La joie et le malheur engendrent leurs pareils. Oui, et non point à parts égales, pensa Achab, car l'ascendance et la descendance de la Douleur sont plus nombreuses que celles de la Joie.
Vi se tenait à la rampe, posait le pied gauche d'abord sur la marche, prudemment, puis seulement ensuite le droit, avant de se risquer à porter son poids sur sa jambe blessée.
Elle descendait ainsi, une marche à la fois, lentement, sa main libre pressée contre sa cuisse douloureuse, l'expression de son visage concentrée et obstinée, les sourcils noués par l'effort.Quelques marches plus haut, Merle lui lançait un regard exaspéré, sans qu'elle puisse dire s'il était irrité de sa lenteur ou de son entêtement. Probablement les deux. Après plusieurs jours à se faire porter de la chambre à la salle de bains, elle en avait ras-le-bol, et voulait non seulement prendre possession du reste de la maison, mais aussi recommencer à se déplacer seule.
Ce qui n'était évidemment pas du goût de son encombrant garde-malade.« Vas-y, dis-le, lui lança-t-elle. T'en meurs d'envie.
- C'est bon, t'as c'que tu voulais ? railla son ami. Ça fait bien mal, là, tu dégustes assez à ton goût ?
- Qui t'as demandé d'rester là ? Pars devant et arrête de me les briser.
- Excellente idée. »
Merle la dépassa et descendit les marches jusqu'au salon, la plantant là.
« 'Suis encore capable de descendre un escalier toute seule », grommela Vi, en reprenant son parcours du combattant à vitesse d'escargot.Elle était presque parvenue au palier marquant la moitié de l'escalier, mais elle se sentait épuisée, et ses jambes commençaient à trembler et devenir dangereusement molles.
Alors qu'elle posait le pied sur le palier, Merle revint nonchalamment en sens inverse, avec une chaise.
« J'suis pas en train d't'aider, dit-il avant qu'elle ne puisse ouvrir la bouche. J'pose juste une chaise là, j'ai l'droit. J'ai jamais dit qu'tu devais t'asseoir dessus. »
Vi lui lança un regard difficilement déchiffrable, mais il crut y déceler une trace d'amusement. Elle agrippa le dossier de la chaise et s'y laissa choir avec un soupir de soulagement.
« Rappelle-moi pourquoi tu m'as installée à l'étage ?
- Parce que j'adore te voir souffrir, c'est mon p'tit plaisir coupable.
- Ah-ah-ah. Je le savais.
- Idiote, c'était parce que c'était le meilleur lit. Et que la salle de bain était pas loin.
- Ça me fait une belle jambe. »Il rigola.
« Même tes calembours tiennent pas debout, Brindille.
- J'espère que les bières sont fraiches, ça me ferait chier de m'torturer pour boire une bière tiède, souffla-t-elle.
- Elles sont à température idéale, y a même des chips pour aller avec.
- Fabuleux. Ma journée est absolument formidable », répliqua-t-elle sarcastiquement.Il sourit.
« Allez, courage Brindille, t'as déjà fait la moitié. »
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Entrelacs - Tome Quatre - The Walking Dead
FanficT'es un con parce que tu t'autorises pas à être honnête émotionnellement et à dire ce que tu ressens. Parce que tu crois qu'un vrai mec, c'est quelqu'un qui transforme toutes ses émotions en colère. T'es un con parce que tu fais du mal aux autres, e...