Chapitre 36

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— Nous avons reçu un appel hier soir qui semblait provenir de l'une des filles qui étaient séquestrées avec vous. Je vais vous faire écouter l'appel.

Il appuya sur quelques boutons et l'enregistrement débuta.

« — Allô ? Allô, la police ? Aidez-moi, je vous en supplie, je suis séquestrée par des hommes, nous sommes dans une cave souterraine très grande. De là où on est, on entend des trains passer, s'il vous plaît, aidez-nous, vous m'entendez ?

Madame, calmez-vous, quel est votre nom ? Je vais envoyer une équipe, mais nous devons rester en contact pour que je puisse localiser l'appel.

Il arrive, il arrive... Il va voir que j'ai pris son téléphone... bégaya-t-elle en sanglotant.

Angélique, espèce de pute, rends-moi mon téléphone. Tu vas me le payer ! Raccroche immédiatement, petite salope ! hurla si fort son dominant que j'en eus mal aux oreilles.

Des cris et des bruits étouffés nous parvinrent, provenant d'Angélique, se faisant torturer pour avoir tenté de prévenir la police.

Madame ? Madame, vous êtes là ? »

Mon cœur avait perdu son rythme stable dès lors que j'avais entendu la voix de cette femme, la voix terrorisée de mon amie.

— Est-ce que cette personne faisait partie des autres femmes séquestrées avec vous ?

— Oui... Oui, c'est Angélique, nous étions devenues amies.

— Avez-vous reconnu la voix de l'homme ?

— Je pense que c'était son dominant, mais ça a peut-être changé.

— D'accord, nous sommes à la recherche de bâtiments achetés récemment, ou de bâtiments abandonnés avec une grande cave et une voie de chemin de fer à proximité.

— Super ! Que puis-je faire pour vous aider ? Je cauchemarde la nuit, il faut les retrouver au plus vite...

— J'aimerais que vous vous reposiez surtout, vous avez vécu un sacré traumatisme, et vous êtes mère, maintenant ! Ne vous mettez pas trop la pression.

Je souris en repensant à cette chance que j'avais d'être libre. D'avoir réussi à échapper à de telles horreurs. Puis, je redescendis de mon nuage et repris :

— Prévenez-moi au moins quand il y a du nouveau, et à n'importe quelle heure.

— C'est noté.

Je récupérai mes béquilles et sortis du bureau, accompagnée de l'inspecteur.

Il marcha lentement à côté de moi et adressa un regard insistant à la jeune femme se tenant à l'accueil. Mon regard se dirigea également vers elle et elle se contenta de baisser les yeux pour faire profil bas.

Je m'approchai d'elle et parlai d'une voix douce.

— Excusez-moi pour tout à l'heure, je n'aurais pas dû réagir en étant autant sur la défensive, mais ce n'est pas facile pour moi de me faire juger sans arrêt par des inconnus.

— C'est moi qui m'excuse, continua-t-elle, gênée.

Mon téléphone se mit à sonner, rompant le contact visuel entre cette femme et moi.

C'était Louis.

« — Allô ?

— Tu as fini ton rendez-vous ?

— Oui, je suis devant le commissariat.

— Tu m'attends ? J'arrive dans dix minutes, mon chat.

— D'accord, à toute suite. »

AvaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant