Chapitre 17

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Suis-je si transparente que ça ? Suis-je si insignifiante que ça ? Je reçois des coups de coudes, des coups de pieds, des dizaines de coups à volonté, en plus de ma cheville, voilà que je commence à avoir mal aux côtes. Je suis si serré et oppressé au milieu de tout ce monde que je n'arrive même pas à bouger un bras. Ma mère a réussis a avoir un rendez-vous en fin de journée pour ma cheville, elle m'a prévenue il y a environ dix minutes. Je suis soulagé d'avoir eu une place pour se soir. J'avais peur d'attendre demain, je n'aurais pas supporter la douleur.  

- Isi. Hurle une voix.

J'essaie de me mettre sur la pointe de mon seul pied de libre mais retombe vite. Entre les bousculades non volontaires et volontaires, je n'arrive pas à lever la tête. Les gens qui m'entourent sont en plus de ça, largement plus grands que moi.

- Où t'es-tu fourré ?

Au même moment, une main prend la mienne et me tire vers un endroit où il n'y personne. Pourquoi se mettre en troupeau de trente pour aller manger. Ils n'ont donc aucune patiente ? Quand j'arrive enfin à respirer, je me permets de regarder la personne qui m'a sortie de là. Kayla me regarde, les yeux brillants d'excitation et un immense sourire aux lèvres.

- Tu ne vas pas me faire croire que tu as oublié de manger avec nous ? Suis moi.

Sans même me laisser le temps de répondre ou bien même de respirer, elle me tire vers la queue prioritaire.

- Tu es sûr qu'on n'a le droit de passer par là ? Demandais-je, pas vraiment sereine.

- Tu rigoles ? Tu es blessé, tu ne vas pas passer par là-bas, il n'y a que des brutes. Et puis tu as la poche de glace comme preuve. Dit-elle en haussant les épaules, l'air totalement désinvolte.

Comment peut-elle rester si calme alors qu'on risque d'être jeter de la queue prioritaire à tout instant ? De mon côté, j'ai des sueurs froides, déjà que j'étais nerveuse avant de venir ici, maintenant je transpire de peur. Seule avec eux. Sans Stan.  Alors que nous nous rapprochons de la surveillante pour passer, quelqu'un m'attrape soudainement mon bras de libre.

- Ehh...

Alec me regarde, un sourire narquois aux lèvres.

- Tout doux ma belle. Dit-il, levant les mains en l'air.

Ça fait longtemps que je ne l'avais pas vu et pour tout dire je l'avais complètement oublié.

- Qu'est-ce que tu veux encore ? Demande Kayla, d'une voix que je ne reconnais pas.

Alec se met à rire, un rire jaune qui me donne la chaire de poule.

- J'aimerais manger avec elle. Si ce n'est pas trop demandé. Répond-il, d'un air sournois sur le visage.

Je ferme les yeux durant une microseconde pour qu'il ne voit pas mon exaspération. Pourquoi persiste-t-il ainsi ? J'ai beau lui faire comprendre que je ne suis pas intéressé, que je n'ai pas envie d'être son ami, il continue encore et encore à insister.

- J'attends depuis déjà assez longtemps, je pense. Et puis, j'ai proposé à Isiris pas à toi il me semble. Dit-il en haussant les sourcils, se donnant un air de gros dur alors qu'il  n'en est rien.

Bizarrement, entendre mon prénom entier sortir de sa bouche ne me fait pas ressentir la même chose que quand Lowen le prononce. Rien ne se passe. Je sens les ongles de Kayla rentrés dans ma peau, j'avais oublié que sa main était encore accrochée à mon bras. Alec me regarde à nouveau, impatient que je prenne la parole.

- Je mange avec eux aujourd'hui, une autre fois peut-être. Répondais-je gentiment, espérant qu'il ne prenne pas mon refus trop mal.

Alors que j'allais me retourner pour continuer le chemin avec Kayla, Alec me reprend par le bras et cette fois-ci plus brutalement, une pression tellement forte que j'en ai mal au bras. Je suis presque sûr d'avoir une belle marque rouge.

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