Chapitre 27

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Lowen

J'aurais peut-être dû la prévenir que le cachet que je lui ai donné n'était pas un doliprane mais bel et bien un somnifère. Ce n'est pas des réponses qu'elle a besoin mais du repos et sans le cachet elle ne se serait jamais rendormit, beaucoup trop curieuse. Chose que je peux comprendre. Qui serait heureux de se retrouver chez des personnes qu'elle connaît à peine ? Personne à mon avis. Je reste une bonne dizaine de minutes à la regarder, ses cils sont tellement longs qu'ils caressent le haut de ses pommettes et ses cheveux éparpillés sur mon oreiller provoque chez moi un désir inouï. Isiris représente une tentation que je me dois de refouler. J'attendrai le temps qu'il faut pour qu'elle accepte sa vie mais aussi notre lien, même si cela doit prendre des semaines, je saurais être patient pour elle. Lorsque je descends pour rejoindre mon père et Isadora, je les surprends en pleine discussion.

- Elle va me détester. Dit cette dernière, les mains sur son visage, l'air désemparé.

J'observe mon père s'asseoir à côté d'elle, l'observant le regard désolé.

- Ne sois pas si négatif Isa. C'est ta fille et tu la connais mieux que quiconque, penses-tu vraiment qu'elle puisse détester sa mère ?

- Elle m'en veux déjà assez de ne pas lui parler de son père alors si en plus elle découvre tout ça.

Je n'ai jamais été d'accord avec Isadora sur le fait que sa fille ne connaisse rien de son père. J'avais beau essayer de la convaincre de lui parler, rien n'y faisait, et je vois que ça n'a pas changé.

- Sur le moment elle sera perdue et choquée, elle risque même de ne pas y croire dès le début mais elle ne t'en voudra pas, je pense même que cette histoire va encore plus vous rapprocher. Dit mon père, essayant du mieux qu'il peut pour la consoler.

Isadora se lève du canapé et commence à faire les cents pas.

- Comment peux-tu dire une chose pareille ? Comment veux tu qu'avec ce que j'ai fais elle ne m'en veuille pas ?

- Tu te rejettes encore la faute Isadora ? Vraiment ? Après toutes ces années, tu n'as toujours pas compris que c'était son choix. Tu n'aurais pas pu l'en empêcher, il aurait tout fait pour sa femme et sa fille, c'était son choix et il n'a pas hésiter une seconde.

Je connais l'histoire par cœur et je pourrais vous la réciter des dizaines de fois, non pas parce que mon père me racontait tous les soirs étant petit mais parce que ce père en question s'est sacrifié pour sa famille. Il a protégé la meute entière et pour ça je l'admire. Isadora finit par se rasseoir en soupirant, le visage tiré par l'angoisse, je choisis de signaler ma présence et leurs têtes se tournent instinctivement vers moi.

- Elle s'est endormie.

Isadora hoche la tête, tout de même résignée à ne pas partir sans elle. Elle se cale plus confortablement dans le canapé et s'assoupit aussi rapidement que sa fille, mon père en profite pour me faire signe de le suivre, chose que je ne tarde pas à faire. Dos à moi, il regarde attentivement la forêt derrière la fenêtre du bureau, l'air attentif au moindre bruit.

- Elle dormira pendant combien de temps ?

- Elle devrait se réveiller demain matin, pourquoi ? Demandais-je, curieux.

Il se retourne vers moi, la mine soucieuse, avant de s'asseoir sur le fauteuil face à moi.

- Ils risquent d'attaquer dans les jours à venir voilà pourquoi.

Cela fait une semaine et demi qu'on a aucune nouvelle du territoire voisin et maintenant qu'Isiris est ici ils veulent attaquer. C'est une plaisanterie ? Je me retiens de ne pas laisser ma colère me prendre mais mon loup n'est pas du même avis.

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