Chapitre 49

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— Nous avons une hypothèse.

— Je vous écoute, dis-je en le suivant hors de la salle.

— Il est possible, qu'après avoir appris l'emprisonnement de leur chef, M. Turner, ils aient décidé de vous le faire payer, ou bien de vous faire du mal en faisant souffrir les autres filles.

— Alors, ce n'est pas fini... soufflai-je à bout de force.

— Avez-vous constaté d'autres choses suspectes ? demanda-t-il en posant une main sur mon épaule, comme pour me rassurer.

— Non, rien de spécial.

— Si jamais quelque chose vous revient, appelez-moi immédiatement.

— Entendu.

Je jetai un dernier regard triste vers la salle renfermant cette jeune femme morte dans d'affreuses souffrances. Elle sera enterrée avec mon prénom gravé sur son ventre. C'était horrible.

— Prévenez-moi lors de l'enterrement de cette femme, s'il vous plait. Mon compagnon et moi aimerions vraiment y être, finis-je dans un souffle en retenant mes larmes.

— Pas de problème, je vous tiens au courant. Encore merci d'être venue aussi vite.

— C'est normal.

Nous nous serrâmes la main et repartîmes chacun de notre côté.

Je rejoignis donc Maël à la voiture et remarquai directement la flaque de vomis étalée sur le sol.

— Ça va ? m'inquiétai-je de son état.

— Et toi ?

— Tu as vu son ventre ? demandai-je en baissant les yeux.

— Oui... ton prénom.

— Je sais, acquiesçai-je.

Après avoir repris son souffle, il monta dans la voiture et nous repartîmes en direction de l'appartement.

Une fois l'ascenseur prit, nous marchâmes tranquillement et silencieusement dans le couloir. Il me sortit de mes pensées lorsque nous nous retrouvâmes devant la porte. Il frappa et mon père vint nous ouvrir quelques instants plus tard.

— Alors ? Ça va ? questionna mon père, impatient d'être au courant.

Je soufflai et Maël prit la parole avant même que je ne puisse le faire.

— C'était très hard !

— Oui, c'est le moins que l'on puisse dire...

— Comment ça ? voulut savoir mon père, légèrement perdu par cette situation.

— Eh bien... Elle devait identifier une fille qui était complètement méconnaissable, pleine de blessures et devinez quoi ! expliqua Maël, avec la voix d'un acteur mettant du suspense.

— Quoi ?

— Stop ! criai-je en le coupant, énervée de son comportement.

— Quoi ?

— Mais, tu te rends compte de la façon dont tu parles ? Cette fille est morte, morte tabassée ! Alors, aie un peu de respect, s'il te plaît.

Il baissa les yeux et s'excusa, conscient de son manque de délicatesse face à la gravité de la situation.

— Désolé...

— Bon, écoutez, je suis désolée, je ne veux pas vous mettre à la porte mais je suis vraiment fatiguée et cette soirée a été riche en émotions pour moi. Alors, est-ce qu'on peut remettre cette soirée à une prochaine fois ?

— Tu as raison, je vais rentrer. On s'appelle, ok ? demanda mon père avant de retourner déposer Oscar dans son lit.

— Promis. Et merci. Prends une pizza, je ne vais pas en manger trois, Maël, prends l'autre.

— Oui, encore désolé. Je ne voulais pas te vexer ou te brusquer... Excuse-moi.

— Oui, ne t'inquiète pas. J'ai juste besoin d'aller dormir.

— D'accord, bye.

— Salut.

Ils me firent tous les deux la bise et je refermai la porte derrière eux.

J'allai embrasser Oscar avant de le laisser s'endormir, mon père avait pensé à lui donner le biberon, ce qui m'arrangeait bien !

Je m'affalai ensuite sur le canapé du salon et soufflai une seconde. Après ça, j'attrapai une pizza et commençai à me rassasier.

Seulement, après quelques bouchées, ma boule au ventre fit une réapparition. Voir cette fille dans cet état et surtout de voir mon prénom gravé au-dessus de son intimité était vraiment affreux pour être honnête.

Après avoir été dans mes pensées pendant quelques minutes, je revins à moi et attrapai mon téléphone posé en face de moi, l'ayant entendu sonné quelques instants plus tôt.

C'était un message d'un numéro masqué.
Une photo en réalité.

Je déglutis et lâchai mon téléphone à l'instant où j'aperçus le contenu de cette photo. Laure était bâillonnée sur une chaise en bois, un pistolet braqué sur son front.

Je restai figée, incapable de reprendre mon téléphone ou de faire quoi que ce soit.

Une deuxième sonnerie retentit, ce qui me fit un déclic. Je me réveillai et ramassai l'appareil tombé sur le sol. C'était un message, du même contact.

« Viens à cette adresse, demain, à douze heures. Ou ce sera elle qui payera.

Bisou, Tony. »

AvaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant