20. Chocolat chaud

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J'ai bien assez a faire de m'occuper de moi-même sans m'occuper des autres.

Lorsque Merle rentra plusieurs heures plus tard, Kitty avait eu le temps de se rendormir et se réveiller, et sa réaction à lui lorsqu'il entra dans la pièce fut aussi fuyante et dépourvue d'empathie que possible

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Lorsque Merle rentra plusieurs heures plus tard, Kitty avait eu le temps de se rendormir et se réveiller, et sa réaction à lui lorsqu'il entra dans la pièce fut aussi fuyante et dépourvue d'empathie que possible. Il lui fit un espèce de sourire nonchalant, et un vague signe de la main.

« Hey, salut Kit', la forme ? »

A peu près aussi désinvolte qui si elle avait eu un rhume. Consternant.
Kitty n'en attendait pas vraiment davantage d'un homme comme lui, mais elle ne put s'empêcher de ressentir un pincement au cœur.

Merle s'absorba ensuite dans le déchargement de son sac à dos et le tri de ce qu'il avait rapporté. Il était parvenu à dénicher absolument tout ce que son amie lui avait listé, et n'en était pas peu fier.

Sa participation à la convalescence de Kitty devait s'arrêter là.

Il n'apporta pas la plus petite aide à Vi, qui dut se charger intégralement de tout le reste, chaque pansement à refaire, chaque geste pour seconder Kitty au quotidien. Il s'arrangea commodément pour être employé ailleurs lorsqu'elle fut enfin assez en forme pour se lever et que Vi dut la soutenir jusqu'aux toilettes, tâche des plus délicates, aussi bien physiquement qu'humainement. Mais il n'avait pas non plus été là les deux jours précédents, lorsqu'il avait fallu changer les draps et nettoyer la blessée, le tout en tâchant de minimiser pour Kitty le côté humiliant et frustrant d'être clouée au lit et forcée de demander de l'aide pour les gestes les plus élémentaires.
Il n'avait pas non plus été celui qui était présent pour la réconforter lorsqu'elle pleurait, de peine ou de douleur successivement, pour lui remonter le moral, pour s'efforcer de la faire sourire et être aux petits soins, ni pour écouter sa peur, recueillir ses doutes et ses craintes du futur qui se profilait pour elle désormais.

Globalement, pour échapper à tout ça, Merle faisait en sorte d'être souvent absent, quittant la maison au moindre prétexte, ou même sans prétexte du tout, déclarant simplement qu'il allait faire un tour.
Ainsi, il ne fut pas là lorsque Vi eut une crise aigüe de migraine le second jour, ni un saignement de nez abondant le troisième, et pas là non plus pour la seconder alors qu'elle avait de la fièvre et s'efforçait de n'en rien laisser paraitre.

Par contre, il vint tirer son amie par la manche le quatrième jour pour la prendre à part.

« Faut qu'on se tire d'ici, y a des morts qui commencent à s'accumuler dans le quartier.
- Tu t'fous de ma gueule ? Elle a vingt points de suture ! Si elle éternue y a tout qui pète ! Même se déplacer pour aller pisser, elle peut pas encore faire seule. Et toi tu parles de la trimbaler en voiture ?
- C'est si grave que ça ?
- Si tu m'aidais à changer ses pansements, tu le saurais peut-être.
- Ok, ok, c'est bon, j'ai compris, ça va. C'est juste que moi c'était pas à ce point, c'est tout.
- Toi c'était juste ton poignet. Toute une épaule, c'est une autre paire de manches.
- Non, dit-il spontanément.
- Quoi non ?
- Elle a plus de bras, ça peut pas être une paire de manches. »

Entrelacs - Tome Quatre - The Walking DeadOù les histoires vivent. Découvrez maintenant