Trop curieuse, je ne pus m'empêcher de coller mon oreille contre la porte pour écouter ce qu'ils se disaient. À part des bribes de conversations, je ne parvenais pas à entendre ce que je voulais.J'attendis une bonne vingtaine de minutes et vis enfin Louis ressortir.
Je m'empressai de lui demander des explications.
— C'était quoi ce bordel ?
— On n'a pas le temps de discuter, allez, dépêche-toi, j'ai ton téléphone.
— Ok, tu as la corde ?
— Oui, allons-y.
Je le suivis en trottinant jusqu'à cette fameuse porte menant à l'espèce de terrasse sur le toit. Lorsque nous arrivâmes en haut, Louis fixa la corde sur une grosse bouche d'aération et commença à descendre en premier pour pouvoir me rattraper ensuite. Il arriva en bas et me dit de descendre à mon tour.
J'eus des vertiges, j'hésitai. Et soudain, je vis M. Turner surgir, le nez en sang. Cette fois, je n'avais plus le choix, il fallait descendre, peur ou pas peur ! Je me précipitai sans me poser la question avant qu'il m'attrape et m'empêche de m'échapper avec Louis !
Je criai pour que Louis comprenne que M. Turner me suivait et qu'il devait s'enfuir.
— Louis, dépêche-toi ! Turner est là, pars ! hurlai-je du haut du bâtiment.
— Je ne partirai pas sans toi, dépêche-toi de descendre et on s'enfuira ensemble. Ava, tu entends ?
Au fond de moi, j'étais rassurée. Quelle fille aurait apprécié que son copain la laisse sans la protéger ? Mais je ne voulais pas qu'il se fasse attraper par ma faute !
Je me dépêchai de descendre et finalement, je fus assez rapide. Je vis le visage ensanglanté s'éloigner de moi. Et d'un coup, je sentis une drôle de sensation. Une sensation de vol, ou bien de chute...
J'essayai de m'accrocher tant bien que mal à cette foutue corde, mais rien n'y fit. En moins de vingt secondes, mon corps heurta le sol et je m'écrasai contre le bitume qui entourait le bâtiment. Je ne bougeais plus, ma jambe me faisait atrocement mal. Je savais que je m'étais cassé l'os, mais je ne comprenais pas pourquoi. Pourquoi M. Turner avait-il coupé la corde ?Louis m'aida pour me relever et nous partîmes le plus vite possible, avant qu'il ne nous rattrape.
Incapable de marcher ou même de courir, Louis me traîna dans la nuit. J'étais tellement angoissée que je ne ressentais plus la douleur. L'adrénaline pulsait dans mes veines et je pouvais désormais courir, en me tenant à lui. Nous avancions donc le plus vite possible en espérant que M. Turner lâcherait prise et nous laisserait nous enfuir.
— Où sommes-nous ? Quand est-ce qu'on verra une maison pour appeler la police ? questionnai-je à bout de souffle.
— On doit avoir encore deux ou trois kilomètres avant d'arriver à une maison.
— Quoi ? Mais on n'y arrivera jamais !
— Ne t'inquiète pas, tu vas y arriver et on va se sortir de là !
On courait plus vite qu'on ne l'avait jamais fait auparavant, et soudain, une petite lumière apparût au loin. Je ne savais pas si c'était une simple illusion ou bien si c'était réel. Je croyais rêver, mais je voyais pourtant cette petite lumière se rapprocher de plus en plus. J'avais également l'impression que nous courions extrêmement vite, sûrement l'adrénaline.
— Tu vois ce que je vois ?
— Oh oui ! Je le vois, bébé ! Allez, on y est presque. Courage !
Je courais de plus en plus vite, je me sentais presque voler. Après des mètres et des mètres nous arrivions enfin devant cette petite maison de campagne. Je toquai à la porte aussi fort que mes poignets me le permettaient pendant plus de cinq minutes. J'avais l'impression que ma chance était en train de s'évaporer petit à petit, jusqu'à ce qu'un vieux monsieur vienne ouvrir cette porte.
— Bonjour monsieur, excusez-nous de vous déranger en pleine nuit mais pourrions-nous utiliser votre téléphone, s'il vous plaît... articula-t-il rapidement.
— Oui, allez-y, dit-il d'un ton hésitant.
— Merci beaucoup !
Je m'effondrai en pleurs dans les bras de cet homme que je ne connaissais pourtant pas. C'était le premier homme que je croisais depuis longtemps qui ne maltraitait pas les femmes ou qui ne faisait pas partie de ce satané jeu à la con !
Il ne dit rien et me prit dans ses bras, ne pouvant pas me laisser ainsi sur le seuil de sa porte.
Louis fonça vers le téléphone fixe et appela le 17.
« — Allô, la police ? Venez nous aider, nous avons été kidnappés !
— D'accord, je vais vous localiser et envoyer une équipe. Quel est votre nom monsieur ?
— Louis. Louis Lips.
— D'accord, une équipe est en route. Êtes-vous en danger en ce moment même ?
— Oui !
— Très bien, nous allons rester au téléphone jusqu'à ce que mes collègues arrivent.
— D'accord...
J'étais assise sur une chaise dans la cuisine à côté de Louis et de Pierre, le propriétaire de la maison.
— Vous voulez me raconter un peu ce qu'il s'est passé ?
— Je... Nous avons été kidnappés...
Je voulais tout lui dire, lui expliquer ce que j'avais vécu et à quel point j'avais souffert, mais les mots ne sortaient pas.
Une larme s'échappa sans que je puisse la retenir et Pierre comprit que je ne mentais pas.
— Mon dieu ! Quelle horreur !
Soudain, une douleur horrible s'empara de moi : ma jambe et mon épaule me firent un mal de chien. L'adrénaline était redescendue et mon corps commençait à ressentir la douleur du choc de tout à l'heure. Je criai de douleur et me tordis en deux tellement c'était un supplice...
— Que se passe-t-il ? s'affola-t-il.
— Sûrement son stress qui est repassé à l'état normal, et la douleur de ses blessures reprenne le dessus.
Je hurlai de toutes mes forces, je sentais ma jambe se déchirer alors que je n'y touchais même pas.
— Je vais chercher de quoi la soulager. Louis regarde dans mon congélateur, il doit y avoir de la glace.
Louis et Pierre se levèrent et revinrent tous deux avec quelque chose pour faire évacuer ma douleur. Malheureusement, rien n'y faisait même si la glace calmait légèrement la douleur. On entendit ensuite toquer à la porte, alors j'essayai tant bien que mal de me retenir de hurler, mais ma jambe était sans doute cassée et la douleur était insupportable.
Pierre disparut dans le couloir de l'entrée pour ouvrir à la porte.
J'entendis une voix d'homme qui me semblait bizarrement familière.
Pierre revint presque aussitôt, ne me laissant pas le temps de chercher à qui cette mystérieuse voix appartenait.
Il était bel et bien accompagné... mais pas des personnes que l'on attendait...Le cauchemar n'était pas fini.
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Ava
Tajemnica / Thriller20 femmes 10 hommes Ce n'est qu'un jeu. Elles ont toutes été kidnappées et leur vie dépend dorénavant de leur ravisseurs. Voici la nouvelle vie d'Ava Lips. Ava va-t-elle s'en sortir ? Va-t-elle obéir ou mettre sa vie en péril ? Attention : Certain...