J'allai me débarbouiller le visage avant de retourner dans mon lit. Je n'eus pas le temps d'allumer la télé, qu'ils étaient déjà là !
Louis me passa mon enfant dans les bras et s'empressa de m'embrasser tendrement.
— Comment tu vas ?
— Bien et toi ?
— Prête à rentrer à la maison ? demanda-t-il en m'adressant un petit sourire en coin.
— Oh que oui !
— Super ! Je vais faire ta valise, appelle le docteur. On se casse, bébé !
Je rigolai et nous attendîmes la visite du médecin. Une infirmière arriva quelques minutes plus tard et je lui demandai de faire venir le médecin dès qu'il serait disponible.
Il arriva une trentaine de minutes plus tard d'une façon guillerette.
— Bonjour, Ava !
— Bonjour. Alors, c'est pour aujourd'hui ?
— Bien sûr, pas question de vous garder plus longtemps. Cependant, vous devez promettre de marcher un peu tous les jours. C'est de cette façon que vous vous habituerez à votre prothèse. À force de vous entraîner, vous y arriverez de mieux en mieux et ça sera presque instinctif à la fin. Vous verrez.
— Très bien.
Une infirmière entra et tendit des papiers au médecin, puis repartit.
— Bon, voici vos papiers de sortie. Une petite signature ici, et là, indiqua-t-il en montrant deux cases sur les papiers.
Il signa sur quelques feuilles et me tendit les documents.
— Ça y est, vous êtes libre, mademoiselle Lips !
— Merci, pour tout.
— Oui, merci beaucoup, Docteur, remercia Louis à son tour.
— C'est normal. Ava, faites quand même attention, il n'est pas impossible que des douleurs apparaissent une fois rentrée chez vous.
Je demandai à Louis d'emmener Oscar à l'extérieur. Il savait que je n'étais pas à l'aise sur ce sujet devant lui, alors il me laissa la liberté qu'il me fallait.
Il sortit, et je repris la discussion.
— Une infirmière m'a expliqué ça. Que dois-je faire si cela arrive ?
— La méthode la plus efficace, c'est de mettre un miroir entre vos jambes de façon à voir que vous n'avez plus votre membre. De toute manière, vous ne devrez en aucun cas affronter ça, seule. Ce sont des douleurs extrêmement intenses et chroniques. Pour surmonter ça, vous aurez besoin de soutien sur le point psychologique, physique et affectif.
— Je comprends, Louis est là.
— Très bien. Alors, je crois que tout est bon. Au revoir, bonne continuation et n'hésitez pas à revenir s'il y a n'importe quel problème. Mais j'espère pour vous que ça n'arrivera pas.
— Au revoir et merci.
Le médecin sortit et Louis revint me chercher. Il avait descendu ma valise entre temps. Je m'installai dans le fauteuil roulant posté près du lit et regardai une dernière fois cette chambre d'hôpital que je ne voulais jamais revoir.
Louis poussa mon siège pendant que je tenais mon petit Oscar sur mes genoux.
Nous rentrâmes sur le parking et Louis s'occupa de mettre Oscar dans son siège auto. Après ça, il m'aida à m'asseoir sur le siège passager et nous partîmes pour aller à son appartement.
Je n'avais pas fait attention, mais il avait dû dépenser pas mal d'argent pour tous les équipements du bébé. Je jetai un coup d'œil dans le sac à langer et trouvai des habits, des couches, des crèmes et des serviettes.
Il se débrouillait vraiment bien, j'étais étonnée et très fière de lui.
Plus tard, nous arrivâmes devant son appartement et il me passa mes béquilles, car je n'avais plus de fauteuil roulant.
— Dieu, merci ! Il y a un ascenseur !
— Oui. Je monte Oscar et je viens chercher le reste des affaires juste après.
Il partit devant pendant que j'allais à mon rythme, je montai avec l'ascenseur au 5ème étage, porte 7.
Il l'ouvrit et posa Oscar dans un grand cosy. Il était vraiment bien équipé pour un jeune papa, j'étais de plus en plus étonnée.
Je visitai pour la première fois cet appartement et j'arrivai vers la « chambre d'ami » qui allait devenir la chambre d'Oscar.
Il y avait pleins de trucs, même des paquets encore intacts. Je savais que Louis s'en sortait bien, mais pas à ce point-là ! Mes parents avaient dû l'aider.
Il revint avec les autres sacs et les emmena dans sa chambre. Enfin, dans notre chambre.
Oscar commença à s'agiter, il pleura un petit peu alors j'allai dans la cuisine et je vis un tout petit biberon de poupon, avec à côté de la poudre de lait. Il y avait également une recette imprimée pour faire du lait pour les nourrissons !
Un petit sourire béat apparut sur mon visage, il prenait son rôle bien à cœur et c'était beau.
Il était réellement parfait avec Oscar et je l'aimais tellement ! Mon amour pour lui se décuplait de jour en jour.
Je fis chauffer de l'eau jusqu'à la température indiquée sur la recette de Louis et mis deux cuillères de poudre dans le petit biberon. Je le secouai avant de retourner dans la chambre d'Oscar en fauteuil roulant.
Je le fis boire et Louis le prit à son tour pour ensuite aller le coucher.
Il n'était que 17 h 30, mais il bâillait, ce qui signifiait qu'il était fatigué.
Louis revint quelques instants plus tard, épuisé.
— D'où viennent toutes ces affaires ?
Il se tourna et attrapa un journal sur la table, il me le lança et je compris.
« Une jeune adolescente kidnappée, frappée, violée, amputée et maintenant maman ! »
Cet article faisait les gros titres en première page, j'étais surprise. Je ne m'y attendais pas et ce fut en le regardant qu'il comprit ma volonté de vouloir des explications.
— Des journalistes m'attendaient devant l'hôpital quand je suis sorti. Ils m'ont interviewé et le journal est paru hier. Depuis, on m'a livré des tonnes de cadeaux pour bébé ! Les gens ont été touchés par notre histoire et font des dons.
— Mon Dieu ! C'est... wow !

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Ava
Misteri / Thriller20 femmes. 10 hommes. Un lieu inconnu. Un seul mot d'ordre : obéir... ou disparaître. Elles ont été enlevées, privées de liberté, arrachées à leur quotidien. Pour Ava Lips, tout bascule en une nuit. Ce qu'elle pensait être un cauchemar devient réali...