Chapitre 24

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Le téléphone de la chambre sonna, je décrochai et écoutai l'inspecteur. L'audience de Richard aura lieu après demain et nous serions présents.

Je communiquai mon avis à Louis lorsque le médecin fit son entrée.

— Bonjour, j'ai une excellente nouvelle pour vous.

— Qui y a-t-il ? voulus-je savoir avec un air très enthousiaste.

— Vous allez pouvoir voir votre fils !

Louis appela de suite mon père, puis Pierre et Nora pour que tous les trois soient présents pour cet événement.

J'allai me doucher après le départ du docteur.

Une quinzaine de minutes plus tard, je réapparus et Louis me demanda de finir de me préparer pour pouvoir y aller.

— On n'a pas trouvé de prénom...

— J'aime bien le prénom « Richard », dit-il en rigolant.

Je fis la moue et lui lançai un oreiller en pleine tête.

— Tu es bête !

— Sérieusement, je pense que tu le sauras en le voyant.

Louis appuya sur le bouton de la petite manette accrochée à nos lits et un infirmier fit son apparition pour nous mener au service maternité.

J'avais le trac, mes genoux se mettaient à gigoter et tremblaient entre eux. Louis me donna la main et nous avançâmes tous les deux, accompagnés de cet infirmier.

Après avoir pris l'ascenseur, j'aperçus ma meilleure amie, Nora. Un immense sourire s'afficha alors sur mon visage, et lorsque nos regards se croisèrent, elle poussa un cri strident.

Louis plissa les yeux sous l'horrible cri et me caressa les cheveux pendant que je retrouvais avec joie ma meilleure amie.

— J'ai cru que tu étais morte, Ava !

— Tu es au courant ?

— Que je vais être marraine ? Tu crois quoi, chérie ? Bien sûr que je suis au courant ! D'ailleurs, allons voir ce petit ange ! proposa-t-elle gaiement.

Elle avait déjà tout prévu, comme le baptême et tout ce qui allait avec ça.

Louis proposa à l'infirmier de pousser mon fauteuil roulant, il prit donc le relais jusqu'à l'endroit indiqué.

Nora n'arrêtait pas de parler de tout et de rien tandis que mon père se contentait de nous suivre silencieusement.

J'avais apprécié qu'il vienne seul, je n'aurais pas supporté les remarques incessantes de ma mère.

— J'ai réfléchi et j'aime beaucoup les prénoms « Thibault » et « Oscar », qu'en penses-tu ?

— J'aime beaucoup les deux ! répondit fièrement Louis.

Il ouvrit la porte, indiqua nos noms à l'infirmière puéricultrice de garde et nous emmena vers le « prématuré numéro 22 ».

Le temps paraissait si long, ça n'en finissait plus.

Nora fut la première arrivée et ne manqua pas de cacher son enthousiasme !

— Il est magnifique ! s'exclama-t-elle.

Louis accéléra le mouvement et vit à son tour le visage de mon enfant.

— Plus vite, je ne le vois pas ! m'énervai-je, lassée de cette attente interminable.

Étant dans le service des prématurés, tous les enfants étaient dans des couveuses qui étaient très hautes. Mon fauteuil roulant ne me permettait pas de voir, ne serait-ce qu'un seul de ces enfants, pas même le mien.

— Ava ! C'est mon enfant, j'en suis sûr !

Tout le stress accumulé redescendit, je n'aurais pas aimé que mon fils ait un père meurtrier.

— Je ne vois rien ! Porte-moi !

Mes nerfs lâchèrent. Je me mis à pleurer de fatigue, d'énervement, d'incompréhension et surtout d'impatience.

Louis se précipita vers mon visage pour sécher mes larmes et me prit dans ses bras par la même occasion.

Il me porta de sorte à ce que je puisse enfin voir mon fils.

Son visage rond était d'une douceur extrême, ses yeux était d'un bleu foncé enivrant. Sa bouche était pulpeuse et ses petites pommettes étaient rosées, son visage était tout simplement magnifique.

J'en avais les larmes aux yeux.

— Je crois qu'il n'y a plus de questions à se poser, c'est Oscar !

— C'est énorme, je pensais la même chose !

— Bienvenue dans la famille, Oscar ! déclara joyeusement Nora.

Mon père s'approcha ensuite, d'un pas hésitant et découvrit le visage de son petit-fils.

— Il est vraiment magnifique.

Il avait les cheveux légèrement blonds, très épais, comme moi.

Tous absorbés dans nos pensées, nous ne remarquâmes pas la présence soudaine de ma mère.

— Comment s'appelle-t-il ? demanda-t-elle d'une petite voix.

Nous nous retournâmes tous, surpris de la voir.

Je restai perplexe qu'elle ose venir m'adresser la parole après les propos qu'elle avait pu me dire auparavant. Mais mon respect prit le dessus et je lui répondis calmement.

— Oscar. Oscar Lips.

— C'est un joli prénom qui lui va à merveille !

L'infirmière revint vers nous pour nous demander de partir, les visites étaient limitées. Cela pourrait risquer de fatiguer les enfants et de compromettre leur remise totale.

Je dis au revoir à Oscar et nous sortîmes tous en direction de la cafétéria.

— Pourquoi es-tu venue ? interrogea Louis d'un ton glacial.

— Écoutez... j'admets que j'ai dépassé les bornes hier. Je n'aurais pas dû dire de telles choses. Je voudrais m'excuser.

— Présente tes excuses à Ava, exigea froidement Louis.

AvaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant