Mes mains sont dans son dos, nu. Je sens sa peau brûler mes doigts tant il a chaud. Je me liquéfie, pris au piège par Evan et par le mur. Je deviens malléable entre ses mains, je ne suis qu'un corps fougueux qui n'attend que d'être consommé par son amant. Je peine à respirer tant il ne détache pas ses lèvres des miennes.
Je pourrais trembler de peur, tant ce qui nous arrive est incontrôlable. Je tremble plutôt de désir et de plaisir. Sa peau est particulière, tout à la fois soyeuse et par moment plus rugueuse. Elle est une invitation à la caresse sans pour autant offrir la possibilité de s'y attacher trop longuement, de peur de l'abîmer.
Je chavire du mieux que je peux la tête pour me faire comprendre. Je veux être dévoré par cet homme. Que ses mains parcourent tout mon corps, que ses lèvres aient au moins une fois embrassé chaque partie de mon torse. Evan est un artisan subtil : en dépit de mes efforts, je ne parviens pas à m'empêcher de doucement gémir.
A chacun de ces sons, je sens son ardeur se renforcer. Ils deviennent un moteur, une source inépuisable de plaisir pour lui comme pour moi. Il se recule petit à petit pour que je puisse me laisser tomber en arrière et lui permette d'accéder à mon ventre. Moi qui suis habituellement si chatouilleux, je ne ressens qu'une vive intensité électrique à cet endroit.
« Si tu savais combien tu me fais du bien... lui lâchai-je malgré moi.
— Tel est le but... Que toutes ces lamentations ne soient pas simulées...
— Aucun risque si tu continues ainsi, Evan... »
Il me relâche délicatement et je retrouve le sol. Sans un autre mot, il s'assoit confortablement sur le fauteuil et me regarde avec passion.
« Et que se passe-t-il si je n'ai plus envie de continuer ?
— Alors je vais devoir te redonner le désir de poursuivre... »
Je lui tourne le dos et m'appuie sur les accoudoirs. Je saisis ses mains et en profite pour les emprisonner. L'appui qu'elles m'offrent me permettent ainsi de m'étendre au-dessus d'Evan sans pour autant le toucher. Quelques ondulations me conduisent, parfois, à des frottements. Mon pantalon heurte de temps à autres son entrejambe.
« A ton tour de gémir... »
Je relâche ses mains et tombe de ce fait mon postérieur directement à la place qu'il devrait être. Evan gémit du fait de la pression, sans doute à cause de la surprise. Je n'arrête en aucun cas les ondulations. Ses mains m'étreignent. La gauche est sur mon téton, la droite flirte avec le bouton de mon pantalon.
« Si tu veux me déshabiller, je te propose d'aller dans la chambre...
— S'il s'agit de la seule condition, alors... »
Sans que je n'aie le temps d'expirer, Evan attrape mes jambes et me fait basculer sur lui. Je suis porté, bercé, contre son torse. Je m'accroche à son cou. Je ne tire pas, pour ne pas lui faire mal, mais je ne demande à cet instant qu'à attoucher mon magnifique professeur. Je le désire ardemment.
Je suis délicatement déposé sur le lit et, sans me quitter des yeux, il défait mon pantalon. Dans un geste rapide, me voici nu devant lui. Mon excitation n'échappe pas à son regard et sa main vient s'aventurer sur elle. Je vibre au plus profond de mon être. Son contact, précisément ici, est divin.
Aveuglé et ivre d'hormones, j'en oublie son chino. Rapidement, je saisis son postérieur pour exprimer mon mécontentement. Il se relève et je peux enfin lui faire tomber à mi-jambe. Dans un mouvement agacé, le vêtement disparaît au coin de la pièce. Je ne résiste donc pas au plaisir de palper les deux sphères désormais nues.
« J'ai rêve de cet instant, littéralement, Evan. Je l'ai imaginé. Je l'ai fantasmé. Je...
— J'espère que l'absence de surprise n'entachera pas ta jouissance... »
Le prédateur qui m'excite tant ne me laisse pas d'autre choix : j'entrelace mes jambes aux siennes et tente de le basculer sur le côté. Conscient de mes intentions, il n'oppose aucune résistance et je peux enfin retrouver l'image de mon rêve. Je le sens pulser contre moi. Sous mon lit, un préservatif et le lubrifiant nécessaire à notre confort.
« Pour qui est-il ? demande-t-il avec un sourire en coin.
— Toi. Pour ce soir. On discutera du reste plus tard ».
Je profite de son inattention pour me laisser glisser sur lui. Nous avons joui deux fois. La première, je me suis écroulé sur lui et il m'a achevé dans une parfaite symbiose. La seconde, j'ai démontré mes talents multiples tandis que je lui donnais accès, à portée de mains, à ma propre érection. A trente seconde près, nous aurions pu être synchrones.
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Ultime évanescence (BxB)
RomanceA Aix-en-Provence, la justice et le droit règnent en maîtres. Travailler ou étudier dans cette ville est un privilège que de rares chanceux connaissent. Que se passe-t-il quand, à cet honneur, s'ajoutent des rencontres imprévues et faisant vaciller...