L'air frais me caressait le visage, mon jogging ne couvrait pas ma cheville ce qui me fit frissonner.
On m'avait dit un jour, que les pieds étaient le centre du corps : « Si tu as froid aux pieds, alors tu auras froid partout. »
Je m'appuyai sur ma béquille, marchant d'une façon bancale en longeant les rues plongées dans la pénombre.
Lorsque j'étais sortie de la salle de bain, j'avais surpris Louis qui s'était assoupit sur notre lit. J'avais donc décidé d'enfiler des vêtements plus couverts et de sortir, seule, pour prendre l'air.
J'étais partie sans laisser de mot, rien.
J'avais longuement réfléchi à l'endroit où je pouvais me rendre, je savais que je ne pourrais pas marcher pendant des heures et des heures avec ma jambe, alors j'avais décidé de rendre visite à Nora.
J'arrivai devant chez elle et frappai, malgré l'heure tardive.
Sa mère m'ouvrit, l'expression qui s'afficha sur son visage montra qu'elle ne s'attendait pas à me voir.
— Ava ? marmonna-t-elle avant de me prendre dans ses bras.
Un sourire d'apaisement se forma sur mon visage. Cette ambiance familiale m'avait manqué.
— Nora m'a expliqué ce qui t'était arrivé et puis... j'ai lu les journaux. Tu passes partout aux infos ! On te soutient, ma petite puce.
Je me contentai de sourire légèrement pour ne pas avoir à m'exprimer sur le sujet.
— Nora, tu as de la visite, cria-t-elle pour prévenir sa fille.
Ce fut en sautillant que ma meilleure amie dévala les escaliers pour me retrouver.
Mes bras s'entourèrent instinctivement autour d'elle.
— Qu'est-ce que tu fais là ? s'étonna-t-elle de me voir débarquer chez elle en soirée.
— J'avais besoin de prendre l'air, alors je me suis invitée, dis-je avec un faux sourire scotché au visage.
— Mais pourquoi tu as un pansement sur le front, et ta lèvre est ouverte ? Qu'est-ce qui t'est arrivé ?
— C'est une longue histoire.
— Monte.
Je saluai Nath et la suivis à l'étage.
— Raconte-moi.
— Ce sont Bastien et Louis.
— Hein ? Ils t'ont fait quoi ?
— Hier, nous sommes allés au restaurant avec Louis, on avait donc laissé Oscar à mes parents. En allant le rechercher ce matin, c'est Bastien qui a ouvert la porte. Il tenait Oscar dans ses bras.
— Encore un coup de ta mère ? devina-t-elle.
— Ouais, elle voulait qu'on se remette ensemble lui et moi...
— Elle perd la tête, je te jure, c'est dingue !
— Je sais...
— Et après ?
— Ma mère a embarqué Louis dans la cuisine pour lui parler de je-ne-sais-quoi et mon père s'est éclipsé aussi. Je me suis retrouvée seule avec Bastien, il m'a prise par le bras et m'a traînée jusqu'au le palier de la maison.
— Putain, mais je vais me le faire, celui-là ! grogna-t-elle.
— Il m'a forcée à l'embrasser et quand Louis s'est rendu compte que nous avions disparu, il est vite sorti et nous a trouvé sur le palier. Il ne m'a pas cru quand je lui ai dit que j'avais été traînée de force dehors. Il a commencé à frapper Bastien et je me suis pris quelques coups dans la bataille. J'ai dû ramper jusque chez le voisin d'en face pour appeler la police.
— Quelle histoire ! Et Louis ne te croit pas ?
— Non, il croit que je suis sortie avec lui pour avoir une conversation en privé et que je ne veux pas assumer, que je me fais passer pour une victime en fait.
— Il est vraiment con.
— Je suis tellement énervée, si tu savais.
Elle ne répondit rien, mais me prit dans ses bras comme pour me rassurer.

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Ava
Misterio / Suspenso20 femmes. 10 hommes. Un lieu inconnu. Un seul mot d'ordre : obéir... ou disparaître. Elles ont été enlevées, privées de liberté, arrachées à leur quotidien. Pour Ava Lips, tout bascule en une nuit. Ce qu'elle pensait être un cauchemar devient réali...