Chapitre 19

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Cela me rebutait, Pierre essayait tant bien que mal de recharger son fusil. Seulement, la panique était si grande qu'il tremblait et ne parvenait pas à le faire.

Richard s'avançait petit à petit vers lui et je ne savais plus quoi faire pour nous protéger. Je réfléchis à une solution temporaire, mais mon cerveau n'obéissait plus, j'étais incapable de réfléchir sans tout dramatiser.

Il fallait voir les choses comme elles l'étaient : Louis et moi étions HS. Nous ne pouvions ni bouger, ni nous défendre.

J'étais perdue dans mes pensées, puis je crus entendre un son qui ne m'était pas inconnu.

C'était la sirène des véhicules de police !

Un sourire apparût sur mon visage et pour une fois, j'eus de l'espoir.

Je vis Richard se précipiter vers la fenêtre pour s'enfuir, mais Louis se leva et l'attrapa au vol.

La police arriva avec une ambulance et je remerciai vraiment le bon Dieu de nous avoir sauvé.

Je ne savais pas si c'était un miracle ou bien simplement le destin, mais j'avais une chance incroyable. À quelques minutes près, nous étions sûrement morts.

Quelle satisfaction de voir cet homme se faire coffrer.

Les ambulanciers vinrent nous porter les premiers soins avant de nous mettre, Louis et moi-même, sur des brancards.

Je ne me souvins pas de grand-chose après cela, je m'étais évanouie à cause de la douleur refaisant surface.

Je me réveillai dans une salle toute blanche. En l'occurrence, une chambre d'hôpital.

J'ouvris à peine les yeux qu'un cri strident résonna dans mes tympans.

C'était celui de ma charmante mère...
Je ne compris pas de suite la raison de ses cris, mais ne cherchai plus à comprendre. Ma mère et moi n'avions jamais été vraiment proches, elle et moi. C'était une femme très jalouse, elle ressemblait bizarrement à la belle-mère dans Cendrillon de Pommerat.

Je n'avais qu'une seule envie : la faire taire.

— Salut maman... dis-je en ouvrant les yeux doucement.

Mon père était de l'autre côté de la chambre. Il y avait également Louis, allongé dans un lit à côté du mien.

Je le toisai et m'aperçus avec soulagement qu'il allait bien.

Nous nous jetâmes quelques regards complices et je me rendis compte que tout ça m'avait manqué. Ce n'était pas uniquement la situation d'isolement qui nous avait rapprochés, c'était le destin.

Tout le monde me regardait avec compassion, comme si j'étais sur mon lit de mort attendant mes derniers instants.

— Que ce passe-t-il ? questionnai-je, curieuse.

Personne ne me répondit et mes parents changèrent de sujet.

Nous parlions de choses banales lorsque Bastien fit irruption dans la chambre.

Un brouillard pesant s'installa dans notre chambre et seul mon regard parlait.

Il avança vers moi, les larmes aux yeux. Je redoutais ce moment, le moment de retrouver ma vie d'avant, de retrouver Bastien alors que j'avais connu un amour plus fort que celui que j'éprouvais pour lui.

J'avais l'impression que Bastien était un simple ami à côté de ce que je ressentais pour mon frère.

Ma mère se poussa pour le laisser se pencher vers moi malgré le regard insistant que j'adressais à cette dernière. Je ne voulais pas ça, je ne voulais pas qu'il s'approche trop près de moi, qu'il me dise que je lui avais manqué ou bien qu'il m'aime. Je ne voulais pas qu'il m'adresse la parole, tout simplement.

AvaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant