T'es un con parce que tu t'autorises pas à être honnête émotionnellement et à dire ce que tu ressens. Parce que tu crois qu'un vrai mec, c'est quelqu'un qui transforme toutes ses émotions en colère. T'es un con parce que tu fais du mal aux autres, e...
Où sont les filles ? Qui, sinon un fou va prendre sa main gauche dans sa droite et se dire à lui-même : « Comment allez-vous ? » Des partenaires, il me faut des danseuses !
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Kitty émergea doucement, péniblement du sommeil, et cligna des yeux. C'était l'arrêt du moteur qui l'avait réveillée, constata-t-elle. Elle entendit des bruits de portières, et des voix. Elle les reconnut, et se souvint. C'était ces deux personnes qui l'avaient secourue. La très grande fille maigre et souriante avec une épée, Vi, et le type beaucoup plus âgé, celui qui l'avait réconfortée gentiment, elle ne se rappelait plus son nom, Mark ? Marvin ?
Ils discutaient entre eux, visiblement détendus. Elle constata avec étonnement que la jeune fille, qui avait quasiment l'air d'une adolescente, fumait la pipe. Elle parlait de préparer à manger, et Kitty se rendit alors compte qu'elle avait très faim. Combien de temps avait-elle dormi ?
Elle se redressa en position assise, et les observa à travers la vitre – se souvenant au passage, gênée, qu'elle ne portait pas d'habits. Son état émotionnel lors de leur rencontre n'avait pas laissé la moindre place à la pudeur, mais elle se rendait soudain compte à quel point il était embarrassant de se retrouver quasiment nue face à des inconnus habillés. Heureusement, elle avait la couverture. Laquelle était imprégnée d'une terrible odeur de tabac, mais était aussi douce et chaude.
Kitty la resserra plus étroitement autour de ses épaules, plongea à nouveau ses pieds nus dans les baskets trop grandes – dégoûtée à l'idée de remettre les chaussettes du mort – et ouvrit prudemment la portière.
La jeune fille blonde se retourna la première, et lui adressa un sourire rayonnant.
« Bonjour ! »
À voir sa mine chaleureuse, on aurait vraiment dit qu'il s'agissait d'un bon jour, et qu'elle était positivement ravie de voir Kitty.
« Bonjour », répondit cette dernière, un peu timidement.
Le type répondit d'un petit signe de tête, de toute évidence moins démonstratif que sa joyeuse compagne.
Celle-ci s'affaira immédiatement autour de Kitty, bienveillante et empressée, lui demandant si elle se sentait bien, si elle désirait boire, manger, expliquant qu'il y avait encore du café et du thé chauds, et qu'un repas allait bientôt suivre. Un peu déphasée, Kitty se retrouva assise sur une chaise de camping, devant un feu – celui que l'homme venait d'allumer – une tasse chaude entre les mains, à nouveau. La même tasse que la première fois, le même thé. Elle n'avait pas bu de thé depuis des semaines.
L'attitude de la jeune femme – Vi – l'avait immédiatement mise à l'aise. Cette fille avait l'air d'être la gentillesse incarnée, et elle semblait incapable de cesser de sourire. Son compagnon, dont Kitty ne se rappelait toujours pas le nom, n'était quant à lui pas très causant, mais pas hostile pour autant. Il semblait l'étudier attentivement. Il ne souriait pas, mais il y avait quelque chose de rieur et d'un peu malicieux dans son regard. On aurait dit un type qui connaissait la meilleure blague de l'année et qui attendait juste le bon moment pour la placer.
