Chapitre 6

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— Que quoi ?

— Son dominant s'appelle Charles, il a 32 ans et il est le plus violent et colérique de tous les dominants présents ici...

Je n'aimais pas le fait qu'elle répétait sans arrêt le mot « dominant » ! Comment pouvait-elle s'y habituer et accepter ça ? Cela ne faisait que deux jours que j'avais été kidnappée et pourtant, je savais déjà que jamais je ne réussirais à ne serait-ce que prononcer ce mot. Impossible, je n'étais pas et ne serais jamais une de leurs esclaves. Et les appeler « Maître » serait une preuve de soumission de ma part, il en était hors de question.

— Comment elle s'appelle ? Et que lui a-t-il fait ?

— Elle s'appelle Laure, elle a vingt-et-un ans et d'après ce qu'elle nous a raconté il l'a violée, sodomisée et torturé. Ce midi encore elle ne pouvait pas s'asseoir, la pauvre. Il la frappe lorsqu'elle ne dit pas ce qu'il veut entendre. Elle nous a montré ses marques sur son corps et son visage.

Je me tournai pour regarder son visage, mais celui-ci était baissé vers le bas et ses cheveux couvraient la quasi-totalité de son faciès, ce qui ne me permis pas de voir à quoi elle ressemblait. Je décidai donc de l'interpeller.

— Laure !

Elle releva la tête timidement vers moi d'un air interrogatif et je lui fis signe de venir à coté de nous. Elle prit son assiette et nous rejoignit.

— Salut, tu as l'air bien amochée...

Je remarquai un œil au beurre noir, une coupure avec du sang coagulé sur sa joue, sa lèvre était fendue et n'avait pas encore cicatrisé et son nez était bleu et violet. Sans être médecin, je savais qu'il était cassé.

Elle avait dû en baver... Rien qu'à voir son visage, je n'imaginais pas l'état de son corps.

— Oui...

— Comment es-tu arrivée ici ?

— Je me suis disputée avec mon fiancé, Miguel... Je suis sortie prendre l'air pour me calmer et je suis allée avec une copine dans un bar boire un verre pour me détendre, elle a trouvé un homme charmant et est partie avec lui. Quant à moi, je me suis retrouvée seule et un jeune homme m'a offert un verre, on est ensuite parti danser et je me suis sentie toute étourdie. Je me suis réveillée dans une chambre ici et M. Turner m'a tout expliqué. Je suppose que l'homme du bar qui se trouve être l'un des dominants m'a droguée pour que je m'assoupisse. Bref, me voilà ici...

— Merde, quels connards ces mecs !

— Mon dieu ! Oui, je les déteste ! affirma Angélique.

— Pourquoi nous... répliqua à son tour Inès.

— Les filles, ne vous en faites pas ! On va trouver une solution, en tout cas j'espère.

Soudainement, une voix rauque nous interrompit.

— Laure, dépêche-toi, viens !

— Oui, Maître, j'arrive ! Les filles, je dois y aller...

Cet homme était donc Charles, le tyran qui maltraitait Laure. Je commençai à connaître pas mal de monde : Tom le dominant d'Inès, Tony celui qui s'était bagarré avec Tom et pour terminer, Charles qui était méchant. Enfin, ils étaient tous méchants, sinon ils ne seraient pas dans une telle situation à faire de telles choses...

Ensuite, Laure disparut avec cet homme.
J'essayai de me repérer entre tous ces gens et ces prénoms, cela pourrait me servir de les observer et peut être de cerner leur caractère, leurs réactions, leurs points forts et leurs faiblesses. Cela pourrait nous aider à sortir d'ici.

— Les filles, observez bien vos hommes et essayez d'en apprendre le plus possible sur eux. Cela pourrait nous aider à nous évader !

— Tu as raison ! répondit Inès.

Les garçons se levèrent et s'approchèrent de leur fille respective.

— Le repas se termine, on se revoit au prochain repas.

— Ouais !

Louis s'approcha de moi et me dit de venir avec lui.

— Je t'emmène quelque part, commença-t-il.

— Ok, où allons-nous ?

— Tu verras, c'est une surprise !

— Une surprise ?

— Tu as été sage et obéissante hier. Je pars du principe que si tu désobéis, je te punis. Dans le cas contraire, je te récompenserai.

Il se pourrait bien qu'il avait un cœur finalement, nous marchâmes vers un couloir que je n'avais encore jamais emprunté, il était blanc, semblable à celui d'un hôpital. La ressemblance était troublante. Nous étions sans doute dans une clinique abandonnée, mes recherches avançaient petit à petit.

Nous arrivâmes à une porte blindée grise qui menait sur une sorte de terrasse si on pouvait appeler ça comme ça. Je fus surprise de voir qu'il faisait nuit et encore plus de remarquer qu'il n'y avait rien aux alentours, pas même une petite lumière.

— J'ai pensé que ça te ferait du bien de prendre l'air, dit-il calmement.

Je ne répondis pas, perdue dans mes pensées. Comment allions-nous pouvoir nous enfuir et prévenir la police si cet endroit était désert.

Louis secoua sa main devant mon visage pour me faire sortir de mes pensées.

— Oh ! Tu m'écoutes ? m'interpella-t-il.

— Oui, excuse-moi, c'est très gentil de ta part, merci.

— Je voudrais qu'on parle toi et moi.

De quoi voulait-il me parler ?

AvaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant