Je draguai mes poches avec angoisse pour ne ramener que menue monnaie, aussi me fis-je la recommandation suivante, tandis que, debout au milieu d'une morne rue, mon sac sur l'épaule, je comparais les ténèbres du nord à l'obscurité du sud : « Ainsi où que tu ailles, Ismaël, où qu'en ta sagesse tu décides de loger pour la nuit, mon cher Ismaël, ne manque pas de te renseigner sur le prix et ne fais pas le difficile. »
L'être ouvrit les yeux, deux trous non pas sombres, mais très clairs, dans sa figure blafarde et émaciée. Ses mains tâtonnèrent à la recherche d'un point d'appui. La silhouette se redressa lentement, décomposant étrangement ses mouvements, comme prudemment. Elle poussa un son qui ne semblait pas humain, une sorte de soupir, de gémissement sifflant.
Une fois les pieds au sol, elle se mit debout et avança, d'une démarche de somnambule, raide et hésitante. Son regard, dans le vague, ne paraissait pas se fixer sur un point précis.Une fois hors de la pièce, elle suivit le couloir, du même pas d'automate. Descendre les escaliers ressembla à un jeu d'équilibre un peu pathétique.
La gorge de la créature produisait toujours ce même son rauque.
En bas, au bout d'un nouveau corridor, elle entendit du bruit.
Il s'agissait de voix, de voix bien humaines, vivantes. Deux personnes parlaient tout haut, avec bonne humeur. L'une rit même.Attirée par cette vie qui se dégageait d'une porte ouverte, la créature entra dans une vaste salle de restaurant parfaitement ordonnée, entièrement vide à l'exception d'une table occupée par un homme et une femme en plein petit déjeuner.
Elle s'avança silencieusement, c'est seulement à un mètre de l'homme, qui lui tournait le dos, que celui-ci pivota et écarquilla les yeux à sa vue.
« Wow, quelqu'un a vraiment besoin d'un café, ce matin », s'amusa Merle.
Sa coéquipière répondit par un grognement indistinct, juste avant de se laisser choir dans un fauteuil.
Kitty posa devant elle une tasse remplie, sur laquelle Vi referma ses deux mains. C'est seulement après avoir avalé une longue gorgée de breuvage chaud qu'elle déclara, d'une voix éraillée :
« Bonjour vous deux.
- Salut Brindille. Petite forme, aujourd'hui ?
- Très mal à la gorge.
- Ben merde, moi qui pensais que roupiller dans un plumard de luxe te requinquerait. »La blonde haussa les épaules, mais s'accorda un petit sourire.
« En vrai, c'était chouette. J'ai bien dormi. Un peu trop bien, même, j'ai du mal à me réveiller.
- Moi, j'ai du mal à me persuader que je suis pas en train de rêver », déclara Kitty.La salle de restaurant qui les entourait était le lieu le plus chic où ils avaient jamais pris le petit déjeuner. Tout était encore à sa place, sans la discrète couche de poussière recouvrant les objets, on aurait pu croire que l'établissement était sur le point d'ouvrir, dans l'attente d'une clientèle huppée. Les nappes étaient d'un blanc immaculé, les tables mises avec soin, avec une profusion de couverts d'argent et de verres précieux. Les tapis étaient de petites œuvres d'art, des lustres de cristal pendaient au plafond, et un grand piano à queue trônait près de la véranda.
VOUS LISEZ
Entrelacs - Tome Quatre - The Walking Dead
FanficT'es un con parce que tu t'autorises pas à être honnête émotionnellement et à dire ce que tu ressens. Parce que tu crois qu'un vrai mec, c'est quelqu'un qui transforme toutes ses émotions en colère. T'es un con parce que tu fais du mal aux autres, e...