Chapitre 31

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Isiris

Après plus de trente minutes de marche, nous voyons enfin le chalet, illuminé de petites lanternes qui éclairent les plantes autour de la petite maisonnette faite en bois. Je suis vraiment fasciné par sa façade et sa structure, je la trouve vraiment paisible et rayonnante. La lune éclaire le toit tandis que quelques hiboux hululent au-dessus de nous, ces bruits d'oiseaux me donnent l'impression qu'à tout moment ce soi-disant Ander peut débarquer à tout moment.

- Attention !

Au même moment, mon pied trébuche, non pas sur une racine cette fois-ci, mais sur une pierre. Je prends une grande respiration tandis que je me rapproche de plus en plus du sol, mes côtes me tirent à nouveau me faisant gémir de douleur. Et alors que je pensais m'étaler au sol et me faire encore plus de blessures que j'en ai déjà, le temps s'arrête. Je n'entends plus rien, mes yeux, fermés par l'angoisse du coup, s'ouvrent petit à petit et je constate rapidement que je suis en suspens au-dessus du sol. Le bras qui entoure ma taille me pousse vers l'arrière me remettant debout sur mes jambes et lorsque mon pied touche le sol une petite grimace s'installe.

- Je t'avais dit de faire attention. Grogne Lowen, le regard assombri.

Je me retiens de lever les yeux au ciel, c'est impressionnant comment il est toujours en train de me réprimander. Est-ce une manie chez lui de tout contrôler ? Je pense que la question ne se pose même pas.

Au regard qu'il me lance, je comprends rapidement qu'il a lu dans mes pensées, il ne va donc jamais s'arrêter ! Je lui lance un regard tout aussi aimable que le sien avant de commencer à marcher vers le perron, coupant court à son toucher. Sa paume chaude appuyée sur mes reins me donnait des frissons à n'en plus finir, il faut vraiment que j'en apprenne plus sur ce lien qui nous unit ainsi que sur son espèce. Je fais attention au gravillon et j'essaie tant bien que mal de ne pas grimacer, une chose impossible face à la douleur. Alors que j'allais atteindre les marches de l'entrée, je me sens tout à coup soulevé dans les airs avant de me retrouver dans des bras. Des bras dont j'essaie à tout prix d'éviter le toucher.

- Repose moi s'il te plaît. Lui demandais-je la voix faible.

J'essaie vraiment de rien paraître mais là c'est tout bonnement impossible. Pas quand son regard dans le mien m'implore de coller ma peau à la mienne. Car je ne suis pas folle. Je la vois. Cette lueur qui brille au fond de ses iris, cette lueur qui brûle de désir. Elle ne trompe pas. Lui aussi essaie de s'en cacher mais cela ne fonctionne pas comme il le voudrait. J'observe sa pomme d'Adam bouger de haut en bas signifiant une déglutition. Est-il lui aussi dans le même état que moi ?

- C'est bien pire. Chuchote-t-il, le front désormais appuyé contre le mien, les yeux fermés. 

Je pince ma bouche, ne voulant rien dire. Ce genre de moment avec lui est rare et je veux en profiter le plus possible, tout simplement parce que sa peau sur la mienne me fait du bien. Je ferme les yeux à mon tour et nous restons comme ça durant quelques minutes. Un moment qui restera à jamais graver dans ma mémoire. Il ne dit pas un mot de plus et rentre dans le chalet. Mr Hold toujours assis sur son fauteuil, nous regarde perplexe, il doit se demander ce que je fais dans ces bras.

- Elle vient de se blesser. Explique Lowen, la voix dénuée d'émotion.

À cette phrase, l'adorable monsieur secoue la tête, un air à la fois moqueur et dépité.

- Que va-t-on faire de toi ma petite Isiris. Tu as deux pieds gauches dis-moi ? Demande-t-il en partant en direction de la cuisine, un sourire scotché sur les lèvres caché par sa longue barbe.

Lowen me dépose tout en douceur sur le canapé, place les coussins correctement pour que je sois à l'aise et vient s'asseoir à son tour, posant mes deux chevilles sur ses genoux. Il m'enlève rapidement les chaussures que j'ai mises à la hâte sans même faire les lacets et les jetés au sol comme de cruels déchets. Ses doigts viennent parcourir ma cheville douloureuse et son toucher provoque comme à son habitude de délicieuses décharges. Il caresse ma peau, l'air fasciné tandis que mon souffle se saccade au fur et à mesure de ses caresses. Bon Dieu, faites que Mr Hold arrive bientôt.

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