Strange World

Chapitre 10

Ma mère a insisté pour que je l'aide à trouver une robe pour le dîner de ce soir. Elle ne m'a pas donné plus d'indices que sa, seulement qu'un vieil ami l'avait invité à dîner et qu'elle ne pouvait pas refuser cette invitation. Je suis heureuse qu'elle sorte un peu de cette maison, et, au vu de son comportement je peux dire que niveau stress elle est à son maximum.

Ce que je sais sur mon père c'est qu'il est mort quand j'avais à peine deux ans, d'un cancer au stade avancé.

Lequel ?

Je ne sais pas.

On ne m'a jamais donné plus d'explications mais quelque chose me dit que la raison de sa disparition est toute autre.

Je me souviens du jour du déménagement de mes treize ans, j'avais trouvé dans un des cartons un carnet avec son prénom inscrit sur la couverture. Quand ma mère m'a trouvé avec ce bouquin dans les mains, son expression à changer du tout au tout, elle me l'a arraché des mains en m'interdisant de toucher aux affaires. Depuis, je ne sais pas ce qu'est devenu ce livre ni même tous les autres cartons contenant les affaires de papa.

- Et celle-ci ? Dit ma mère en entrant une énième fois dans la chambre avec une nouvelle tenue.

- Mon avis n'a toujours pas changé maman, t'es magnifique quoique tu portes alors maintenant hors de question que tu te changes, tu voudrais tout de même pas arriver en retard ?

Elle se résigne à changer de style vestimentaire à mon plus grand bonheur et garde sa magnifique robe évasée bleu nuit qui fait ressortir ses yeux. J'ai envie de la savoir heureuse et comblée, depuis papa, personne n'a partagé sa vie. Peut-être que ce dîner sans raison est important pour elle mais qu'elle ne veut pas me l'avouer.

- Si jamais tu as faim je t'ai laissée un plat de tagliatelle dans le frigo, et si tu veux appeler Stan pour qu'il vienne tu peux.

À vrai dire j'ai plus la tête à passer une soirée seule devant une bonne série avec comme compagnie les pop-corn.

- Ne t'inquiètes pas pour moi, je vais me débrouiller et toi de ton côté tu profites de ton dîner. Lui dis-je en lui faisant un clin d'œil.

Elle hoche la tête en me prenant dans ses bras. Après qu'elle soit partit, j'ai fais mes devoirs pour me libérer de la semaine. Je suis maintenant posée dans le salon et prête à débuter une nouvelle série.

***

Je me réveille en sursaut par un bruit de casserole, j'étire rapidement mes muscles endoloris avant de me lever pour aller voir ma mère. Quand je passe à côté de l'horloge du salon je suis surprise de constater qu'il n'est que 21h30, cela ne fait même pas une heure qu'elle est partie.

En entrant dans la cuisine, je n'ai pas le temps de réagir que mon cri est étouffé par une main. La cuisine est retournée, les placards ouverts en grand et des éclats de verre étalés au sol. La panique prend le dessus et je me sens trembler de frayeur. Mon cœur bat à vive allure, des battements accélérés que je n'arrive pas à contrôler. Je suis tétanisé.

- Ça fait longtemps que j'attends ce moment. Me dit une voix suave prêt de l'oreille.

Des tremblements saisissent mon corps. Sa voix me retourne l'estomac.

Cette voix.

C'est la même que dans mon cauchemar. Je me sens emprisonné de toute part, je me sens étouffé. Je décide de me retourner au moment où il desserre légèrement sa prise sur mon visage et balance de toutes mes forces mon genoux dans son entre-jambe. Je profite qu'il soit plié de douleur pour partir en courant, passant par la porte arrière qui mène à l'extérieur. Je ne cherche même pas à savoir où mes pieds me mènent, je me contente seulement de courir le plus loin possible. Je ne me préoccupe pas de la maison ni de quoique se soit d'autres.