T'es un con parce que tu t'autorises pas à être honnête émotionnellement et à dire ce que tu ressens. Parce que tu crois qu'un vrai mec, c'est quelqu'un qui transforme toutes ses émotions en colère. T'es un con parce que tu fais du mal aux autres, e...
La fièvre brûle mon front. Oh ! il fut un temps où le soleil levant m'était un noble aiguillon et un apaisement le soleil du soir. Rien ne m'est plus. Cette lumière adorable ne m'éclaire pas, toute beauté m'est une angoisse dont je ne peux tirer nulle joie.
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La lune était haute dans le ciel, parfaitement pleine, éclairant le paysage d'une lumière étonnamment vive. C'était une magnifique nuit bleue.
Rejetant son visage en arrière, Vi expira, et vit son souffle prendre forme en un nuage dans l'air froid.
Depuis un petit moment, elle se promenait au hasard, sans but particulier, le long de la route. Elle entendit au loin un bruit d'eau, ruisseau, rivière, elle ne savait pas, et décida d'aller voir. Elle quitta la route, marcha un moment à travers champs, l'herbe haute caressant doucement ses jambes à travers son jean. Elle enjamba une barrière en bois, puis le terrain devint plus pentu, plus rocailleux. Des pierres roulaient et se bousculaient sous ses semelles, l'eau n'était plus très loin.
Soudain, elle vit une silhouette se découper nettement sur le fond clair du sol pierreux, à quelques mètres d'elle. Lorsqu'elle tira son sabre, ce fut presque avec un sourire. Voilà qui allait lui passer les nerfs.
Le rôdeur qui s'avança vers elle n'avait plus de bras. Elle s'amusa à l'embrocher de part en part, la lame traversant d'un seul coup. Elle sentit la poitrine du mort buter contre la garde du sabre, qu'elle tenait à deux mains, et le sang visqueux couler entre ses doigts. Il était froid, ce sang.
Le rôdeur, coincé, claqua des mâchoires dans le vide, à quelques centimètres de son visage, tentant toujours d'avancer. Elle s'arc-bouta, pesant contre lui, lui opposant sa force, et sourit orgueilleusement en constatant qu'il reculait. Elle sentit et entendit les côtes du cadavre craquer sous la pression de la garde du sabre, et d'un seul coup ses mains se retrouvèrent noyées dans ce sang contre-nature, ce sang mort, si froid, qui aurait dû normalement coaguler et demeurait pourtant liquide.
Et le sang qui coulait dans ses veines à elle ? se demanda-t-elle, alors que le rôdeur basculait en arrière. Était-il chaud ou froid ? Quelle différence entre elle et un rôdeur ? Était-elle morte ou vivante ?
Le cadavre chuta au sol, sur le dos, et Vi se retrouva à califourchon sur lui. Elle dégagea son sabre. Alors elle entendit d'autres bruits autour d'elle, de cailloux roulant sous des pas maladroits. D'autres silhouettes titubantes apparurent sous la lumière de la lune.
Elle se redressa, plantant sa lame dans le crâne du mort sans bras, et l'instant suivant, le sabre vola, et une tête décolla des épaules qui la portaient. Des ongles ripèrent sur ses vêtements, s'accrochant aux larges mailles de son pull. La lame trancha une paire de mains décharnées. Vi pivota, fit décrire un arc-de-cercle à son sabre, taillant indifféremment les chairs et les membres à son passage, grinçant contre les os.