Chapitre 40

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Une main s'enroule autour de mon poignet, ce qui m'arrête net dans ma direction.

- J'ai fait ça seulement pour te protéger. Tu te poses bien trop de questions en ce moment et je ne voulais pas que tu en ais encore plus.

- Ce n'est pas en me cachant les choses que tu vas me protéger. Bien au contraire. Lui dis-je calmement en me retournant.

Son visage est ravagé d'inquiétude mais ses yeux brillent d'une lueur que je ne reconnais pas. Son pouce caresse avec tendresse l'intérieur de mon poignet tandis que mon rythme cardiaque s'accélère devant son regard brûlant. Nous restons comme ça durant d'interminables secondes avant qu'il ne finisse par prendre la parole.

- Je suis rentré pour te dire que je ne resterais pas dormir ici. Dit-il d'une voix rauque, bien trop rauque à mon goût.

Quoi ? Dormir ici sans lui ? Je ne veux pas. Je suis effrayée rien qu'à l'idée de refaire une crise ou de revoir Ander sous une quelconque forme.

- Mais pourquoi ?

Je ne cache même pas mon inquiétude. Je ne veux pas dormir seule ici, surtout après reçu un bout de peau. Qui sait ce qu'il pourrait se passer durant son absence ? Sa mâchoire se serre tandis que j'agrippe son tee-shirt de mes deux mains ravagées par l'angoisse. J'observe avec attention ses prunelles, à la recherche d'une faille qui me permettrais de me convaincre de rester mais c'est en rebattant attentivement que je perçois le rapprochement. La pleine lune. Voilà pourquoi il ne veut pas dormir ici.

- Si c'est parce qu'il faut t'enfermer dans une cage lors de la pleine lune alors je te suivrais. Lui dis-je sous ses yeux rieurs.

- Je ne suis pas instable Isiris je veux juste te préserver.

- Mais me préserver de quoi ? Tu ne m'as jamais fait de mal Lowen.

Ses yeux s'assombrissent à une allure hallucinante. Je dis rarement son prénom mais j'ai remarqué que ça lui faisait le même effet lorsqu'il m'entend le dire.

- Crois moi, tu ne voudrais pas assister à un trop plein de désir. Surtout lors d'une pleine lune.

Sa voix me fait si frissonner que je me demande s'il n'y a pas de fenêtre ouverte. Pourquoi ne comprend-il pas que je le désire autant que moi je le désire. Je n'ai certes aucune expérience mais je veux apprendre avec lui, pour lui. Mon cœur et mon âme n'appelle que lui.

- Pourquoi as-tu si peur ?

Ma main vient lui caresser la joue pour l'apaiser mais ce geste fait l'effet inverse. Sa peau frissonne sous mon toucher et ses yeux se ferment tellement fort que je me demande s'il ne se fait pas mal.

- La dernière chose que je veux c'est que tu finisses blesser Isiris, tu peux le comprendre ça ?

Mes yeux se gorgent de larmes face à autant de douleur. Je veux l'aider. Tellement l'aider. Je pose mon front contre le sien et ferme les yeux en soupirant d'aise. C'est dingue comment mon corps peut réagir instinctivement au toucher du sien.

- Restes. Le suppliais-je, m'avançant un peu plus de lui.

Il vient prendre ma tête entre ses mains chaudes et je le supplie encore et encore, jusqu'à ce qu'il craque. Je veux qu'il reste. Je le désire au plus profond de moi. Ses lèvres viennent s'abattre sur les miennes sans douceur mais je m'en fiche. Son contact suffit à me faire planer. Sa langue vient trouver la mienne et c'est dans un gémissement que je me perds. À l'écoute de mon bruit de gorge, Lowen grogne et avec une vitesse fulgurante, mon dos vient percuter le mur en bois du salon tandis que nous ne nous lâchons pas. Ses lèvres sur les miennes, je suis en plein extase. Ses mains descendent et viennent prendre possession de mes cuisses pour me hisser en hauteur, et par peur de tomber, j'entoure sa taille de mes jambes et son cou de mes bras. Nos bouches toujours collées. Le désir m'envahit de toute part et la forte envie de serrer les cuisses me prend mais son bassin qui rencontre le mien suffit à me couper le souffle. Mes mains se baladent dans ses cheveux que je tire à chaque coup de langue qu'il m'offre, le faisant une nouvelle fois grogner. Alors que je prends quelques secondes pour reprendre mon souffle, nous tombons à la renverse, mon dos vient rencontrer le matelas d'un lit et au décor je devine aisément que c'est sa chambre. Ses yeux viennent s'ancrer aux miens et je tombe éperdument dans ses prunelles scintillantes.

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