— Je t'écoute.— Je crois que je te dois quelques explications.
Je croyais que je n'étais rien ici, que je n'avais aucun droit ? Pourquoi me donnerait-il des explications ?
Encore une fois, je ne répondis rien et l'écoutai dans son discours ou plutôt ses aveux.
— Écoute, je ne te veux aucun mal, Ava. Et je ne savais pas en venant ici que tu étais là. Les parents m'avaient dit que tu n'étais pas revenue à la maison, mais je croyais que c'était une simple fugue d'ados, rien de plus. Jamais je n'aurais imaginé qu'ils t'auraient kidnappée.
— Pourquoi es-tu rentré dans cette sorte de « secte » ou entreprise de torture humaine ?
— Je suis en putain de manque de fric et être barman, ça ne paye pas ! Ici, ils me proposent un logement, de la nourriture et pour couronner le tout une meuf qui ferait tout ce que je voudrai quand je le voudrai ! Ils m'ont vendu du rêve, comment refuser ?
— Ah oui ? Et qu'as-tu fait quand tu as su que tu pourrais torturer, violer, et même tuer une femme ?
— Je ne sais pas, je trouvais ça plutôt excitant... Je pensais que ces femmes étaient sadomasochistes, ou un truc dans le genre !
— Et quand tu m'as choisie, tu t'es senti capable de me faire ça... à moi ?
— Eh bien... oui.
— Je ne sais même pas quoi te répondre... Tu étais si gentil, Louis ! Tu es censé me protéger, non ? Ce n'est pas le rôle d'un grand frère ?
— Tu m'attires Ava.
Je pensais rêver ou bien cauchemarder. Quel frère serait capable de ressentir des choses pareilles à l'égard de sa petite sœur ?
— Comment ça ?
— Écoute, ce n'est pas anodin d'avoir envie de sa sœur, de la trouver sexy et à son goût, si ?
— Euh... non, je ne crois pas.
— Je... j'ai envie de t'embrasser à chaque fois que je te vois Ava.
Je croyais avoir mal entendu, j'étais complètement perdue.
— Réponds quelque chose, s'il te plaît ! renchérit-il.
— Je ne sais plus quoi dire...
— Je peux t'embrasser ? hésita-t-il.
— Si je te dis non, tu vas me punir ?
— Non, cette conversation n'a aucun rapport avec la soumission.
— Dans ce cas, non, tu ne peux pas ! Sauf si tu promets de m'aider à sortir d'ici.
Il écarta grand les yeux, qu'allait-il me dire ? Allait-il me punir parce que je lui avais mis un ultimatum ?
— Tu sais bien que je ne peux pas faire ça.
— Et pourquoi pas ? Fais croire que j'ai été irrespectueuse que tu as voulu me punir et que je suis morte sous tes coups et que tu t'es tout simplement débarrassé de mon corps !
J'avais l'air si enthousiaste, j'aurais tellement aimé qu'il m'aide.
— Ces gens ne sont pas cons, Ava ! Ils connaissent tout sur toi et sur moi également ! À peine sortie d'ici, ils te retrouveraient et ils nous tueraient tous les deux !
— Alors, ta solution c'est que je moisisse ici jusqu'à ce que je meurs ?
— Ne t'énerve pas, ce n'est pas ce que j'ai dit... Mais je ne peux pas te faire sortir, c'est tout.
Je remarquai que son regard était triste, mais également perdu. À quoi pensait-il ? Peut-être avait-il pitié de moi, ou bien regrettait-il ses propos et ses actes ?
J'essayais du mieux que je pouvais de trouver une explication, mais rien n'était logique. J'avais été kidnappée, violée et torturée aussi ! Comment pouvais-je encore avoir, ne serait-ce qu'une once d'espoir ?
— Alors tu ne m'embrasseras pas !
— Je sais que je t'attire Ava.
— Pff ! Laisse-moi rire.
— Je te connais et tu ne sais pas mentir.
— Tu délires !
— J'en suis certain !
— Eh bien, crois ce que tu veux ! Que veux-tu que je te dise ?
— On va faire un jeu.
Encore un jeu, j'en avais marre de ces petits amusements où nous étions les jouets. Je voulais partir, partir très loin et tout recommencer.
— Je n'aime pas jouer.
— Ne t'inquiète pas, tu vas aimer.
— C'est quoi, ce jeu ?
— On va se poser une question chacun notre tour, on est obligé de dire la vérité !
Sur le moment, je trouvai que ce n'était pas une si mauvaise idée. En effet, cela me permettrait de découvrir des informations sur lui. Peut-être ses points faibles ?
— D'accord, honneur aux femmes. Je commence !
— Vas-y, approuva-t-il.
— Que vas-tu me faire ?
Il marqua un temps d'arrêt, puis me répondit franchement.
— Sincèrement ? Te baiser et te torturer peut-être quelques fois.
Sa réponse me donna froid dans le dos : « me torturer ».
— À moi. Est-ce que je te plais ?
— Hum... comment ça ?
— Tu sais très bien de quoi je veux parler.
— C'est vrai que tu es très beau.
— C'est tout ?
— Oui. À moi.
— Oui, oui.
— As-tu des sentiments pour moi ?
Il me regarda avec de grands yeux ronds, comme si j'avais demandé la lune, puis il finit par répondre à ma question.
— Il est possible qu'à l'avenir, je puisse en développer.
J'étais bouche bée de cette révélation. Sur le moment, le voyant tout gêné, j'oubliai presque que nous étions de la même famille, du même sang et je m'approchai de son visage pour l'embrasser.
Autant vous dire qu'il était très surpris de mon geste, mais ne me repoussa pas. Au contraire, il passa sa main dans mes cheveux et resserra son étreinte.
Ce moment était juste magique, je savourai le goût de ses lèvres et fermai les yeux. Pendant un instant, j'avais l'impression d'être dans les bras de Bastien, c'était incroyable mais irréel.
Je le coupai net et me rendis compte de ce que je venais de faire. Ce n'était pas Bastien, mais mon grand frère, Louis.
En même temps, j'avais tellement aimé retrouver pendant quelques instants celui qui me manquait tant que j'aurais tout fait pour ressentir une nouvelle fois cette sensation de bien-être et de sécurité ! C'était avec le même élan que la première fois que je recommençai à embrasser Louis pendant plusieurs minutes cette fois-ci.
Après notre longue discussion pour mon plus grand désarroi, Louis m'accompagna dans ma chambre.
— À demain, dors bien.
— À demain, Louis. Merci.
— De rien, finit-il.

VOUS LISEZ
Ava
Mystery / Thriller20 femmes. 10 hommes. Un lieu inconnu. Un seul mot d'ordre : obéir... ou disparaître. Elles ont été enlevées, privées de liberté, arrachées à leur quotidien. Pour Ava Lips, tout bascule en une nuit. Ce qu'elle pensait être un cauchemar devient réali...