a mis une claque monumentalement agréable et douce. Il avait l'air autant chamboulé que moi. À part, qu'il donnait l'impression qu'une guerre s'était déclenchée en lui. Comme s'il hésitait entre deux parties.

Lorsque je passe le bas de ma porte d'entrée, je me dirige directement dans ma chambre sans prendre le temps d'adresser la parole à mes parents. Je me cloître dans mon monde, ne voulant que personne n'y entre. Je veux qu'on me foute la paix. Je veux être seul et pouvoir craquer comme bon me semble. Depuis que je suis sortie de ce faux ascenseur, j'ai cette boule d'émotion qui ne cesse de grandir dans ma gorge. J'ai atrocement mal. Ma tristesse se manifeste en cascades qui se déverse de mes yeux. Je décide d'allumer la radio pour camoufler mes sanglots. Je me vautre dans mon lit et prends mon oreiller contre moi pour le serrer très fort. Une chanson que je connais bien prend place dans ma chambre. "Et même après, je t'aimerai" d'Hoshi.

"Tu sais, la vie ne vaut rien

Si tes yeux n'sont pas dans les miens

Oh, j'ai du mal à faire le lien

Je deviens pâle sans tes mains"

Mes larmes dégoulinent sur mes joues déjà bien rougies par la mélancolie. Cette chanson, je l'adore. Néanmoins, je m'interdisais de l'écouter ou même de la chanter. Là, je pense que c'est propice au moment présent. Elle résonne tellement en moi et définit parfaitement la situation. Je me mets à chantonner doucement sans pour autant m'en rendre compte.

- Oh, j'aimerais tout donner pour toi. J'te donne mon corps et puis ma voix. Oh j'pourrais tout voler je crois. Je t'offre mon or et puis ma joie...

Je sens la rage monter. Pas, contre quelqu'un, mais contre moi-même. Parce que oui, c'est de ma faute, si nous ne sommes plus ensemble, si nous ne sommes pas mariés comme c'était prévu. J'ai tout gâché et je m'en veux énormément.

- Je t'aime, haussé-je le ton en me redressant et en balançant à l'autre bout de la pièce mon coussin. Comment on fait ? Je t'aime. Plus que tu m'aimes, je t'aime.

Je me lève et fais les cent pas dans ma chambre tout en tournant en rond tel un lion en cage. Mes mains passent plusieurs fois sur mon visage et de temps en temps, je me tire les cheveux comme pour me punir de toute cette histoire désastreuse.

- Comment revêtir le ciel de la couleur de nos veines ? Est-ce que tu m'aimeras ? Est-ce que tu comprendras ? Ce que veulent dire les gens qui vivent imprudemment ?

Je commence à m'égosiller, crachant la haine que j'ai pour moi-même.

- Je t'aime sans la raison, je t'aime à rendre con. Je t'aime à ma façon, et même après, je t'aimerai.

Je chuchote la dernière phrase "Et même après, je t'aimerai" puisque mon regard est attiré par l'album photo que j'ai conçu de Blaine et moi. Il dépasse du tiroir de ma table de chevet. Alors, je me calme, me canalise et m'assois sur mon lit. J'agrippe l'objet de mon retour au calme et l'ouvre.

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