Chapitre 55

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Le jour du mariage arriva en un éclair et je ne savais pas si c'était à cause du temps grisâtre, mais j'avais la sensation que cette journée allait mal se dérouler. Installée sur mon lit, je changeais les chaînes à la télévision avec ennuie, mais peu importe le programme, je ne pouvais pas échapper à la diffusion en direct du mariage de Terrence Logan et Sofia Heints.

Il semblait que les parents de ce dernier avait mis les petits plats dans les grands : l'église était filmé sous tout les angles, les invités défilaient dans leurs tenues de luxe, et chaque détail respirait l'opulence. Les caméras captaient l'or des dorures, la blancheur immaculée des compositions florales et les éclats des bijoux hors de prix. Tout était parfait, millimétré, organisé pour renvoyer l'image d'un mariage de conte de fées. Pourtant, à mes yeux, ce n'était qu'un immense mensonge.

Terrence apparu à l'écran, debout près de l'autel, le visage figé dans une expression que je ne parvenais pas à décrypter. Ses parents, assis au premier rang, affichaient une satisfaction évidente. Ils avaient gagné. Ils avaient réussi à le façonner à leur image, à l'enfermer dans leur monde doré.

Une douleur fulgurante me transperça le ventre, me coupant le souffle. Je laissai tomber la télécommande et me recroquevillai sur le côté. Ce n'était pas comme les contractions que j'avais ressenties jusque-là. Celles-ci étaient plus violentes, plus rapprochées. Mon cœur s'emballa.

Une infirmière entra à cet instant, son sourire professionnel s'effaçant immédiatement en voyant mon état.

« Vous avez mal depuis combien de temps ?

- Ça... ça vient de commencer... mais c'est... pire que d'habitude, soufflai-je entre deux inspirations douloureuses.

Elle s'approcha en vitesse, posant une main sur mon ventre. Son regard s'assombrit aussitôt.

- On va vous emmener en salle d'accouchement tout de suite. »

Tout de suite ? Non, ce n'était pas le moment. Je n'étais pas prête. Je fermai les yeux, cherchant à calmer ma respiration, mais une alarme se déclencha dans le couloir, me faisant sursauter. Une autre infirmière passa en courant, échangeant un regard inquiet avec celle qui se trouvait à mon chevet.

« Que se passe-t-il ? Demandai-je faiblement.

- Un bloc opératoire doit être libéré d'urgence... Une jeune fille... Candice De'Vaurow... Murmura l'une d'elles.

Le monde se figea autour de moi.

- Non...

Mon corps se raidit sous le choc. Mon bébé. Ma sœur. Toutes les deux en danger.

- NON ! » Hurlais-je, tentant de me redresser malgré la douleur.

Je ne pouvais pas choisir. Je refusais de choisir. Mais la douleur m'engloutit à nouveau, implacable. Le visage de Candice apparut dans mon esprit, et mon cœur se déchira. Les voix autour de moi devenaient de plus en plus lointaines, distordues, comme si mon esprit refusait d'accepter la réalité. Mon corps me trahissait. Je voulais me lever, courir jusqu'à Candice, être avec elle, lui tenir la main comme je l'avais toujours fait. Mais une vague de souffrance implacable m'écrasa et me força à m'agripper aux draps.

« On l'emmène au bloc, tout de suite ! » Cria une voix.

Des bras me soulevèrent. J'étais en mouvement, ballottée sur un brancard, mais mon regard restait fixé sur l'écran de la télévision suspendu au mur de ma chambre.

Terrence.

Il était là, debout à l'autel. À cet instant précis, Sofia fit son entrée, drapée de dentelle et de soie, son visage lumineux sous le voile fin. Tout le monde était debout. L'orgue jouait une mélodie grandiose.

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⏰ Dernière mise à jour : 6 days ago ⏰

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