Chapitre 11

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Cela fait une dizaine de minutes que j'attends Stan à notre table habituelle et je commence à croire qu'il m'a posé un lapin. Il m'avait prévenu d'un léger retard mais pas de dix minutes. Je commence alors à débuter mon repas froid en regardant mes feuilles de révisions. J'ai une évaluation de littérature dans moins d'une heure et j'aimerais ne pas la rater, cette matière est très importante pour moi alors je dois absolument tout donner.

- Salut.

Cette voix.

Celle qui fait vibrer chaque membre de mon corps, qui créé des tsunamis de frissons dans l'entièreté de mon cœur. Cette voix rauque et à la fois chaude me fait sursauter sur place. Je lève la tête avec appréhension et l'observe avec des yeux pétillants d'admiration. Oui d'admiration. Ce jeune homme est totalement divin.

- Je peux m'asseoir ? Demande Lowen, les joues rosies de gêne.

J'hoche la tête vigoureusement, excité à l'idée qu'il soit venu manger avec moi de son plein grés. Il s'assoit sur la chaise face à moi, les bras accoudés sur la table et les poings liés. Je me sens tout à coup mal à l'aise face aux groupes de filles qui nous regardent. Principalement la table des filles d'en face. Je viens tout juste de l'apercevoir et je le regrette déjà.

- J'aimerais qu'on avance sur le travail de philosophie, si tu veux bien.

La voix de Lowen me sort de mes pensées. Quand mes yeux rencontrent les siens c'est une explosion d'émotions qui éclate à l'intérieur de mon être. Je ne m'habituerais probablement jamais à ce ressenti.

- Bien...Bien sûr.

Mon bégaiement était ridicule et il ne le cache pas vu le sourire qu'il aborde sur ses lèvres charnues. Je rougis de honte et continue à manger mon repas.

- On reprend là où en n'en était l'autre jour ? Demandais-je, continuant à mâcher mon bout de pain nerveusement.

Il approuve d'un léger hochement de tête.

- On avait parlé de nos points de vue, et on avait finalement approuvé le tiens. Dis-je mal à l'aise. On pourrait dire que le désir est l'expression d'un manque qu'on cherche à assouvir.

Pendant que je m'exprime sur le sujet, je prends un stylo et note sur une feuille nos idées et nos avis.

- On devrait décrire les différents types de désir que l'on ressent pour d'abord les différencier.

Il me regarde avec une lueur que je n'arrive pas à déchiffrer et approuve d'un mouvement de tête avant de baisser la tête. Je sens qu'il n'est pas d'humeur aujourd'hui, comme tous les autres jours devrais-je dire. Il n'a pas desserré les poings depuis qu'il s'est assis et n'a pas ouvert la bouche depuis qu'il m'a proposé de continuer notre projet.

- Si tu n'ais pas motiver à faire le travail, on peut le faire plus tard tu sais ? Ce n'est pas si urgent. Lui dis-je en commençant à rassembler mes affaires.

Il lève la tête et me regarde droit dans les yeux avant de soupirer et de  s'adosser au dossier de sa chaise.

- Plus vite c'est terminé, mieux c'est. Murmure-t-il, plus pour lui que pour moi.

Sa voix froide et dure me provoque un pincement au cœur mais ce qui me fait encore plus mal c'est ce qu'il vient de me dire. C'est pourtant lui qui est venue de son plein grés, alors pourquoi être si désagréable ?

Il a dû voir mon changement d'expression au vu de ses sourcils soudainement froncés et le regard braqué dans le miens. Ça me fait mal de l'entendre insinuer que le temps passé avec moi est un véritable supplice. Je sais bien qu'il se fait mal voir en ce moment même à cause de moi et que me parler devant tous ces élèves le rend ridicule. Mais après tout, je ne lui ai rien demandé.

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