Persée, saint Georges, Hercule, Jonas et Vishnu, telle est la liste de nos membres ! Quel club, autre que celui des baleiniers, a de pareils titres de gloire ?
Une poignée d'étoiles brillaient aux fenêtres irrégulières, ouvertes dans le ciel entre des nuages rapides, poussés par un vent glacial, et Vi leur rendit leur clin d'œil. Elle fumait sa cigarette obligatoire d'après diner, tenue entre ses doigts gantés, son bonnet enfoncé bas sur son front. Elle souffla la fumée, qui monta en volute vers les branches sombres et dénudées de l'arbre auquel son dos était appuyé, avant d'être disloqué par une nouvelle rafale de vent. La jeune femme ferma les yeux, rétracta son visage entre le bord de son écharpe et celui de son bonnet, frissonnant de froid.
Se dépêchant ensuite de terminer sa cigarette, elle éteignit le mégot contre l'écorce, et le remit dans son paquet de clopes, alors qu'elle retournait vers l'habitation.
Leur point de chute pour la nuit — un gîte touristique au beau milieu des bois — était si isolé que les survivants avaient décidé de s'accorder une nuit complète, sans tour de garde.L'humeur était au beau fixe, le voyage s'était bien déroulé durant la journée, ils n'avaient pas été contraints à faire trop de détours, et les quatre adultes admirent bien volontiers que leur progression était nettement plus rapide en unissant leurs efforts qu'elle ne l'avait été pour chaque véhicule de son côté. S'ils parvenaient à tenir ce rythme sans encombres, ils pourraient atteindre Glen Rock en une semaine seulement, peut-être même moins que ça si la chance leur souriait.
Ils avaient trinqué à cette réjouissante perspective, à leur arrivée au gîte — Vi et Merle à la bière, les quatre autres au jus de fruit.Même Merle était ravi de sa journée. Il n'en donnait pas forcément l'impression, son visage n'était pas particulièrement souriant, mais Vi savait décrypter le langage corporel et les expressions subtiles de son meilleur ami. Il était calme, détendu, et surtout, il avait cessé d'être dans la confrontation, n'affichait plus cet air de perpétuelle raillerie latente qui semblait n'attendre qu'une occasion de s'exprimer. Après tout, Merle le lui avait déjà dit à plusieurs reprises : il était très sociable. C'est juste qu'elle n'avait quasiment jamais pu voir sa sociabilité à l'œuvre, de façon positive. Elle était agréablement surprise de le voir secrètement satisfait de se retrouver — même momentanément — intégré à ce qui commençait de plus en plus à ressembler à un groupe.
Elle s'était imaginé qu'il aurait rapidement été agacé et à bout de patience de passer la majeure partie de la journée enfermé dans une voiture avec une enfant de six ans, surtout Sarika, qui était un vrai moulin à paroles, et elle lui avait proposé de permuter et de conduire un peu la Chrysler, mais à sa grande surprise, Merle avait décliné l'offre. « Elle est marrante, cette mioche, elle arrête pas de poser des questions », avait-il déclaré. En fait, la petite leur avait fait très abondamment parler d'eux, lui et Kitty, et son égo avait été ravi de cette opportunité d'enjoliver à peu près toute son existence et ses expériences passées, pour apparaitre tel un véritable super-héros aux yeux d'une petite môme impressionnable, qui n'avait pas eu le temps de connaitre grand chose du monde, et qui avait bien trop confiance en la parole des adultes. Il lui avait raconté qu'il avait perdu sa main droite à la suite d'un combat contre un alligator en Floride — qu'il avait bien évidemment remporté — et Sari l'avait cru, avec émerveillement, et avait réclamé le plus de détails gore possible.
VOUS LISEZ
Entrelacs - Tome Quatre - The Walking Dead
FanfictionT'es un con parce que tu t'autorises pas à être honnête émotionnellement et à dire ce que tu ressens. Parce que tu crois qu'un vrai mec, c'est quelqu'un qui transforme toutes ses émotions en colère. T'es un con parce que tu fais du mal aux autres, e...