Strange World

Chapitre 44

Je soupire lourdement, tant par la fatigue que par la douceur de ses mains. Je ne suis pas totalement éveillé mais assez consciente pour savourer les doigts soyeux qui parcourent l'épiderme de mon dos avec une douceur inouïe. Je pourrais rester comme ça durant une éternité si le temps me le permettait. J'ai passé une superbe nuit, peuplée de rêves et d'amour et je ne veux pas que la journée qui nous attend aujourd'hui puisse gâcher ce moment-là. Je me retourne, le sourire aux lèvres, et mon regard tombe instinctivement dans le sien, doux et brûlant. Voilà que mon cœur joue des siennes. Je ne m'habituerais jamais à cette sensation de chaleur que je ressens lorsque je le vois. À cette sensation indescriptible qui se loge dans ma poitrine chaque jour passé à ses côtés. Chaque seconde.

- Bonjour.

Ma voix rauque du matin me fait grimacer. Ce n'est pas l'une des voix les plus sublime qui soit, mais le regard rempli d'amour que me lance Lowen au son de ma voix me donne l'impression d'être unique.

- Bonjour. Murmure–t-il à son tour, le regard ancré dans le miens tandis que ses doigts continuent de divaguer sur ma peau.

Je n'ai pas besoin d'en voire plus, la lueur de ses iris change de couleur en une fraction de seconde pour laisser place à une pointe de doré que je trouve bien trop beau à admirer. Un doré bien trop significatif. Je ne me lasserais jamais d'observer ses prunelles scintillantes à mon réveil. Mon bas ventre se contracte lorsque je vois ses sourcils se froncer, et je suis sûre et certaine qu'à ce moment précis, il lutte pour ne pas laisser le désir l'envahir. Je le sais parce que c'est exactement ce que je vis en ce moment même, et j'ai beau essayer de paraître indifférente, c'est tout autre. Je sens mon désir se consumer de toute part et je ne peux retenir un soupir de bien-être en fermant les yeux. Bercé par son souffle et ses respirations saccadées.

Je sens les mains de Lowen remonter le long de mes cuisses, se faisant de plus en plus pressantes sur ma peau et en une fraction de seconde je me retrouve sur le dos, enfoncé dans le matelas. J'ai le souffle court et je ne veux pas attendre plus longtemps, alors j'abandonne toute tentative de résistance et lâche prise. Je l'embrasse, avidement et avec passion, comme si ma vie en dépendait. Lowen répond instantanément et sa langue vient rencontrer la mienne dans un gémissement étouffé. Il s'acharne sur mes lèvres, les embrasses, les mordes, les lèches. Il leur fait vivre un véritable supplice mais je ne peux que m'en réjouir. Douloureux et exquis à la fois. Sa bouche vient plonger dans mon cou et je ne retiens plus mes soupirs. Il sait que mon cou est la partie la plus sensible de mon corps et il en joue, il en profite pour me faire perdre pied et ça marche. Ça marche terriblement bien.

Durant d'interminables minutes il vient martyriser mes seins gonflés désir, jouant avec et les admirant comme si cela était la plus belle chose qui pouvait exister. Je devrais me sentir gêné devant une telle observation mais la vérité est que je suis bien trop flatté pour m'en cacher. Je veux qu'il puisse me regarder comme ça éternellement.

Et c'est lorsque ses yeux sont ancrés dans les miens qu'il rentre en moi. D'un simple coup de rein, il m'envoie au point de non-retour et les gémissements qui sortent de ma bouche sont rapidement étouffés par sa bouche sur la mienne. Je le sens en moi, dure et gonflé de désir, et les frissons qui apparaissent sur ma peau me signalent que je suis déjà proche de la jouissance. Il bouge avec une vitesse à en couper le souffle, nos peaux claquent l'une contre l'autre et la tête de lit frappe contre le mur mais on s'en fiche, on ne fait pas attention aux bruits qui nous entourent mise à part à nos respirations qui se percutent entre elles. Lowen plonge une nouvelle fois dans mon cou et pour la deuxième fois je me retiens de hurler de plaisir lorsque ses crocs viennent se planter dans ma chair. C'est une explosion de chaleur qui se produit dans mon bas-ventre et je ne retiens pas mon plaisir qui explose autour du sien dans la seconde qui suit. Lowen ne tarde pas à suivre et c'est dans un grognement sourd qu'il libère à son tour son plaisir.