Chapitre 15

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Son téléphone sonna de nouveau aujourd'hui, ce qui nous réveilla. Il se leva pour répondre tout en me regardant droit dans les yeux.

« — Allô, maman ?

Mes yeux s'arrondirent petit à petit. C'était ma mère au bout du fil ! Je lui chuchotai de me la passer, mais il me fit de gros yeux et se tourna pour se mettre dos à moi. Il mit le haut-parleur et s'assit sur le lit à côté de moi.

— Oui, maman. Tout va bien et vous ?

— Eh bien... On n'a toujours pas retrouvé ta sœur... déclara-t-elle.

— Merde...

— Son petit-copain, Bastien, est au fond du trou. Il dort chez nous pour nous aider dans les recherches.

— Oui, je comprends. La police a des pistes ? questionna-t-il.

— Rien, mis à part un mystérieux appel hier, il semblerait qu'Ava ait appelé Bastien avec le téléphone de son agresseur. Les policiers essaient de retracer l'appel.

— J'espère qu'ils vont vite la retrouver, tiens-moi au courant.

— Oui, bisou mon fils.

— Salut, maman. »

Je ne décrochai pas un mot, il allait être retrouvé et avoir des problèmes par ma faute...

— Ils vont me retrouver à cause de mon numéro, putain, Ava ! s'énerva-t-il.

— Je suis désolée, je n'y avais pas pensé...

— Viens, on va prendre l'air. Il faut qu'on discute.

Il s'habilla en deux temps, trois mouvements et me jeta ma vieille robe de nuit. Deux minutes plus tard, nous avancions dans le même couloir que la dernière fois, avant d'arriver sur cette même terrasse. Mais cette fois-ci, il faisait nuit.

Nous perdions vite la notion du temps ici. Je pensais qu'il était 16 heures, mais en fin de compte, il était plus de 22 heures en voyant la couleur du ciel.

Le vent me chatouillait la peau du cou lorsque nous nous assîmes tous les deux sur le sol froid en béton.

— Tu voulais me parler tout à l'heure ? C'est à propos de ce qui s'est passé avec M. Turner dans son bureau ?

— En effet.

— Je t'écoute.

Je respirai un grand coup et commençai à lui annoncer la nouvelle.

— Je n'ai pas une grippe ou une simple gastro... Il se trouve que je suis enceinte, Louis...

Il ne fut pas étonné à ma plus grande surprise.

— Tu sais s'il est de moi ?

— Comment je pourrais le savoir puisque Tony m'a violée et que tu l'avais fait également un peu plus tôt. Mais ce n'est pas ça le problème, là !

— Ah oui et c'est quoi ?

— J'ai seulement seize ans, Louis ! Et je suis séquestrée dans le sous-sol d'un hôpital ! Comment veux-tu qu'un enfant grandisse dans de telles conditions ?

— Comment sais-tu que nous sommes dans le sous-sol d'un hôpital ? s'étonna-t-il.

Sans le vouloir, il venait de me confirmer l'endroit où nous étions enfermées. Nous toutes : les soumises !

— Je ne suis pas conne, on a des vêtements d'hôpitaux et les couloirs y ressemblent fortement.

— Exact.

AvaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant