30. Se faire pardonner

150 11 56
                                    

Et cela, camarades, c'est le vrai repentir, sans cris pour demander un pardon et reconnaissant de la punition. Combien cette attitude de Jonas fut agréable à Dieu, sa délivrance hors de la mer et de la baleine le prouve bien. Camarades, je ne vous propose pas Jonas en exemple pour son péché, mais comme modèle du repentir. Ne péchez pas ; mais si vous le faites, tâchez de le regretter à la manière de Jonas.

La lumière du jour, qui filtrait entre la mince ligne entre les deux rideaux tirés de la fenêtre de la chambre, offrait une semi-pénombre tout juste suffisante à Merle pour distinguer clairement la silhouette de son amie à ses côtés

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.


La lumière du jour, qui filtrait entre la mince ligne entre les deux rideaux tirés de la fenêtre de la chambre, offrait une semi-pénombre tout juste suffisante à Merle pour distinguer clairement la silhouette de son amie à ses côtés.

Elle lui tournait le dos, et était lovée dans ses bras, son dos arqué planté contre son torse, allant et venant légèrement au rythme de sa respiration, sifflante, paisible.
Elle s'était tournée dans son sommeil et ses cheveux s'étaient coincés sous sa joue. Il voyait, pour une fois, un petit morceau de sa nuque, et les première lettres de son tatouage Nutrisco. Et aussi les cheveux plus courts et très fins, presque transparents, qui se trouvaient derrière son oreille, ceux-là exactement qui s'échappaient systématiquement de toute tentative de tresse ou de chignon, pour venir dessiner d'adorables apostrophes sur ses tempes, et qu'elle remettait machinalement derrière l'oreille, d'un geste inconscient, gracieux, si familier depuis le temps.

Ces petits cheveux espiègles, il le savait déjà pour les avoir caressé en secret dans d'autres moments similaires à ce matin, étaient ce qui existait de plus soyeux au monde.
Cette fois, il se retint de le faire, car il ne voulait pas risquer de briser son sommeil paisible.

Ils s'étaient retrouvés dans sa chambre, la veille, et avaient continués à parler. Il avait essayé, vraiment essayé, de mieux se raconter, de laisser transparaitre davantage d'émotions, mais s'était vu bloqué, incapable de sauter le pas. Il aurait aimé pouvoir lui parler de son enfance, de ses parents, de souvenirs douloureux, mais il n'avait pas pu. Il avait un peu raconté des bribes de sa vie d'adulte, des anecdotes d'addiction, de prison, de ruptures, d'échecs, mais sans parvenir jamais à aller au fond des choses. Vi, par contre, poussée par lui, avait longuement parlé, de son frère, sa vie d'avant, son ancienne maison, sans nier la douleur, le chagrin, la nostalgie. Elle avait pleuré.
Ils s'étaient consolés comme ça, l'un et l'autre, elle de ce qu'elle disait, lui de ce qu'il taisait, et s'étaient endormis enlacés, dans de tendres retrouvailles.

Prudemment, Merle la lâcha et récupéra son bras. Alors qu'il s'écartait d'elle, elle se retourna dans une vaste respiration, et lui fit face.

« Bonjour, Merle. »

Elle l'avait marmonné sans même ouvrir les yeux.

« Je voulais pas te réveiller, s'excusa-t-il, rendors-toi.
- Où tu vas ?
- Je me lève. »

Il était presque désolé de le dire. Elle cligna des paupières, ouvrit un œil récalcitrant, vague.

« Il est quelle heure ?
- Aucune idée. »

Entrelacs - Tome Quatre - The Walking DeadOù les histoires vivent. Découvrez maintenant