Je me redressai pour me retrouver au milieu du lit, collée à Nora, plongée dans les bras de Morphée. Je ne savais pas quelle heure il était, une bouffée de chaleur me submergea soudainement.
Je m'assis sur le bord du lit et réfléchis.
Louis était seul à la maison avec Oscar et j'avais pris la poudre d'escampette. Quel genre de mère faisait ça ? Certainement pas une bonne mère.
J'attendis quelques instants et me levai difficilement. Ma jambe était engourdie, sûrement du au fait que je n'avais pas quitté ma prothèse avant de m'assoupir.
Après une descente longue et difficile des escaliers, j'arrivai enfin au rez-de-chaussée. Je saisis un bout de papier posé sur le sellier et griffonnai quelques phrases pour prévenir de mon départ.
Ils étaient tellement gentils, ça m'avait manqué.
Sur le chemin du retour, une douleur lancinante et fulgurante me prit. Les douleurs du membre fantôme, c'était ça.
Je me dépêchai de rentrer aussi vite que possible.
En ouvrant la porte de l'appartement, après une bonne demi-heure de marche, tout était sombre. J'aperçus une bouteille de whisky quasiment vide sur la table de la cuisine, mais ce qui me préoccupait le plus c'était mon ouïe. Des bruits étouffés attirèrent mon attention.
Je saisis le premier objet qui me vint, ce n'était autre qu'une espèce de chandelier, un porte-bougie assez solide. J'avais une petite idée de ce qui m'attendait, mais juste par sécurité, je me munis d'un objet pour me défendre.
Je me dirigeai à pas de loup vers la seule pièce éclairée, le bureau, et je collai mon oreille droite contre la porte et bloquai ma respiration pour mieux entendre. Les bruits ressemblaient à des gloussements, ou des gémissements.
Mes sourcils se froncèrent malgré moi. Que faisait-il dans cette pièce ?
Tout d'un coup, je me décidai et ouvris la porte en une fraction de seconde.
L'image qui s'afficha devant mes yeux était impensable. Louis était affalé sur le siège de bureau, à moitié nu.
Les bruits qui parvenaient à mes oreilles ne provenaient pas de lui, mais de son ordinateur ouvert sur un site pornographique.
Mes yeux sortirent littéralement de leur orbite et ma bouche s'entrouvrit. Ma main lâcha le chandelier qui se brisa au sol.
Il se retourna immédiatement et éclata de rire.
Sa main faisait des aller-retour sur son membre gonflé et je me cachai immédiatement les yeux pour ne pas voir cette scène beaucoup trop explicite.— Mais qu'est-ce que tu fous, bordel ? criai-je, perturbée.
Mon hurlement de colère réveilla Oscar qui commença à pleurer. Je n'attendis pas la réponse de Louis et me précipitai consoler Oscar.
Arrivée dans sa chambre, je le pris dans mes bras et lui fredonnai une chanson. Il referma rapidement les yeux et se rendormit paisiblement.
Je soufflai un coup avant de le reposer doucement dans son berceau.
— Eh... qu'est-ce que tu... tu disais tout à l'heure ? demanda Louis en titubant, me faisant sursauter.
— Sors, tu vas réveiller Oscar.
Il obéit et nous nous rendîmes dans le salon pour discuter à l'écart de la chambre du petit.
— Qu'est-ce que tu faisais ?
— Rien.
— Tu as beaucoup trop bu.
— Mais non ! Juste deux ou trois verres. Relax, bébé, continua-t-il avec une voix mielleuse.
Il s'approcha de moi d'une façon lourde et maladroite et j'eus un mouvement de recul.
— Arrête, tu me fais peur... avouai-je dans un souffle.
— Tu n'es pas sérieuse ?
— Et toi, tu étais sérieux à l'hôpital ?
— Totalement, souffla-t-il avant de retomber dans un fou rire monumental.
J'arquai un sourcil avant de me relever et de me diriger vers notre chambre, en boitant.
— Ne t'avise pas de me rejoindre. Tu dors sur le canapé, ce soir.
Il rigola de plus belle et je m'enfermai dans la chambre à double tour.

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Ava
Mistério / Suspense20 femmes. 10 hommes. Un lieu inconnu. Un seul mot d'ordre : obéir... ou disparaître. Elles ont été enlevées, privées de liberté, arrachées à leur quotidien. Pour Ava Lips, tout bascule en une nuit. Ce qu'elle pensait être un cauchemar devient réali...