Strange World

Chapitre 1

Deux ans plus tard.

Grâce à la superbe nouvelle que ma mère m'a annoncée il y de ça quelques mois, je me sens rassurée. Savoir que je vais partir d'High School Fight me comble de réjouissance et d'impatience. J'ai eu dix huit ans il y a de deux mois maintenant et ce jour-là, ma mère m'a annoncé cette grande nouvelle. Ayant comme cadeau au réveil, la confirmation de mon inscription à Hamilton Middle School.

Nous avons fait quelques recherches et ce dernier est un lycée super bien réputé selon les statistiques et les commentaires de leur propre site internet. Malgré le fait qu'il n'y ait pas énormément d'élèves, je pense à mon plus grand désarroi que mon arrivée ne sera pas si discrète que je l'espérais. Mise à part ça, je pense que ça me ferait le plus grand bien de découvrir de nouvelles personnes et de nouveaux lieux.

Auparavant j'étais comblé, entouré d'Ivy et de Lynn. Elle remplissait mes journées de rires et de bonheur malgré le grand intérêt qu'elles portaient à April. Cette fille ne marche que par l'art de la manipulation. Vicieuse et manipulatrice.

Après mon accident, Ivy et Lynn venaient très souvent me rendre visite à l'hôpital, me redonnant le sourire du mieux qu'elles le pouvaient en me complimentant sur ma cicatrice et mon courage. Je commençais à reprendre confiance, j'étais faible physiquement et mentalement alors les entendre me dire de telles choses me combler de joie et me redonner espoir. Apprendre que j'aurais pu être muette n'est pas un grand plaisir.

Les jours passèrent et les visites diminuèrent sans que je m'en aperçoive. Jusqu'au jour où je ne recevais plus aucune visite, pas la moindre nouvelle qui me permettais de savoir si elles allaient bien. Quant à ma mère, elle était présente jours et nuits, jusqu'à même se mettre en arrêt de travail pour garder un œil sur moi. Elle s'est d'ailleurs très vite fatiguée quand des images de cette nuit se sont incrustées dans mes rêves à leurs envies. Elle était exténuée de s'occuper de mes crises d'angoisses, et pourtant, elle n'a pas lâcher.

Les jours suivants, j'essayais de contacter les filles mais je n'ai jamais eu de réponse. L'horrible voix de leur boîte téléphonique m'informait que le numéro n'était plus attribué. Je n'avais aucune idée de la raison de leur silence, je me suis alors retrouvé seule avec mes souvenirs noirs et mes pensées, me posant mille et une question.

Qu'avais-je bien pu faire pour les offensés ?

À ma sortie de l'hôpital, j'étais folle d'impatiente de retrouver mon mode de sociabilité, retrouvé Ivy et Lynn tout en mettant leur absence de côté. Mais au lieu de cette image chaleureuse que j'avais gardé en tête durant des jours, je les ai vu aux côtés d'April, à rire à gorge déployée, entourés de garçons tous aussi arrogants et pervers les uns que les autres. Je me souviens encore de leur regard méprisant, comme si je n'étais qu'une vulgaire étrangère, comme si notre amitié s'était effacé de leurs mémoires ne laissant aucune trace. Me rendant complètement inconnue.

C'est à partir de cet instant que j'ai compris que tout ne sera plus comme avant. Tous nos moments partagés défilés comme un film devant mes yeux. Les jours suivants étaient tristes et identiques. Je ne traînais avec personne, ne parlais à personne et ne mangeais avec personne. Je me faisais petite, à me cacher à chaque coin de couloir quand je les voyais s'approcher au loin, ça n'a pas duré longtemps avant que les garçons ne s'en mêlent.

À partir de là, j'ai enduré moqueries sur moqueries, rumeurs sur rumeurs. Des histoires inventés de toute pièce sur la cause de mon accident et pour finir, humilié devant les élèves et les professeurs qui eux, ne réagissaient pas.

- Tu as préparé tes affaires pour demain chérie ? Dit la douce voix de ma mère, rompant tous les mélodrames.

- Oui.