Evan - XXV -

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La porte s'ouvre avant même que je ne frappe ou ne la pousse. Je n'ai qu'un sac et quelques desserts pour terminer le repas. Soudainement, tout ceci me semble bien futile. Enzo se dévoile, quasiment nu, uniquement vêtu d'un bout de tissu dissimulant ses attributs mais m'autorisant une vue plongeante, dans le miroir, sur l'arrière de son corps. Tout l'arrière.

Enzo s'avance et ferme à clef la porte, ce qui le mène à se coller à moi, dans la mesure où je n'ai évidemment pas bougé face à un tel spectacle. Je lâche mes affaires et, sans autre réflexion, je pose mes mains sur les hanches du magnifique jeune homme devant moi. Je ramène son corps contre le mien.

Je ne dis rien, je souffle simplement quand sa bouche vient directement s'occuper de mon cou. Mes mains prennent la place que le sous-vêtement suggère tandis qu'Enzo retire un à un mes vêtements.

« Je constate que ma tenue te plaît...

— Je crois que ma petite remarque par message risque de devenir très rapidement réelle...

— Tu sous-estimes ton endurance, dans ce cas...

— Et toi, tu sous-estimes la vision que tu m'offres... ».

Grâce à son poids modéré, voire léger, je saisis Enzo et parviens à le porter jusqu'à ma taille. Ses jambes s'enroulent et je le plaque contre moi. Je connais désormais l'appartement par cœur, je sais donc où trouver le lit le plus proche. Alors que je n'avais pas imaginé les événements ainsi, j'ai saisi les bras d'Enzo pour l'empêcher de bouger.

Pendant les dizaines de minutes qui ont suivi, seules ses jambes ont permis de faire varier nos plaisirs. Ses mains sont restées dans les miennes, au-dessus de sa tête. J'ai joué avec mon amant, avec ses gémissements, avec mon plaisir. J'ai joui avant lui, mais sans qu'il ne le sache, pour qu'il puisse en profiter au maximum.

Les volets sont toujours baissés pour éviter que sa tenue légère du début de soirée ne soit visible. De ce fait, nous restons relativement peu vêtus pour dîner.

« Je t'avais bien dit que j'avais envie de te voir...

— Et moi que j'avais hâte... J'espère que tu ne m'en veux pas de t'avoir privé de quelques mouvements...

— Au contraire ! C'était magique... ».

Je me lève et fouille dans mon sac pour retrouver la tête de tigre d'Enzo. Je reviens vers lui, l'embrasse dans le cou et lui accroche. Il me regarde, souriant, et tente de se lever. Je l'en empêche.

« Tu me la rendras après. Ecoute-moi, d'abord, s'il te plaît.

— D'accord, dit-il en caressant mon bras.

— Je te remercie de m'avoir donné l'occasion de porter ce pendentif, commençai-je en posant mes mains sur son torse et mon menton sur son crâne. J'ai apprécié découvrir une autre facette de toi et des bijoux. Il a parfois été lourd, parfois je n'y pensais pas. Chaque matin, chaque soir, quand je l'enlevais ou le mettais, je pensais à toi, en revanche. Cette routine risque de me manquer. Mais je saurai que tu as porté l'épée. C'est comme si une des gouttes de sang était une des tiennes. C'est étrange dit ainsi, mais je pense que tu comprends.

— Le porter l'a marqué...

— Oui. Seuls nous deux aurons porté ces deux pendentifs. Et je trouve que c'est une belle symbolique. Pour ne jamais oublier que notre alliance a permis d'offrir à ton groupe une victoire méritée.

— C'est vrai, tu as raison...

— Je me suis rendu compte qu'il était tout de même amusant d'avoir échangé nos pendentifs pour que tu te sentes en confiance à l'approche du tournoi ; alors qu'en réalité nous étions suffisamment proches pour que je puisse te soutenir par ailleurs. Comme si notre relation intime avait connu un sursaut plus formel.

— Tu trouves traditionnel l'échange de bijoux avec des étudiants, toi ? se moque-t-il.

— Tais-toi, finalement » dis-je en l'embrassant.

Je serre son corps contre le mien. Il arrête de rire et constate ma tendresse. Sa respiration ralentit, tout autant que son cœur. Sa tête se penche en arrière pour toucher mon propre torse. Je vois ses yeux, à l'envers. Mes mains restent collées à sa peau. Je suis bien ainsi, et je n'ai pas de raison qui pourrait expliquer un geste.

Enzo, après une minute, brise ce contact et prend ma main. Nous nous retrouvons sur le canapé. Alors que j'ai toujours été celui qui réconforte, voici que c'est moi qui suis sur lui. Les jambes sur les siennes, ma tête sur son épaule. Je pourrais m'endormir ainsi si la faim ne nous rappelait pas sa force.

Je suis resté dormir. Du moins, j'ai passé la nuit chez Enzo. Le vocabulaire me semble plus approprié.

Ultime évanescence (BxB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant