Chapitre 9

1.7K 118 16
                                    

Lowen.

La grande silhouette de mon père se montre sous le perron en bois du chalet, se situant à la frontière de la ville. Voilà une bonne vingtaine de minutes que je roule pour arriver dans cet endroit si différent d'autrefois.

- Bonjour fiston. Me salue mon père dans une accolade.

Mon père est bien la première personne que j'admire parmi tous les hommes de cette planète. Après avoir perdu notre mère, il a été détruit. Autant physiquement qu'émotionnellement. Si bien que ce mot est trop faible pour décrire l'état dans lequel il se trouvait. Je n'imagine pas ce qu'on doit ressentir quand on perd notre opposé, notre moitié. Depuis que je connais cette signification, j'ai peur. Peur de ne pas survivre si jamais elle me repousse, si tel est le cas j'irai tout droit à la mort. Mais j'ai aussi peur de ne pas pouvoir me contrôler.

Après qu'elle nous ait quitté, notre famille a été anéantie, tout comme notre village. Elle a amené avec elle, la joie des personnes et la magie de ce lieu et depuis ce jour. Un lourd silence règne quelquefois et cela même en pleine journée.

Aujourd'hui, mon père essaie tant bien que mal de remonter la pente et d'avoir un semblant de joie et j'en suis fière. Fière qu'il ne se laisse pas sombrer. Je n'ai donc pas été surpris quand il m'a légué son statut au sein de notre village. Malgré le fait que j'ai refusé un bon nombre de fois, il ne m'en a pas laissé le choix.

- Comment vas-tu ? Demandais-je, connaissant déjà la réponse.

- Bien, Kayla n'est pas avec toi ?

- Elle accompagne Ella au centre ville, où est Cordéa ? Demandais-je, curieux de ne pas l'apercevoir.

D'habitude elle est la première à me saluer mais je suis étonné de ne pas la voir auprès de mon père.

- Dans sa chambre en train de jouer à un de ses jeux préférés. Me répond-il, un sourire en coin, ce qui m'en valu un de ma part.

Nous restons pas plus longtemps dehors, une fois dans le salon je me mets à observer chaque recoins de la pièce comme à chaque fois que je rentre dans cette pièce. Le bois d'intérieur est toujours aussi neuf que le jour où on l'a posé et les plantes sont toujours aussi vivantes que quand maman s'en occupés. Des petits pas brisent le silence qui règne, arrivant à vive allure des escaliers.

- Wen ! Crie une voix enfantine, secoué d'un rire joyeux.

Ses longs cheveux noirs encadrent entièrement sa petite silhouette frêle, ses yeux vert sombre lui donnent un air de diablesse alors qu'un immense sourire illumine son visage.

- Comment vas-tu petit monstre ? Demandais-je en la prenant dans les bras, sourire aux lèvres.

Ses bras enserrent mon cou tandis que ses petites jambes entourent ma taille.

- Trop bien ! Papa a refait ma chambre, elle est toute violette maintenant on dirait une chambre de princesse. Dit-elle, heureuse de sa nouvelle peinture.

- Il faut à tout prix que je vois ça !

Elle remue ses jambes pour descendre et quand elle est enfin à terre, elle agrippe ma main pour me diriger vers la pièce concernée, impatiente de me la montrer.

- Viens, je vais te montrer.

Avant de pouvoir faire un pas de plus nous sommes interrompus.

- Je dois d'abord parler à ton frère Cordéa, il arrivera après. Dit mon père, un air trop sérieux sur le visage.

Je regarde mon père curieux de son changement soudain avant de reporter l'attention sur ma petite sœur, cette dernière a les bras croisés et un air boudeur sur le visage.

Strange WorldOù les histoires vivent. Découvrez maintenant