Chapitre 11

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Je me retournai et le vis nu, un martinet à la main. Je déglutis difficilement en me préparant mentalement à ce qui allait se passer.

— Enlève tes vêtements, ordonna-t-il d'un ton sec.

Je retirai mes habits sans dire un mot et nous nous retrouvâmes tous les deux nus, l'un en face de l'autre.

— À genoux !

Je fis ce qu'il dit, tête baissée. Et sans pouvoir m'y préparer, je sentis un claquement contre la peau de mon dos.

— Je veux que tu comptes les coups que je te donne sans t'arrêter. Si tu t'arrêtes, je recommence à zéro, m'informa-t-il.

« Il ne faut pas s'arrêter, il ne faut pas s'arrêter, il ne faut pas s'arrêter ! »

Je me le répétais sans cesse dans ma tête pour ne pas souffrir plus que maintenant.

— Un... deux... trois... trente-cinq... trente-six... soixante-dix-huit... soixante-dix-neuf... cent.

Arrivée à cent coups je ne sentais plus mon corps, chaque coup de fouet sur mon dos était comme un souffle de vent sur ma peau déchiquetée.

— Je suis étonné que tu aies tenu aussi longtemps, bravo !

Je ne répondais plus, ne bougeais plus, je restais là, le regard dans le vide. Et à cet instant, j'eus vraiment l'impression qu'il s'agissait de mes derniers jours. Je ne me sentais pas capable de tenir plus longtemps dans ces conditions.

— Lève-toi et allonge-toi sur le dos sur le lit.

Je ne bougeais toujours pas, je n'en avais pas la force.

— Lève-toi, bordel !

Tony perdit patience, il me gifla de toutes ses forces, de telle sorte que mon corps se souleva du sol et se retrouva projeté plus loin.

Il s'approcha ensuite et m'accrocha un gros collier de chien autour du cou. Si ce n'était que ça encore, ça aurait été, mais il m'attacha une laisse pour ensuite me traîner sur la moquette tachée de sang.

Arrivée en bas du lit, il me porta sans aucune délicatesse et me jeta sur le grand matelas situé au milieu de la pièce. Ensuite, il prit une sorte de masque pour faire taire les chiens, ce masque était accroché derrière ma tête et m'empêchait d'ouvrir la bouche. C'était une sensation horrible, je me sentais animal. Je me sentais comme une moins-que-rien.

Il s'approcha et se plaça au-dessus de moi, écarta mes jambes et sans aucune protection, ni délicatesse, il s'enfonça violemment en moi. Je n'y ressentais absolument aucun plaisir. Seulement de la douleur. Je voulais crier, me débattre. Mais après tout, à quoi beau m'épuiser et gâcher les dernières forces qu'il me restait ?

De toute manière, il ne s'arrêterait pas, au contraire. Alors, je décidai d'être comme une poupée de chiffon, je ne bougeais pas, ne réagissais pas, ne faisais aucun bruit.

Il voulait me voir souffrir, que je le haïssais ! Mais je ne lui ferais pas ce plaisir.

— Putain ! Arrête de faire semblant, je sais que tu adore ça, vas-y, lâche-toi !

Je ne répondis pas, il perdit alors patience et alla de plus en plus vite et fort. J'avais mal, mais je ne devais pas céder. Il y avait pire, il y a toujours pire.

Tony arriva tout de même à jouir et s'écarta presque aussitôt, lassé de cette situation.

Pendant quelques minutes, il disparut. Et ce silence, ce temps de répit faisait un bien fou.

Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Il revint avec une bassine remplie d'eau.

— Lève-toi et mets-toi dos à moi, ordonna-t-il.

J'essayai de ramper du mieux que je pouvais, mais chaque partie de mon corps me faisaient horriblement mal et j'avais l'impression que toutes mes forces étaient totalement épuisées. Mon corps ne tenait plus, tout simplement.

Voyant que j'étais extrêmement lente et que mon corps me faisait souffrir, il m'attrapa violemment par le bras et me tira hors du lit. Ensuite, il m'aida à me lever et retourna à la bassine d'eau. De la fumée s'en échappait, ce qui signifiait qu'elle était brûlante.

J'attendis patiemment les ordres sans dire un mot, lorsque tout à coup, je sentis l'eau couler sur ma peau. La douleur était insupportable, l'eau brûlait. Le liquide était bien trop chaud et malgré mes intentions pour ne pas lui montrer ma douleur, je n'avais pas d'autre choix que de crier.

Ma peau déjà lacérée était à présent brûlée...

— Bonne douche, poupée, dit-il d'un air ironique.

Quelques minutes plus tard, il n'y avait plus d'eau qui coulait sur ma peau, mais je sentais toujours cette sensation brûlante qui coulait sur moi. Mon dos était en lambeaux et du sang coulait de ma bouche, sous le pincement de mes dents contre mes lèvres.

— Enfile tes sous-vêtements, c'est l'heure du repas, on nous attend. J'ai hâte de montrer mon œuvre d'art aux autres !

C'étaient les blessures qu'il m'avait infligées qu'il qualifiait « d'œuvres d'arts ».

Je ne pensais qu'à Louis, qu'allait-il dire ?

Tony me jeta une culotte et un soutien-gorge, puis me fit signe de le suivre. J'avais vraiment du mal à garder le rythme, mais il me força à avancer. J'obéis pour ne pas l'énerver encore plus qu'il l'était déjà.

— Profite de pouvoir marcher pendant que tu le peux.

Tous ces commentaires qu'il me faisait par-ci par-là me donnaient la chair de poule.

Nous arrivâmes enfin à l'entrée de cette maudite salle commune et Tony m'ouvrit la porte. J'entendis des chuchotements lorsque je passai devant les filles et je finis par m'asseoir à côté de mes copines qui ne décrochèrent pas un mot. Elles me fixèrent simplement, étonnées de mon état.

— Hé ! Est-ce que je t'ai dit de t'asseoir ?

Je me relevai difficilement et avançai vers lui.

Louis me fixa et je ne mis pas longtemps à remarquer son regard plein de colère. Ses poings étaient serrés et je savais qu'il se retenait de faire un scandale.

— Regardez tous : Ava, tourne-toi !

Je me retournai et entendis des bruits d'étonnement, ou de pitié. Je ne savais pas trop, mais s'en fut trop pour Louis.

— Mais, t'es malade ! Tu veux la tuer, ou quoi ?

— Je lui apprends simplement l'obéissance. Puisque toi, tu n'es pas capable de le faire.

— Ferme-la ! Est-ce que tu vois une seule autre fille dans un état aussi déplorable que celui d'Ava ? Eh bien, non ! Même pas ta propre soumise ! Il est évident que tu ne l'aimes pas et que tu veux lui faire payer de t'avoir résisté la dernière fois, n'est-ce pas ?

— Va te faire foutre, tu entends ! Ça ne fait que quatre heures qu'elle est avec moi et tu pètes déjà un câble ! Mon pauvre, il me reste encore 44 heures avec ta soumise et je ne vais pas la laisser tranquille, ça, tu peux en être sûr !

— Espèce de fils de pute ! Tu n'as pas le droit de faire ça ! C'est de l'acharnement pur et dur ! Ce n'est pas ça le jeu !

— Insulte-moi encore une fois et je la baise devant toi, menaça-t-il.

— M. Turner, faites quelque chose ! Il n'a pas le droit de rendre ma soumise dans un tel état ! se plaignit Louis.

— Bien sûr que si ! Je peux même la tuer si j'en ai envie ! riposta Tony d'un ton nerveux.

— Eh bien, non. En réalité, tu ne peux pas la tuer, ce n'est pas ta soumise, Tony ! Mais j'ai une solution pour résoudre votre problème ! s'exclama M. Turner, semant le doute à toute la tablée.

— Hum... Encore un jeu pour départager le gagnant du perdant ? devina Tony.

— En quelques sortes, oui.

— Très bien. Quelles sont les règles ? demanda Louis.

AvaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant